Une controverse éclate dans la province Kirundo, où une centaine de cultivateurs s'inquiètent des conséquences du réaménagement des marais de Kavomo et Rugunga, mené par le projet COCOGEM. Les agriculteurs locaux, dont la subsistance dépend largement de ces terres, dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une menace à leurs moyens de subsistance et à leurs droits fonciers.
Les travaux de réaménagement ont entraîné la destruction de champs de riz prêts à être récoltés, causant des pertes significatives pour les agriculteurs. « Nos champs étaient sur le point d'être récoltés lorsque les canalisations ont été tracées à travers nos parcelles », témoigne un cultivateur local.
La principale source d'inquiétude réside dans l'absence apparente de plan d'indemnisation pour les propriétaires dont les terres seront affectées par les nouveaux canaux d'irrigation. Cette situation contraste avec les pratiques habituelles observées dans des projets similaires ailleurs.
Un agriculteur affecté explique : « Normalement, on procède à un inventaire des propriétaires et à une mesure des superficies avant le début des travaux. Ensuite, les parcelles sont redistribuées en s'assurant que chacun soit servi, d'autant plus que le réaménagement augmente généralement la surface cultivable du marais. »
Les familles touchées, estimées à une centaine, appellent les autorités compétentes à intervenir pour protéger leurs droits. Ces agriculteurs, qui dépendent essentiellement de la culture de ces marais en raison du climat aride de la région, craignent pour leur avenir économique.
Les tentatives de la rédaction pour obtenir des commentaires des responsables du projet COCOGEM sont restées vaines. De même, Jean-Baptiste Bigirimana, Directeur du bureau provincial de l'environnement, de l'agriculture et de l'élevage, chargé de l'aménagement des marais et bassins versants, n'a pas répondu aux sollicitations.