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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Buceco : Pression ou bras de fer ?

Buceco : Pression ou bras de fer ?

Depuis déjà deux semaines, la production de l’entreprise de fabrication du ciment, Burundi Cement Company, n’est pas vendue. Les stocks de l’entreprise sont pleins, révèlent ses employés. Presque tout le personnel  du siège   de l’entreprise situé en province Cibitoke  a  été renvoyé à la maison cette semaine.

 

Mardi 25 juillet 2023, les employés  de l’entreprise Buceco en province Cibitoke (nord-ouest  du pays) ont été renvoyés  pour revenir lundi 31 juillet 2023.  Ceux du service production  avaient été renvoyés depuis lundi 17 juillet. Ils sont rentrés pour une semaine et ce mardi 25 juillet ont été renvoyés pour la seconde fois en même temps que les employés de différents autres services.  Depuis toute cette période, Buceco ne fabrique pas du ciment, nous a confiés  son personnel.

La raison, selon les employés de Buceco, est que la production  ne sort plus, les stocks sont pleins. ‘’Le dernier camion  a été chargé le 14 juillet courant.  Alors depuis cette date,  Buceco n’a plus vendu du ciment.’’ 

Les mêmes sources font savoir  que cette mévente est liée aux prix du ciment de l’entreprise Buceco. Actuellement vendu à 28 500 francs burundais, l’entreprise voudrait que ce prix d’un sac de ciment  passe à 38 500francs. Une décision qui serait déjà en vigueur à l’interne, révèlent nos sources qui disent que le message a été donné  verbalement au cours d’une réunion habituelle des chefs de service.

’Comme le gouvernement n’a pas encore autorisé la hausse des prix du ciment, les grossistes ne peuvent pas venir l’acheter à ce prix déjà rehaussé alors qu’ils ne peuvent pas le vendre sur le marché au prix autre que le prix officiel.’’ Explique un des employés de Buceco.

La dernière hausse des tarifs de Buceco date d’octobre 2022. Le prix par sac de 50 kg est passé de  24 500BIF à 28 500 BIF pour le ciment 32.5 R et  le ciment 42.5 R  de 30 mille à 34 mille. Et ce sont ces tarifs qui sont officiellement en vigueur.

Au début de cette année 2022, Buceco avait tenté d’augmenter ses tarifs. A partir du 01 janvier  de 2022, Buceco avait souhaité  qu’un sac de ciment de 50 kg de type 32,5R  passe de 24.500 BIF à 27.500 BIF et de 30.000 BIF à 33.000 BIF pour  celui de 42,5 R.Une mesure qui avait été annulée par la ministre du commerce Marie Chantal Nijimbere en date du 04 janvier la même année 2022.‘’Pour un produit aussi sensible que le ciment, une telle  hausse  ne doit qu’être préjudiciable au consommateur local.’’ A  expliqué la ministre Nijimbere.

La ministre du commerce demandait à l’entreprise Buceco  d’attendre la détermination des modalités de cette révision de prix tout en se basant sur le coût de production, la marge bénéficiaire ainsi que la  capacité de production de l’entreprise.

Le ciment de l’entreprise Buceco, la seule qui fabrique le ciment au Burundi, figure parmi les produits qui manquent depuis un certain temps au pays. Les petites quantités disponibles sont souvent vendues de façon frauduleuse et à un prix élevé. Des informations recueillies dans différentes provinces parlent d’une majoration de 10 mille à 15 mille par sac.

 

« Bujumbura  ville propre »,  un simple  slogan

« Bujumbura ville propre », un simple slogan

Une insalubrité notoire caractérise la zone Rohero de la  commune Mukaza, le centre de la ville de Bujumbura. Pourtant dans son projet  d’administrer une ville propre et prospère l’administrateur de la commune Mukaza,  a initié une politique  de poubelles publiques. Des centaines de poubelles ont été installées dans différents coins de la commune mais ne  servent presque pas à rien.   

 

Des déchets de toutes sortes  ici et là dans les routes et caniveaux de la  zone Rohero  font partis de l’image actuelle du centre de la ville de Bujumbura.

Les passants qui consomment de l’eau ou du jus jettent les bouteilles n’importe où. Même geste après usage de mouchoirs et autres serviettes. Les citadins déplorent cette  situation  faisant   de la plus grande ville du pays  presque une poubelle. ‘’Nous habitons dans une poubelle. Bujumbura est devenu une poubelle. On jette les ordures n’importe où, il n’y a pas de règles.’’

Les activités commerciales qui se pratiquent à certains endroits comme autour de la Banque de crédit de Bujumbura BCB  ou à l’école fondamentale  Stella Matutina  empirent la situation.

 Les  commerçants qui y vendent du matériel scolaire, des cartables, différents sacs, des  fruits,  des poisons et autres denrées alimentaires  y laissent  des  sachets,  des  emballages ainsi que des bouteilles en plastique. De plus, comme la plupart des acheteurs de ces denrées alimentaires  consomment  sur place,  tous les détritus sont laissés sur place. On y trouvera ainsi   des  écorces   d’avocats,  de  bananes, de mangues, d’arachides et autres.

Des magasins autour de ces points de vente  profitent également  de ces lieux transformés en dépotoir pour y jeter leurs déchets.

Les habitants de la commune Mukaza déplorent le fait que les poubelles publiques   installées à certains endroits  sont toujours   pleines et débordent  laissant les passants aux prises avec des odeurs nauséabondes.

‘’Ville propre et prospère’’, un projet sans valeur ajoutée

Le projet d’installation des poubelles publiques dans différentes  places de la commune Mukaza a débuté vers la fin de l’année  2020.  Le constat est qu’il  n’a pas jusque-là impacté la salubrité de la ville. 

‘’Les poubelles publiques installées  n’ont aucun apport dans la propreté de la ville de Bujumbura.’’ Regrettent  nos sources de Bujumbura qui soulignent qu’elles sont non seulement de petites dimensions mais aussi rarement vidées.

Les habitants de Bujumbura estiment que le projet n’a pas été bien préparé et manque aussi  de suivi. Pour eux, ils auraient  dû commencer  par  une sensibilisation de la population, et une mise en place  de mesures d’accompagnement du projet.  Un autre point d’orgue aurait été une régularité dans l’enlèvement des déchets pour éviter que les poubelles ne débordent et  des sanctions pour  les contrevenants.

 Déçus par l’échec du projet, certains citadins vont jusqu’à penser qu’il n’a été  qu’ ‘’un prétexte pour justifier des  sorties de  fonds.’’

Les premières poubelles publiques  de ce projet ‘’ville propre et prospère’’ ont été installées en  commune Mukaza en novembre 2020. Elles étaient au nombre de 20  et ont coûté 12 millions  de francs burundais. La deuxième installation a été  effectuée  en  juin 2021, c’était au total 120 poubelles.

Rénovât Sindayihebura, administrateur de la commune Mukaza et initiateur  du projet ‘’administrer une ville  propre et prospère’’  n’a pas encore donné son commentaire.

SOSUMO : Simple erreur ou sabotage ?

SOSUMO : Simple erreur ou sabotage ?

Trois responsables de différents services  de la Société Sucrière de Moso  sont accusés d’être à l’origine du manque à gagner que cette société enregistre actuellement. Depuis plus d’une semaine, les activités se déroulent au ralenti suite à l’endommagement des pièces d’une turbine à vapeur indispensable dans la fabrication du sucre, ce qui est à l’origine d’une baisse remarquable de production.

Les pièces de la turbine à vapeur utilisée pour le bon fonctionnement des machines à produire le sucre ont été endommagées par ‘’l’huile Azola 46 qui n’était pas appropriée à cette turbine.’’ Révèlent nos sources parmi le personnel de la SOSUMO. L’huile adéquate à la turbine à vapeur et utilisée d’habitude est le Mogas 46.

Selon nos sources de la  SOSUMO, l’utilisation de cette huile non appropriée n’était pas une simple erreur, mais plutôt une faute intentionnelle. Nos sources l’affirment en s’appuyant sur le fait que cette faute a été commise par 3 chefs de différents services  dont un qui connait  très bien le type d’huile adéquate à la turbine à vapeur.

’Le premier responsable est le directeur du département d’approvisionnement nommé Prosper Muteriteka . C’est lui qui savait bien le type d’huile normalement utilisée’’, précisent nos sources qui ajoutent qu’avant d’être nommé à la direction du département d’approvisionnement, Prosper Muteriteka a occupé le poste de chef-adjoint du service d’entretien-réparation dans cette même société.

Un autre fait révélé par nos sources est  que Prosper Muteriteka  n’a pas consulté le chef du service d’entretien-réparation pour passer la commande de cette huile. Ce dernier avait également refusé de réceptionner cette huile, soulignent nos sources, employés de la SOSUMO.

Ces employés de la SOSUMO pointent du doigt  aussi deux autres responsables de services dans cette affaire. Les chefs des services de production et de garage respectivement nommés Jean-Pierre Karorero et Emmanuel Icoyitungiye.

Le chef du service garage a réceptionné l’huile après refus du responsable du service de maintenance et le chef du service production, disent nos sources de la SOSUMO, est le complice du  chef du service approvisionnement dans l’achat  de cette huile non adaptée à l’insu du responsable du service maintenance.

L’endommagement de la turbine entraîne d’énormes pertes

Depuis le début de la campagne de production  le 17 juillet 2023 ‘’ la société a déjà perdu 800 tonnes de sucre.’’ Déplore  le personnel de la SOSUMO

Ce personnel indique également  que la société dépense beaucoup d’argent pour acheter le carburant  destiné au groupe électrogène qui consomme 80 litres de carburant par heure. Un groupe électrogène  qui n’est pas utilisé quand la turbine à vapeur fonctionne bien.

Les employés de la SOSUMO demandent alors au directeur général de cette société de punir les fautifs qui ont occasionné cette perte énorme pour la société : ‘’Nous demandons au directeur général de punir sérieusement  le directeur du département d’approvisionnement car c'est lui qui a endommagé les pièces de la turbine alors que c'est un ingénieur. C'est bien lui qui a fait toutes ces magouilles.’’

Malgré tous ces faits, les  employés de la SOSUMO font savoir que Prosper Muteriteka n'est pas du tout inquiété, il serait protégé par des hommes forts du parti au pouvoir le CNDD FDD. Le directeur général de la SOSUMO, Gl-Major Aloys Ndayikengurukiye  n’a pas encore donné son commentaire sur cette affaire.

OPINION/ Médias : la presse burundaise reste sous le joug du Président Evariste Ndayishimiye

OPINION/ Médias : la presse burundaise reste sous le joug du Président Evariste Ndayishimiye

La presse burundaise a été victime d’une répression violente de la part du régime CNDD-FDD surtout avec le troisième mandat de feu Président Pierre Nkurunziza.  Changement de Président  mais pas changement de régime, la situation reste la même.

*Par Bob Rugurika 

 

Personnellement, je considère que la presse libre est morte au Burundi et là  je pèse mes mots. Dans un pays où le régime vient de faire des dizaines de milliers de morts en toute impunité, pousser en exil un demi-million de citoyens dont plus de 100 journalistes, il est hasardeux de parler de liberté de la presse. 

Au Burundi, le régime CNDD-FDD a déjà tracé les lignes. Toute personne qui n'adhère pas à sa politique et à sa vision doit se taire ou  ‘’faire le choix entre l'exil, la prison et la mort.’’ 

L'assassinat du journaliste Christophe  Nkezabahizi avec toute sa famille en octobre 2015, l'enlèvement du journaliste Jean Bigirimana qui reste porté disparu depuis juillet  2016, ont été des messages très clairs à l'endroit des journalistes  restés  au Burundi. Aujourd'hui, ces collègues  se confient à nous avec amertume. Ils ne peuvent plus traiter ou faire des enquêtes sur des sujets sensibles comme les assassinats à caractère politique, les cas de grosses corruptions et des malversations qui impliquent le Président Ndayishimiye, sa femme et ses proches. À chaque révélation sur un sujet qui suscite un intérêt général, les services de la présidence, du conseil national de la communication ou des renseignements appellent régulièrement les responsables des médias pour rendre des comptes et recevoir des remarques. ‘’Comment est-ce que des journalistes peuvent travailler dans cette atmosphère ?’’ 

Certains  observateurs non avisés tombent dans le piège des stratèges du Président Ndayishimiye. Quelques-uns  sillonnent le monde pour faire du lobbying et des fausses promesses dans certaines capitales occidentales faisant croire que ‘’ l'homme de Gitega’’ veut assainir la situation du pays alors que c'est faux. C'est ainsi que certains diplomates et chercheurs sur le Burundi parlent d'amélioration.  Ils donnent des exemples comme la libération des journalistes ou défenseurs des droits humains détenus illégalement mais ne comprennent pas que ces détentions se font également ‘’dans le but d'un marchandage des droits.’’ On dit que le Président a rouvert quelques médias mais  ils ‘’ignorent que ce sont ces médias qui se sont finalement résignés et décidés de se plier aux exigences du régime.’’  Sinon pourquoi d'autres médias burundais en exil et d'autres internationaux resteraient fermés ? Ça veut dire que ceux-là sont indésirables pour le régime ou ont carrément refusé des conditions de travail qui hypothèquent très sérieusement la liberté  et l'avenir de la presse.

Comme je le vois dans presque tous les secteurs de la vie du pays, l'actuel Président Evariste Ndayishimiye a réussi à travailler son image tout en évitant un travail de fond pour la normalisation de la situation du Pays.

Bob Rugurika dirige  la Radio Publique Africaine depuis 2014.  20 ans dans le journalisme, Bob Rugurika  s’est plus spécialisé dans le journalisme d’investigation. Un choix qui l’a déjà coûté  cher. Il a été emprisonné, a été victime de persécutions et menaces de mort suite à des enquêtes diffusées. Depuis 2015, il est en exil. La Radio Publique Africaine qu’il dirige travaille aussi de l’exil depuis cette année 2015, la station  a été attaquée et brûlée au petit matin du 14 mai 2015.

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