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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Kirundo : Tensions autour du réaménagement des marais de Kavomo et Rugunga

Kirundo : Tensions autour du réaménagement des marais de Kavomo et Rugunga

Une controverse éclate dans la province Kirundo, où une centaine de cultivateurs s'inquiètent des conséquences du réaménagement des marais de Kavomo et Rugunga, mené par le projet COCOGEM. Les agriculteurs locaux, dont la subsistance dépend largement de ces terres, dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une menace à leurs moyens de subsistance et à leurs droits fonciers.

Les travaux de réaménagement ont entraîné la destruction de champs de riz prêts à être récoltés, causant des pertes significatives pour les agriculteurs. « Nos champs étaient sur le point d'être récoltés lorsque les canalisations ont été tracées à travers nos parcelles », témoigne un cultivateur local.

La principale source d'inquiétude réside dans l'absence apparente de plan d'indemnisation pour les propriétaires dont les terres seront affectées par les nouveaux canaux d'irrigation. Cette situation contraste avec les pratiques habituelles observées dans des projets similaires ailleurs.

Un agriculteur affecté explique : « Normalement, on procède à un inventaire des propriétaires et à une mesure des superficies avant le début des travaux. Ensuite, les parcelles sont redistribuées en s'assurant que chacun soit servi, d'autant plus que le réaménagement augmente généralement la surface cultivable du marais. »

Les familles touchées, estimées à une centaine, appellent les autorités compétentes à intervenir pour protéger leurs droits. Ces agriculteurs, qui dépendent essentiellement de la culture de ces marais en raison du climat aride de la région, craignent pour leur avenir économique.

Les tentatives de la rédaction pour obtenir des commentaires des responsables du projet COCOGEM sont restées vaines. De même, Jean-Baptiste Bigirimana, Directeur du bureau provincial de l'environnement, de l'agriculture et de l'élevage, chargé de l'aménagement des marais et bassins versants, n'a pas répondu aux sollicitations.

 

 

Corruption dans la distribution d'engrais : un agent de la COOPEC Mugina pointé du doigt

Corruption dans la distribution d'engrais : un agent de la COOPEC Mugina pointé du doigt

Les agriculteurs de la commune de Mabanda, dans la province  Makamba, dénoncent des pratiques de corruption au sein de la COOPEC Mugina. Un agent est accusé d'exiger des pots-de-vin pour prioriser l'accès aux engrais, entravant ainsi l'approvisionnement des cultivateurs locaux et favorisant le marché noir.

Désiré Vyamungu, agent chargé de l'enrôlement des cultivateurs à la COOPEC Mugina, est accusé d'exiger entre 5 000 et 10 000 francs burundais par sac d'engrais aux agriculteurs désirant être servis en priorité. Cette pratique  entrave l'accès équitable aux fertilisants pour les agriculteurs locaux.

Cette situation crée une opportunité pour certains commerçants qui, grâce à ces paiements illicites, obtiennent des quantités importantes d'engrais. Ces derniers revendent ensuite une partie significative de ces fertilisants en Tanzanie, où les prix sont nettement plus élevés.

« On a commencé à payer les fertilisants par solde lundi dernier, 14 octobre, mais mardi le stock de trente tonnes était déjà vide. Cet engrais a été chargé dans les probox vers la Tanzanie. En plus des probox, les motos ont aussi assuré le transport toute la journée », révèle un des agriculteurs de la localité.

Le prix d'un sac d'urée au Burundi est d'environ 66 000 francs burundais. En Tanzanie, ce même sac peut se vendre jusqu'à 100 000 shillings tanzaniens, soit l'équivalent de 265 000 francs burundais, représentant une marge bénéficiaire considérable pour les revendeurs.

Les agriculteurs de Mugina demandent l'intervention des autorités supérieures pour mettre fin à ces pratiques corrompues. Ils sollicitent soit la réforme du comportement de l'agent incriminé, soit son remplacement. De plus, ils exhortent l'administration communale à prendre des mesures contre ce commerce illégal d'engrais, qui semble se dérouler au vu et au su des autorités locales.

 

 

Gitega : Des enseignants  attendent leur premier salaire après un an de service

Gitega : Des enseignants attendent leur premier salaire après un an de service

De nombreux enseignants recrutés au début de l'année scolaire 2023-2024 dans la province  Gitega se trouvent dans une situation précaire, n'ayant toujours pas perçu leur salaire après une année complète de travail. Cette situation engendre des difficultés considérables pour les personnes concernées.

Les enseignants affectés expriment leur désarroi face à l'absence de numéro matricule, élément indispensable pour accéder à leur rémunération. Malgré de multiples démarches auprès de la direction provinciale de l'éducation de Gitega et du ministère de la Fonction publique, leur situation reste inchangée.

Cette situation a des répercussions graves sur le quotidien des enseignants. Ils rencontrent des difficultés financières importantes, se retrouvent dans l'impossibilité d'accéder aux soins de santé en raison du manque de carte mutuelle liée au numéro matricule et subissent des conditions de travail dégradées.

Face à cette impasse, les enseignants lancent un appel pressant au ministère de l'Éducation et de la Recherche scientifique. Ils demandent une intervention rapide pour régulariser leur situation et leur permettre enfin de percevoir leurs salaires.

Le ministre François Havyarimana n'a pas pu être joint pour commenter cette situation. Les enseignants concernés espèrent une résolution rapide de ce problème qui affecte non seulement leur vie personnelle mais aussi potentiellement la qualité de l'enseignement dispensé.

Recensement général 2024 : Des milliers d'agents  réclament toujours leur paiement

Recensement général 2024 : Des milliers d'agents réclament toujours leur paiement

Le récent recensement général au Burundi, achevé fin septembre, laisse un goût amer à ses artisans. Des milliers d'agents recenseurs, piliers de cette opération nationale d'envergure, se retrouvent aujourd'hui dans une situation financière précaire, attendant désespérément leur rémunération.

Selon la convention établie avec l'Institut de Statistiques et d'Études Économiques du Burundi (ISTEEBU), les agents devaient percevoir leur paiement en deux tranches. La première, une avance de 220 000 francs burundais, était prévue au début de l'opération. Le solde de 510 000 francs devait suivre à la fin du recensement. Plus de deux semaines après la fin des opérations, de nombreux agents n'ont toujours rien perçu. Certains n'ont même pas reçu l'avance promise, malgré les assurances répétées du directeur de l'ISTEEBU quant à un paiement imminent.

Cette situation met les agents dans une position délicate.  Beaucoup ont contracté des dettes, comptant sur ce revenu pour les rembourser ; certains, ayant travaillé loin de chez eux, ont loué des logements qu'ils ne peuvent pas payer ; les familles des agents, qui comptaient sur cette rémunération, se retrouvent également en difficulté financière.

Les agents recenseurs lancent un appel pressant à l'ISTEEBU : « Nous avons enduré beaucoup de souffrances durant toute la durée du travail. Que l'on nous donne notre rémunération. Cela fait déjà presque un mois que nous avons terminé le travail », témoigne l'un d'eux.

Le recensement général de la population, de l’habitat, de l’élevage et de l’agriculture qui s'est déroulé du 23 août au 27 septembre 2024, a mobilisé des ressources humaines considérables. Les agents recenseurs sont estimés à 18 000 à travers le pays.

 

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