Le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies signale une crise alimentaire aiguë au Burundi depuis le mois de juin 2024 jusqu’au mois de janvier 2025. Selon cette organisation Onusienne, au mois de novembre prochain, 700 mille personnes parmi les déplacés des inondations et les ménages pauvres seront sévèrement touchés par la famine dans les différentes régions du pays.
Dans un rapport publié dans Fews Net ce 3 juillet 2024, le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies « OCHA » indique que des résultats de stress alimentaire (Phase 2 de l'IPC) sont attendus dans la plaine de l'Imbo et les dépressions du nord pendant la période de juin à septembre 2024, tandis que les inondations et le débordement du lac Tanganyika ont entraîné une production agricole et des sources de revenus inférieures à la moyenne dans l'ouest. Ces eaux ont sévèrement impacté la plaine de l'Imbo, détruisant 40.000 hectares de cultures et les sources de revenus des ménages pauvres ou encore très pauvres. La catastrophe a en même temps provoqué le déplacement de 300.000 personnes, et environ 80 pour cent des dégâts sont concentrés dans la plaine de l’Imbo, mentionne l’OCHA.
Les opportunités transfrontalières limitées ont également réduit l’accès aux revenus et la capacité d’achat des ménages pauvres du nord du pays, notamment la fermeture des frontières avec le Rwanda qui a réduit les opportunités économiques transfrontalières, diminuant l'accès aux revenus et augmentant le déficit alimentaire dans le nord.
Les résultats de stress alimentaire peuvent donc persister dans le nord et l’ouest et s’étendre à l’est pendant la période de soudure d’octobre 2024 à janvier 2025. Selon l’OCHA, la probable hausse des prix des denrées alimentaires risque d’aggraver la situation d’insécurité alimentaire aiguë.
Les zones les plus préoccupantes sont habitées par les déplacées suite aux inondations, ainsi que les ménages pauvres et très pauvres. Le nombre total de personnes qui seront le plus touchées est estimé à 700 000 personnes au mois de novembre, qui est la période de pointe d’insécurité alimentaire aiguë, avec une réduction de l’aide humanitaire en cours qui endurcira la situation.
L’incapacité d’importation suite à l’instabilité, la dévaluation du franc burundais et le manque de devises, obligent les commerçants à davantage dépendre du marché parallèle pour les importations, ce qui entraîne une augmentation des prix des biens importés, notamment des produits alimentaires et des produits non alimentaires essentiels, souligne l’OCHA. Le carburant, rare depuis début 2024, fait partie des importations les plus touchées. Une pénurie qui affecte de nombreux secteurs de l’économie, surtout les coûts de transport et les prix des denrées alimentaires.
En raison de l’épuisement rapide des stocks alimentaires issus de leur propre production agricole, les ménages sont alors susceptibles de dépendre principalement des achats sur le marché pour accès à la nourriture, confrontés à des dépenses concurrentes pour les frais de scolarité, les soins de santé et les intrants agricoles pour la saison 2025 A et à des prix bien supérieurs à la moyenne des aliments de base qui limitent leur pouvoir d’achat. L’OCHA signale aussi que d’après une enquête menée en mai 2024, la classification de l’OMS met en exergue une malnutrition aiguë globale dans tout le pays.
La situation se présente comme telle, au moment où le président Evariste Ndayishimiye ne cesse d'affirmer qu'il y a une abondance de la nourriture au Burundi et un excédent d’argent dans les poches des Burundais.