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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Détournements massifs à l’ANAGESSA : plus d’un milliard envolé dans des salaires fictifs et contrats opaques

Des modifications importantes ont été proposées afin de réduire les dépenses superflues de l’Agence nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (ANAGESSA) et de remédier à la mauvaise gestion des fonds que le Gouvernement lui attribue chaque année. Parmi ces mesures figurent la suppression des salaires versés à un personnel considéré comme fictif ainsi que la révision à la baisse des frais de prestation de service d’une coopérative chargée du transport du maïs vers les stocks de l’ANAGESSA.

Parmi les irrégularités reprochées à l’ANAGESSA figure le gonflement artificiel des effectifs. En effet, quinze personnes perçoivent mensuellement 600 000 francs burundais chacune en tant que gestionnaires provinciaux. Selon certains cadres de l’ANAGESSA, ces gestionnaires sont en fait fictifs, car personne ne les a jamais rencontrés. De plus, cette fonction est déjà assurée par d’autres gestionnaires provinciaux.

Un autre élément préoccupant pour ces cadres concerne environ trois cents gestionnaires adjoints des stocks au niveau zonal, des postes fictifs créés uniquement pour justifier la sortie de fonds importants que cette institution n’arrivait pas à expliquer. Par ailleurs, ces agents dénoncent que les gestionnaires provinciaux réalisent au moins huit descentes dites de supervision dans le but de se générer des frais de mission élevés, alors que ces visites sont jugées inutiles.

Une autre anomalie soulevée par ces cadres concerne les frais de prestation récemment accordés à la coopérative CIAP, chargée de collecter la production de maïs et de l’acheminer vers les stocks de l’ANAGESSA. D’après nos sources, le nouveau contrat prévoit des frais de 20 francs burundais par kilogramme, alors qu’en réalité la CIAP ne reçoit que 10 francs. Cela signifie que l’ANAGESSA détourne dans cette seule opération au moins un milliard de francs burundais sur 100 000 tonnes de maïs. Ce montant s’ajoute, toujours selon ces cadres, à d’autres rémunérations et frais de mission non justifiés estimés à plus de 600 millions de francs burundais sur une période de deux mois.

Ces cadres s’interrogent aussi sur les raisons pour lesquelles l’Inspection générale de l’État n’a jamais convoqué l’ANAGESSA pour obtenir des explications crédibles sur ces sorties de fonds inexpliquées. Cette situation a profondément frustré ces agents, qui ont porté ces faits devant le bureau de la présidence de la République. Ils se réjouissent toutefois de constater que leurs plaintes ont été prises en compte par Gitega, qui aurait déjà donné instruction à l’ANAGESSA de revoir le contrat avec la CIAP et de suspendre dans les meilleurs délais tous les paiements excessifs accordés aux agents fictifs.

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