Les réfugiés burundais du camp de Nyarugusu, en Tanzanie, expriment une vive inquiétude face à la présence d’un ancien réfugié burundais dans le camp. Ce dernier, nommé Burokoye, est suspecté de persécuter les réfugiés et d’être impliqué dans des activités troublantes après son rapatriement au Burundi.
Burokoye avait été réfugié dans le camp de Nyarugusu avant de se rapatrier il y a sept mois. Depuis son retour au Burundi, il aurait collaboré avec le Service National de Renseignement (SNR). Sa réapparition récente dans le camp suscite une grande peur parmi les réfugiés. Ce témoin du camp de Nyarugusu raconte : « La peur est immense parmi les réfugiés burundais du camp de Nyarugusu. Burokoye est revenu alors qu’il avait été rapatrié. Cet individu est accusé d’avoir commis des actes ignobles à l’encontre des réfugiés, notamment des arrestations, des bastonnades et des enlèvements. Malgré les dénonciations répétées de ces abus dans le passé, aucune intervention n’a été faite. Aujourd’hui, il est de retour, et des informations indiquent qu’il travaillerait désormais pour le Service National de Renseignement du Burundi. »
Burokoye ne n’agit pas seul. Les réfugiés dénoncent un groupe dirigé par un certain Majaliwa, un autre réfugié vivant dans le camp. Majaliwa est accusé d’imposer sa loi en arrêtant et en tabassant les réfugiés sous prétexte de mener des rondes nocturnes. « Majaliwa fait la pluie et le beau temps ici. Il arrête et tabasse les réfugiés sans aucune inquiétude. Nous sommes profondément préoccupés, surtout ceux qui ont perdu leurs proches enlevés par Burokoye. Nous vivons dans la peur, car Burokoye n’est même plus considéré comme réfugié de notre camp. » Déplore la même source.
Les réfugiés burundais du camp demandent aux responsables du camp et aux institutions chargées de la sécurité de garantir leur protection et d’ouvrir une enquête. Ils souhaitent que toute personne impliquée dans des actes de persécution ou visant à troubler leur sécurité soit arrêtée.
La rédaction de la RPA n’a pas encore pu joindre Siasa Manjenje, le responsable du camp Nyarugusu, pour recueillir sa réaction sur cette affaire.