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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Rumonge : De la location des palmiers à huile au détournement

Rumonge : De la location des palmiers à huile au détournement

La population de la zone Gatete en commune et province Rumonge dénonce les magouilles et détournement de fonds, entretenus au champ de semences de Buzimba. Une association furtive monopolise le marché de location des palmiers à huile de ce champ de semences à un montant dérisoire, et le Directeur Provincial de l’Agriculture et de l’Elevage est directement cité dans cette malversation. 

Le champ de semences Buzimba est situé en zone Gatete de la commune et province Rumonge (sud du pays). Il s’étendait sur 45 hectares, mais 3 hectares ont été emportés par la rivière Buzimba et il en reste 42. Les magouilles et détournements signalés dans ce champ de semences sont opérés à travers l’association appelée TWITEZIMBERE. Selon les informations en provenance de cette structure agronomique, ladite association œuvre sous la couverture du Directeur Provincial de l’Agriculture et de l’Elevage à Rumonge (DPAE) Jean-Marie Congera, en complicité avec l’ancien chef de stock, mais actuellement responsable de ce champ de semence Jean-Marie Buname.

« Le responsable de ce champ de semences en collaboration avec le DPAE ont créé une association. Cette dernière prétend louer les palmiers à huile du champ de semence Buzimba en tant qu’association, mais elle est dirigée par l’épouse de Jean-Marie Buname, le responsable de ce champ de semences. Ils louent en fait eux-mêmes ces palmiers à huile. Aucun appel d’offre, aucune  soumission n’ont jamais été faits avant la location de ces palmiers à huile. » Déplore une source de la localité.

Au moment où un hectare de palmiers à huile peut être loué à 15 millions de francs burundais par an, l’association TWITEZIMBERE paye cette somme pour 42 hectares et sur une période de 3 ans. Selon notre source, un certain commerçant a promis de payer 90 millions pour trois ans, mais on lui a refusé le marché.  

«  Pour un hectare de palmiers à huile, on paie normalement entre 15 et 20 millions par an. Le montant de location des  42 hectares devrait être compris entre 630 et 840 millions par an, mais TWITEZIMBERE donne 5 millions pour une année de location de ces 42 hectares. La différence entre ces montants est énorme, c’est du vol carrément ! » Dénoncent des sources de Rumonge.

Dans ces magouilles, le DPAE Jean-Marie Congera collaborerait avec son prédécesseur Abel Ndayishimiye révèlent les informations recueillies sur place.  

Nous avons essayé de joindre à maintes reprises le directeur de l’agriculture et de l’élevage en province Rumonge, Jean-Marie Congera, pour avoir sa réaction, mais sans y parvenir.

Marché de Cibitoke : D’un recensement politico-sélectif vers une dépossession

Marché de Cibitoke : D’un recensement politico-sélectif vers une dépossession

D’éventuels troubles peuvent surgir au grand marché de la province Cibitoke. Sur le point d’être dépossédés de leurs stands, une centaine de commerçants alertent sur la procédure de les expulser de ce marché. Mardi dernier, des contrats ont été octroyés aux nouveaux attributaires de ces stands.  

Ce mardi 21 mai, les commerçants qui exercent au grand marché du chef-lieu de la province Cibitoke ont été surpris de constater de nouveaux individus en possession de contrats à exercer dans ce marché. Un effectif de 100 commerçants qui y exerçaient pendant plus de dix ans devront à cet effet céder leurs stands à ces nouveaux aspirants.

«  Nous possédons des papiers attestant que les stands resteront occupés par ceux qui y exerçaient. Mais voilà que nous venons de constater d’autres contrats octroyés aux nouveaux attributaires que nous ne connaissons même pas. Je viens de passer 11 ans à exercer à cet endroit. » S’est indigné un de ces commerçants  qui s’est entretenu avec notre rédaction.

Ces anciens commerçants du grand marché de Cibitoke déclarent toutefois qu’ils ne cèderont jamais leurs stands tant que le gouvernement ne leur rende pas justice, car ils œuvrent dans ce marché en toute légalité.

Il y a deux semaines, un recensement des commerçants a été effectué dans ce grand marché de la province Cibitoke. Un recensement qui avait suscité des inquiétudes chez certains commerçants, parce que, il était sélectif. Seuls les membres du parti au pouvoir, le CNDD-FDD ont été recensés. Et selon les informations recueillies dans cette commune, le recensement a été décidé au cours d’une réunion dirigée par l’administrateur de la commune Rugombo, Gilbert Manirakiza. Cette autorité possèderait, selon des sources de Rugombo plus de 20 stands dans ce marché.

Contacté à ce propos, Gilbert Manirakiza, l’administrateur de la commune Rugombo, n’a pas voulu nous répondre par téléphone. 

Réagissant à la problématique relative à la distribution des stands dans les marchés devant la chambre basse du Parlement vers la fin du mois de février de cette année, Martin Niteretse, ministre de l’Intérieur, avait avoué que les autorités administratives animées du narcissisme poussé à outrance sont les principaux auteurs de l’iniquité et injustice commises envers leurs sujets.

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Photo : Grand marché de la province Cibitoke

Site de Mutambara : Les victimes des inondations  manquent de nourriture

Site de Mutambara : Les victimes des inondations manquent de nourriture

Les habitants du chef-lieu de la province Rumonge qui ont été délocalisés vers le site des déplacés de Mutambara en commune et province Rumonge suite aux inondations des eaux du Lac Tanganyika, font face à plusieurs difficultés : la faim, la pauvreté et des problèmes d’accès aux soins de santé. Une situation pénible qui augmente des cas d’abandons scolaires.

En provenance du chef-lieu de la province Rumonge, ils sont à peu près 50 ménages rassemblés dans le site de déplacés de Mutambara, situé dans la zone Gatete en commune Rumonge à cause des inondations dues au débordement des eaux du lac Tanganyika. Cependant, ces déplacés font savoir qu’ils vivent dans des conditions très difficiles, car ils manquent de nourritures et d’eau potable. A cause de la faim, les élèves ont même abandonné l’école. « Nous vivons très mal, car la faim risque nous tuer. Les enfants ne vont plus à l'école parce qu'ils n'ont rien à manger. Il n’y a même pas d'eau potable. »

Les victimes de ces inondations ne sont pas seulement constituées par ces familles rassemblées dans le site de Mutambara. D’autres sinistrés ont préféré aller demander de l’hébergement dans d’autres familles. Tandis que ceux qui avaient des moyens sont allés louer des maisons en dehors de la ville de Rumonge.

 

Un difficile accès aux soins de santé et aux établissements scolaires

Le trajet que les déplacés du site de Mutambara doivent parcourir pour arriver à l’hôpital de Mutambara avoisine cinq kilomètres. Une distance qui est très difficile à faire en cas de maladie. « Pour aller se faire soigner, nous faisons environ cinq kilomètres. À voir où est situé l'hôpital de Mutambara, le site est vraiment très éloigné », s’indigne un de ses sinistrés de Rumonge.

La distance que les élèves parcourent pour arriver à l’école n’est pas aussi courte. S’ajoutant au manque de matériel scolaire, ce sinistré fait savoir que cela pousse plusieurs enfants à abandonner l’école. « Les enfants font aussi de longues distances pour se rendre à l'école, ce qui leur est difficile s’ils sont affamés. Nos enfants n’ont pas aussi de matériel scolaire. Si les organisations humanitaires ne leur donnent pas ce matériel scolaire, ils ne pourront plus aller à l'école faute de moyens. »

Ces habitants du site de Mutambara demandent avec insistance aux autorités locales et aux organisations humanitaires qui les aident, surtout à l’organisation internationale pour les migrations OIM, de leur fournir de l'aide alimentaire, du matériel scolaire pour les élèves et si c’est possible de doter ce site d'une clinique mobile pour leur faciliter l’accès aux soins de santé.

 

 A qui profite l’interdiction des motos, vélos et tricycles à Bujumbura ?

A qui profite l’interdiction des motos, vélos et tricycles à Bujumbura ?

Plus de deux ans après l’entrée en vigueur de la mesure interdisant la circulation des tricycles, motos et vélos au centre de la capitale économique Bujumbura, aucune amélioration n’a été constatée. Et même la promesse de réviser cette mesure n’a jamais été tenue. Les conséquences de cette mesure tombent sur les citoyens lamda.

Au mois de février 2022, le ministre Gervais Ndirakobuca, lors d’une rencontre avec les cadres de la police et les administratifs, a annoncé la décision de son gouvernement d’interdire dorénavant les motos, vélos et tricycles en plein centre-ville de Bujumbura. La raison avancée était que cela allait leur permettre de réduire les accidents de la route. 

Interrogé à propos de cette mesure controversée, le numéro un burundais a tout simplement fait savoir qu’il l’a fait à la demande des femmes rendues veuves par les accidents de la route. « On a beaucoup discuté sur cette problématique. On s’est dit qu’on n’allait pas continuer à assister impuissamment alors que des gens meurent en grand nombre comme si on était en période de guerre. Et comme on a constaté que la plupart de ces accidents se produisent dans la capitale Bujumbura, on a essayé de trouver une solution pour couper court avec ça. Cela parce que je reçois énormément de plaintes de la part des veuves et orphelins. Alors, dites-moi, j’étais supposé mettre autrement fin à ces pleurs ? »  Dixit le président Evariste Ndayishimiye.

Prétexte ou échec de la mesure ?

Même si le numéro un burundais avance cet argument, le constat est que cela n’a été qu’un prétexte compte tenu de la situation sur terrain. Le rapport du magazine Le journal.africa mentionne qu’au Burundi, les accidents routiers sont passés de 3 775 en 2020  à  4 723 en 2021. Et l’an 2022, année dans laquelle les motos, les vélos et les TUK-TUK ont été interdits de circulation en plein centre-ville, ces accidents se sont beaucoup multipliés.

En effet, comme l’ont déclaré différentes organisations œuvrant dans le secteur de la sécurité routière comme la Croix Rouge et le BECA qui est le Bureau d’Etudes, Expertises et Conseil Automobile, le nombre des accidents routiers répertoriés en 2022 est de 6 059, des accidents qui ont entrainé la mort de 484 personnes, faisant  2 552 blessés. Dans une interview accordée à nos confrères du journal IWACU, Pacifique Nsabimbona, Directeur Général du BECA, affirme que le grand défi observé est qu’il n’y a pas d’auto-écoles pour la catégorie B des voitures légères au Burundi dont des bus. Et ce cadre de souligner aussi que  « la vétusté des véhicules, le mauvais entretien ainsi que le mauvais état des routes sont entre autres causes de ces accidents de la route. »

 

Des conséquences énormes sur le citoyen lamda

Travaillant toute cette période dans les quartiers périphériques de la capitale Bujumbura, les conducteurs de ces vélos, motos et Tuk-Tuk en tirent des revenus minimes.

 « Nos bailleurs sont furieux et nous reprochent de ne plus payer les loyers à temps alors qu’avant, on n’avait aucun problème. On essaie de leur expliquer que pour le moment, il nous est très difficile de réunir tout l’argent vu que notre espace de travail a été très restreint. Ceux qui avaient des familles ont dû envoyer épouses et enfants à l’intérieur du pays, et même là, ils ont du mal à survivre, car ce n’est pas évident de s’occuper de leurs familles envoyées à la campagne et garder un peu d’argent pour soi. »  S’est plaint un des conducteurs de moto-taxi.

Les citadins qui se déplaçaient sur ces motos, vélos ou motos vivent, eux aussi, un calvaire depuis la prise de cette mesure.  « C’est difficile de se déplacer aujourd’hui. Le trajet pour lequel on payait 1 000 francs à moto, revient aujourd’hui à 5 000 francs vu qu’on est obligé de prendre des taxis-voiture à cause de la pénurie du carburant qui perdure. On est vraiment dépassé. On demande au gouvernement de revenir sur cette décision et d’autoriser ces motos à circuler partout, surtout qu’avec cette crise du carburant, le secteur de transport est paralysé. »

Qui viendra alors au secours de cette population qui ne vit que de ce transport ? Malheureusement, on peut dire sans se tromper que leurs cris sont tombés dans l’oreille d’un sourd compte tenu de la seule solution envisagée par le président Ndayishimiye. Selon le numéro un burundais, ces motos-taxi, vélos et Tuk-Tuk pourront souffler une fois que le pays aura construit des autoroutes-échangeurs. « Il n’y a aucune méchanceté dans cette mesure. Mais si vous pouviez booster la production, on pourrait avoir le budget nécessaire pour construire des autoroutes échangeurs. Comme ça, tout le monde pourra se mouvoir en toute liberté. »

Ce qui semble être un rêve irréalisable, du moins dans un avenir proche, surtout que les fonds sont censés provenir de la production d’un peuple qui n’arrive même plus à joindre les deux bouts du mois.  

 

 

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