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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Quand l'autorité présidentielle compromet l'État de droit au Burundi

Quand l'autorité présidentielle compromet l'État de droit au Burundi

Le 14 novembre 2024, lors d'une campagne de désengorgement des prisons à Muramvya, le président burundais Évariste NDAYISHIMIYE a fait une déclaration controversée concernant la libération de certains détenus. Ses propos ont suscité des interrogations quant au respect de la Constitution et des droits de l'homme dans le pays.

De nombreux prisonniers ayant purgé leur peine, bénéficiée de grâces présidentielles ou même acquittés, demeurent incarcérés dans les prisons burundaises. Certains y sont détenus depuis plus de cinq ans, malgré leur éligibilité à la libération. Des détenus sont frustrés par l'absence de réponse des autorités, notamment du ministère de la Justice et de la présidence, aux multiples requêtes des prisonniers.

Lors de son intervention à Muramvya, le président Ndayishimiye a indiqué qu'un ’’groupe spécial de détenus" ne serait jamais libéré. Il a notamment mentionné ceux emprisonnés pour appartenance à des groupes de malfaiteurs, comparant leur situation à celle des prisonniers de guerre. Cette déclaration va à l'encontre des dispositions constitutionnelles et légales du Burundi.

L'article 114 de la Constitution burundaise accorde au président le droit de grâce, mais ne l'autorise pas à maintenir illégalement des détenus en prison. De plus, l'article 108 stipule que le président doit assurer l'exécution des lois. La décision de garder certains prisonniers incarcérés au-delà de leur peine soulève donc des questions quant au respect de ces principes constitutionnels.

Parmi les détenus concernés, nombreux sont ceux considérés comme des prisonniers politiques, accusés d'atteinte à l'intégrité nationale ou de complot. Ces charges sont souvent utilisées pour écarter les opposants politiques. En maintenant ces personnes en détention de manière  illégale, le président Ndayishimiye pourrait être accusé de porter atteinte aux droits de l'homme, ce qui, selon l'article 117 de la Constitution, pourrait être qualifié de haute trahison.

Des progrès encourageants au centre de réinsertion des enfants à Munzenze

Des progrès encourageants au centre de réinsertion des enfants à Munzenze

Le centre de réinsertion pour enfants en situation de rue, situé sur la colline Munzenze dans la commune de Mishiha, province Cankuzo, montre des signes d'amélioration malgré des défis persistants. Ouvert le 11 octobre 2023, ce centre est le troisième du genre au Burundi, après deux établissements similaires à Bujumbura.

Initialement, le centre accueillait 538 personnes, dont 340 adultes et 198 enfants. Les débuts ont été difficiles, comme le souligne un résident local : « À l'arrivée de ces personnes, la situation était compliquée pour le voisinage, car le centre n'était ni construit ni clôturé. » Les adultes, en particulier, posaient des problèmes de sécurité, s'adonnant parfois à des vols dans les environs.

La situation s'est nettement améliorée depuis mai 2024, avec le renvoi des adultes dans leurs provinces d'origine. Aujourd'hui, le centre ne s'occupe plus que des enfants, ce qui a apaisé les inquiétudes des habitants des alentours.

Des progrès significatifs ont été réalisés en termes d'infrastructure. En septembre 2024, le centre était déjà clôturé et deux bâtiments destinés à servir de dortoirs avaient été construits. Cependant, des défis subsistent, notamment en ce qui concerne l'alimentation, l'habillement et les conditions de sommeil des enfants.

Une préoccupation majeure concerne la présence d'enfants qui affirment ne pas avoir vécu dans la rue et demandent à retourner dans leurs familles. Cette situation soulève des questions sur la nature et l'objectif du centre : s'agit-il d'un établissement de rééducation pour enfants des rues ou d'un lieu de cantonnement pour les enfants que le gouvernement souhaite retirer de la vue du public ?

 

 

 

Mugoboka : Les habitants dénoncent les abus des Imbonerakure

Mugoboka : Les habitants dénoncent les abus des Imbonerakure

Les résidents des quartiers Mugoboka 1 et 2 de la zone urbaine de Rohero, commune Mukaza ainsi que ceux de Sororezo font état de harcèlement et de violence perpétrés par les Imbonerakure, principalement originaires de Nyakabiga.

La situation a pris de l'ampleur à l'occasion du 23ᵉ sommet des Chefs d'État de la COMESA, qui s'est tenu au Burundi le 31 octobre dernier. « Sous prétexte de renforcer la sécurité, les Imbonerakure ont intensifié leurs patrouilles nocturnes dans les quartiers de Mugoboka et Sororezo », rapporte une source locale.

Depuis lors, les habitants font état de persécutions ciblant les passants et les petits commerçants. Un incident particulièrement violent a été signalé le 13 novembre vers 22h : « Des groupes de 20 à 30 Imbonerakure, formant une colonne, ont agressé indistinctement les personnes sur leur passage ainsi que les commerçants du quartier », témoigne un résident.

Une stratégie d'impunité semble avoir été mise en place, les Imbonerakure de Mugoboka et de Nyakabiga opérant en rotation pour éviter d'être identifiés. « Les Imbonerakure de Nyakabiga interviennent à Mugoboka 1, 2 et Sororezo, accompagnés de quelques éléments locaux, tandis que ceux de Mugoboka opèrent à leur tour à Nyakabiga », explique notre source.

Révérien Nibasumba, chef du quartier Mugoboka, confirme ces allégations. Il assure que des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables, précisant qu'un suspect a déjà été placé en garde à vue à l'OPJ de la zone Rohero ce vendredi matin.

Le chef du quartier Mugoboka, Révérien Nibasumba, tient cependant à rassurer la population, affirmant que ces patrouilles nocturnes n'ont d'autre but que d'assurer la sécurité, et promet un retour rapide à la normale.

 

 

Kayanza : Prélèvements forcés sur les primes des agents recenseurs électoraux

Kayanza : Prélèvements forcés sur les primes des agents recenseurs électoraux

Des agents recenseurs électoraux de la commune et province Kayanza ont signalé des prélèvements illégaux sur leurs primes. Selon leurs témoignages, des représentants locaux du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, ont exigé une contribution de 10% sur les rémunérations versées le 12 novembre 2024.

Les agents recenseurs, chargés de l'enrôlement des électeurs, ont reçu une prime de 300 000 francs burundais chacun pour leur travail. Cependant, à leur arrivée au bureau pour percevoir cette somme, ils ont été contraints de verser 30 000 francs burundais au CNDD-FDD.

Les agents concernés ont exprimé leur mécontentement face à cette pratique qu'ils qualifient de "racket". Ils soulignent la difficulté de leur situation économique, aggravée par la hausse du coût de la vie, et dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une exploitation injustifiée de leur rémunération.

Un agent a déclaré : « Nous ne comprenons pas pourquoi le parti CNDD-FDD se permet de prélever de l'argent sur nos primes, comme s'il s'agissait d'une contribution religieuse. C'est regrettable de perdre 30 000 francs dans un contexte économique déjà difficile. »

Jusqu’à présent, ni le responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Kayanza, ni le représentant local du CNDD-FDD n'ont pu être joints pour commenter ces allégations.

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Photo: Bureau de la province Kayanza

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