Burundi : Suspension des transporteurs au deuxième jour, les usagers confrontés à d’importantes difficultés

Au deuxième jour de suspension des activités des transporteurs dans plusieurs régions du pays, les conséquences pèsent toujours sur les citoyens ordinaires. Les déplacements entre la ville de Bujumbura et l’intérieur du pays restent un véritable défi.
Ce mardi, sur le parking dit COTEBU, aucun bus des agences assurant les liaisons vers le centre et le nord du pays n’était en service. Plusieurs fonctionnaires, souhaitant garder l’anonymat, rapportent avoir passé deux jours à Bujumbura sans pouvoir regagner leur lieu de travail, faute de transport. Ils déplorent non seulement le risque de sanctions liées à leur retard, mais aussi les frais importants engagés pour leur hébergement et leur restauration dans la capitale économique.
Au parking de Musaga, non loin de la deuxième avenue où stationnent les bus des agences Buragane, Kayogoro et Nyaburunga, la situation reste critique. De nombreux passagers, principalement des fonctionnaires, se retrouvent dans l’incertitude. Un résident vivant à proximité de ces agences témoigne : « À l’agence Buragane, il y a beaucoup de voyageurs. Ceux qui n’ont pas pu prendre un bus dimanche patientent depuis lundi. La situation est grave, je n’ai jamais vu ça. »
A l'intérieur du pays, la situation est également préoccupante. À Ngozi, dans la province de Butanyerera, des motos assurent le transport vers Bujumbura, mais à un tarif très élevé. Une source locale indique que depuis lundi, environ 300 personnes attendent un bus à Rukeco, sans succès. « J’ai vu une moto transporter trois passagers pour 300 000 francs burundais, soit 100 000 francs par personne. Le conducteur ne craint pas la police, les gens sont désespérés. Aujourd’hui encore, certains continuent de payer ce prix exorbitant. Que Dieu nous vienne en aide », déplore cette source.
Les habitants interrogés par la RPA lancent un appel aux autorités pour qu’elles brisent le silence et prennent rapidement des mesures afin de remédier à cette situation.