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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Crise du personnel enseignant au Burundi

Crise du personnel enseignant au Burundi

Le système éducatif burundais traverse une crise majeure liée à un manque criant d’enseignants dans tous les niveaux d’enseignement, de l’école fondamentale à l’enseignement supérieur. Ce problème, qui s’aggrave depuis plusieurs années, met en péril la qualité de l’éducation dans le pays et compromet l’avenir des jeunes générations.

Selon le rapport trimestriel du Centre pour le Renforcement de l’Éducation et du Développement de la Jeunesse (CREDEJ), le Burundi avait besoin de 12 196 enseignants pour le premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025. Cependant, seuls 642 enseignants ont été recrutés, soit à peine 5 % des besoins exprimés. Les provinces de Kayanza, Kirundo et Ngozi illustrent cette pénurie : sur les 2 500 enseignants nécessaires dans ces régions, seulement 151 ont été engagés.

Des départs massifs qui aggravent la situation

La fuite des enseignants vers d’autres secteurs ou à l’étranger accentue le problème. Entre janvier et mars 2025, les données du CREDEJ révèlent que 68 enseignants du secondaire ont quitté leurs postes dans les seules provinces de Kayanza, Ngozi et Kirundo. À l’Université du Burundi, Institution publique, 118 membres du personnel académique ont démissionné entre 2020 et 2024, principalement en raison de salaires insuffisants, de conditions de travail difficiles et de meilleures opportunités à l’étranger.

Le CREDEJ pointe également une mauvaise gestion du secteur éducatif comme facteur aggravant.

Rumonge : Les enseignants privés de leurs bulletins de notation

Rumonge : Les enseignants privés de leurs bulletins de notation

Les enseignants de la province Rumonge, font face à une situation préoccupante : l'absence de leurs bulletins de notation pour l'année scolaire 2022-2023. Cette anomalie administrative soulève des inquiétudes quant à leur évolution professionnelle et leurs avantages potentiels.

Traditionnellement, ces bulletins jouent un rôle crucial dans l'évaluation des compétences des enseignants, déterminant les augmentations de salaire et les avancements de grade. Cependant, pour l'année 2022-2023, les enseignants de Rumonge se retrouvent dans un vide administratif, sans aucune explication officielle.

Un enseignant témoigne : « Nous n'avons reçu aucune information concernant nos bulletins de notation. Malgré nos demandes, ni l'ancien directeur provincial de l'Éducation, ni son successeur n'ont apporté de réponse. L'année 2022-2023 risque d'être une année blanche en termes d'évaluation pour nous. »

Cette situation suscite un sentiment d'injustice parmi les enseignants, d'autant plus que leurs collègues d'autres provinces ont bien reçu leurs bulletins. « Je ne sais pas s'il s'agit de magouilles ou d'incompétence, mais nous sommes clairement victimes d'une mauvaise gestion administrative », ajoute un autre enseignant.

La confusion s'est amplifiée récemment avec l'annonce de la disponibilité des bulletins de notation pour l'année 2024, alors que ceux de 2022-2023 restent introuvables.

Malgré les tentatives de la rédaction de la RPA pour obtenir des éclaircissements, le directeur provincial de l'Éducation de Rumonge reste injoignable.

Burundi : Plus de 20 000 enfants quittent l’école en trois mois

Burundi : Plus de 20 000 enfants quittent l’école en trois mois

Le système éducatif burundais est confronté à une crise inquiétante. Selon un rapport du Centre pour le Renforcement de l’Éducation et du Développement de la Jeunesse (CREDEJ), plus de 20 000 enfants, dont près de 9 000 filles, ont abandonné l’école au cours du premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025. Ces chiffres alarmants concernent les provinces de Kayanza, Mwaro, Ngozi, Rutana, Cibitoke et Rumonge.

Les causes de ces abandons scolaires sont multiples et reflètent les défis sociaux et économiques auxquels les familles burundaises sont confrontées. La pauvreté reste une des principales raisons. Bien que l’éducation primaire soit officiellement gratuite depuis 2005, le CREDEJ souligne que des frais informels continuent d’être imposés dans les écoles. Ces coûts comprennent la réparation des équipements scolaires, l’achat de matériel pédagogique, ainsi que des contributions pour rémunérer les enseignants bénévoles. Ces dépenses, qui varient entre 5 000 et 10 000 francs burundais par trimestre et par enfant, s’ajoutent aux frais liés aux uniformes et aux fournitures scolaires, ce qui rend l’éducation inaccessible pour de nombreux ménages.

Le manque d’infrastructures scolaires constitue également un obstacle majeur. Dans certaines régions, les catastrophes naturelles ont aggravé la situation. Par exemple, dans la zone de Gatumba, située dans la commune de Mutimbuzi, des inondations survenues en 2024 ont détruit plusieurs écoles, obligeant plus de 100 élèves à abandonner leurs études au début de l’année scolaire.

Les grossesses précoces et les mariages forcés sont une autre cause importante d’abandon scolaire. Les jeunes filles qui tombent enceintes se retrouvent souvent contraintes d’épouser l’homme responsable de leur grossesse, ce qui met un terme à leur parcours éducatif.

Enfin, le chômage et la précarité économique poussent certains enfants à quitter l’école pour chercher du travail. Beaucoup s’engagent dans des activités domestiques ou agricoles, tandis que d’autres tentent leur chance à l’étranger. Le CREDEJ rapporte que dix jeunes élèves de la province Rutana ont été interceptés alors qu’ils tentaient de traverser la frontière vers la Tanzanie en quête d’emploi.

Face à cette situation préoccupante, le CREDEJ appelle le gouvernement burundais et ses partenaires à agir rapidement pour garantir un accès équitable à l’éducation. Cela passe par la suppression des frais informels dans les écoles publiques, l’amélioration des infrastructures scolaires et des campagnes de sensibilisation contre les mariages précoces et le travail infantile.

 

Bujumbura : Ecole Saint-Dominique, une augmentation qui fait débat

Bujumbura : Ecole Saint-Dominique, une augmentation qui fait débat

La direction de l'école Saint-Dominique de Kanyosha, située dans la commune de Muha à Bujumbura,  déclenche une vive polémique après avoir unilatéralement augmenté ses frais scolaires pour l'année 2024-2025. Cette décision, qui va à l'encontre de la réglementation officielle, a provoqué la colère des parents d'élèves, dénonçant une hausse jugée illégale et disproportionnée.

Selon les informations obtenues, les frais trimestriels pour les élèves de la 1ʳᵉ à la 6ᵉ année fondamentale passeront de 90 000 à 105 000 francs, soit une hausse de 15 000 francs. Pour les élèves de la 7ᵉ à la 9ᵉ année, l'augmentation sera de 10 000 francs, portant les frais à 135 000 francs par trimestre.

Cette augmentation est en contradiction directe avec l'ordonnance ministérielle n°620/630 du 17 juillet 2018, qui réglemente les frais scolaires dans les établissements publics et privés du Burundi. Selon ce texte, l'École Saint-Dominique, classée dans la catégorie B, devrait appliquer des frais trimestriels plafonnés à 90 000 francs par élève et par trimestre.

Les parents, mécontents, appellent les autorités à intervenir, rappelant le précédent des frais d'inscription qui avaient été supprimés suite à l'action du ministère. « Que ceux qui sont chargés de promulguer des lois le sachent et arrêtent cette mesure », déclare un parent exaspéré.

Malgré les tentatives de la RPA pour obtenir une réaction, le directeur de l'école, Claver Kadoyi, n'a pas pu être joint pour commenter cette situation.

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