La mise en place du système IGITORO PASS, censé améliorer la distribution de carburant en commune Rugombo, province Cibitoke, est entachée de graves accusations de corruption et de favoritisme. Cette initiative, lancée par la Société Pétrolière du Burundi (SOPEBU) pour digitaliser la distribution de carburant, semble avoir exacerbé les problèmes plutôt que de les résoudre.
Selon de nombreux témoignages de chauffeurs locaux, la distribution de carburant est désormais soumise à un système de pots-de-vin généralisé. Les conducteurs rapportent des disparités flagrantes dans les quantités de carburant allouées, sans lien apparent avec les besoins réels des véhicules. « Certains reçoivent 500 litres de mazout, d'autres seulement 100 litres, pour des véhicules similaires effectuant les mêmes trajets », déplore un chauffeur.
Les accusations visent particulièrement les responsables locaux de la police. Le commissaire communal, identifié sous le prénom de Roger, et le responsable surnommé "De Corps", sont pointés du doigt comme étant les principaux instigateurs de ces pratiques illicites. Les chauffeurs affirment que ceux qui refusent de verser des pots-de-vin se voient systématiquement arrêtés et leurs véhicules immobilisés au commissariat.
« C'est une véritable chasse à l'homme », témoigne un chauffeur sous couvert d'anonymat. « Les policiers nous interceptent en route et exigent de savoir combien nous avons payé à la station-service. Si la somme ne leur convient pas, notre véhicule est confisqué. »
Plus alarmant encore, ces hauts responsables de la police ont été surpris à plusieurs reprises en train de détourner des bidons d'essence d'une station-service du chef-lieu de Rugombo. Malgré ces faits apparemment avérés, aucune sanction n'a été prise à leur encontre.