Le gisement de Cassiterite de Murehe est connu des autorités burundaises depuis l'indépendance du Burundi. Entre les années 1980 et 1990, les autorités burundaises, appuyées par les agences de coopération dont le GTZ de l'époque, ont tenté l'exploitation de ces minerais, mais se sont heurtés aux moyens techniques et financiers. C'est du moins ce qu'affirment des experts étrangers et des fonctionnaires burundais qui ont travaillé sur le dossier. Ce qui entre en contradiction avec les récentes déclarations du Président Ndayishimiye appuyé par des agents de la société BUMECO, Burundi Metal Company.
Le Site de Murehe, en commune Busoni de la province de Kirundo (nord du pays) regorge des minerais en Cassitérite et Coltan. Cette déclaration du Président Ndayishimiye et des agents de la société BUMECO, spécialisée dans l'extraction de la cassitérite et du coltan, est confirmée par des experts internationaux et des cadres nationaux dans le domaine minier.
Première aberration dans les récentes déclarations du président Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO est de dire qu'il s'agit d'une découverte d'un gisement, car les colons belges, depuis, l'indépendance du pays, ont laissé aux autorités burundaises des cartes et des études en rapport avec l'existence de ce gisement de Cassitérite de Murehe. Des documents qu'on trouve même publiquement au musée de Tervuren en Belgique et au ministère de l'énergie et des mines du Burundi.
Deuxième mensonge de la société BUMECO, avalée et relayée par le Président Ndayishimiye est la prétendue fermeture des galeries menant à l'intérieur du gisement. Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO semblent ignorer qu'il est interdit de laisser ouvert toute ouverture d'une galerie, d'un forage ou tout ouvrage minier. Ceci pour éviter des accidents qui peuvent emporter des vies humaines ou même animales
Pour preuve que les colons n'ont pas caché ce gisement, les agences de coopération belges et allemandes dont la GTZ ont aidé, dans les années 1980 et 1990, les autorités burundaises à explorer les possibilités d'exploiter ce gisement de Murehe. À l'époque, le constat était que les travaux d'exploration étaient loin supérieurs aux revenus de l'exploitation en raison du prix bas de l'Etain sur le marché international.
Troisième mensonge dans les déclarations du Président Ndayishimiye et ses alliés de la société BUMECO: c'est la quantité des tonnes annoncées. Des spécialistes sur le plan international n'en reviennent pas : il est mondialement interdit, soulignent nos sources, de déclarer une ressource minière sans études préalables pour évaluer la quantité et la qualité. Des études qui prennent du temps et de la haute technologie. À titre d'exemple, nos sources indiquent qu'on peut identifier un filon d'un minerai et le perdre de vue après 50m. Ce qui nécessite une autre recherche scientifique pour aboutir à une déclaration objective, déclarent les experts.
La société BUMECO s'est rendue coupable d'une infraction punissable si elle était cotée à la bourse, concluent nos experts.
Enfin, la quatrième erreur de Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO. C'est l'estimation du coût de ces minerais enfouis dans le gisement de Murehe.
Pour les experts internationaux, la valeur de l'exploitation minière réside dans la transformation et non l'extraction des matières. Ils soulignent qu'on ne peut pas estimer le coût sur base des matières extraites, mais plutôt par rapport à la quantité et à la qualité du produit fini.
Les experts internationaux et les cadres du ministère de l'énergie et des mines sont unanimes : les déclarations du Président Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO sont biaisées et non conformes aux standards internationaux. Ils y voient une autre raison beaucoup plus politique que scientifique.
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Photo: Le site de Murehe