Le Journal La Croix International, proche de l'Eglise Catholique Universelle dénonce la violation flagrante des procédures dans cette affaire où l'église et l'état sont visiblement tenus pour complices. Le journal s'appuie sur les faits dans cette affaire, mais aussi sur le plaidoyer des organisations de défense des droits humains dont Light for All.
Avec comme intitulé ‘’Burundi : Une femme en prison après avoir accusé un prêtre d’abus sexuel’’, cet article sorti ce jeudi 17 octobre 2024 s’insurge contre l’injustice que continue de subir dame Emilienne Sibomana, laquelle croupit toujours en prison plus de 3 mois après son acquittement par la Cour d’Appel de Gitega. Comme on peut le lire, le journal La croix Internationale trouve anormal la légèreté de l’Eglise Catholique burundaise dans le traitement de ce dossier. Comme mentionné dans cet article, un tel dossier dans lequel un prêtre est accusé d’abuser sexuellement certaines élèves dans son bureau ne devrait pas être bâclé en 3 jours seulement comme cela fut le cas.
En effet, selon les informations de La Croix International, l'archevêque de Gitega a nommé, le jour même de l'arrestation d'Émilienne Sibomana, trois prêtres pour ‘’enquêter sur la véracité ou la fausseté des allégations portées à l'encontre du directeur du lycée’’. L'enquête s'est faite en un jour seulement, car dès le lendemain, les membres de cette commission ont rendu leur rapport à l'archevêque, lui demandant de décréter la clôture de l'enquête. Ce que fit aussitôt l'archevêque, stipulant dans son décret ‘’ ne pas avoir à engager un procès pénal’’ contre le prêtre concerné.
Un autre fait troublant mentionné dans le même article concerne le fait que la justice burundaise a reconnue Emilienne Sibomana coupable de dénonciation calomnieuse en première instance en s’appuyant uniquement sur trois rapports d'enquêtes menées par le diocèse, le ministère de l’éducation et le procureur, des rapports établis sur la base de témoignages disculpant le prêtre. Lesquels témoignages ont par ailleurs été rejetés par la Cour d’Appel de Gitega qui les a jugé ‘’non valides et inopérants vu qu’ils avaient été recueillis auprès des personnes qui ne pouvaient pas donner librement leur témoignage en toute tranquillité et sincérité de peur d’être maltraités, menacés ou de subir le même sort que Emilienne Sibomana, étant donné que le présumé violeur est toujours en fonction.’’ Et le Journal La Croix International de s’interroger sur pourquoi le prêtre en question n’a fait objet d’aucune poursuite judiciaire comme stipulé par la Cour d’Appel de Gitega qui trouve qu’ ‘’il aurait d’abord fallu poursuivre le prêtre pour les faits dénoncés pour établir son innocence, avant d’engager des poursuites contre Mme Sibomana’’.
Contacté par La Croix International, Berthe Hans, responsable de la communication de Light For All, une ONG qui promeut la justice sociale au Burundi et en Ouganda, a fait savoir que la détention d'Émilienne Sibomana après son acquittement n’a aucune base légale et n’a pas d’explication valable. Ce cadre de l’ONG Light For All dit également regretter l’inaction du diocèse de Gitega et de la Commission pontificale pour la protection des mineurs dans ce dossier. Et pour cause, conclut le Journal la Croix International, malgré les messages envoyés à ces institutions religieuses ci-haut mentionnées respectivement les 15 et 24 juillet de cette année afin qu’elles intercèdent en faveur d’Emilienne Sibomana, les 2 sont restées muettes, et ce malgré qu’elles affirment en avoir accusé réception.