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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

La vie des Burundais hypothéquée pour des raisons pécuniaires ?

La vie des Burundais hypothéquée pour des raisons pécuniaires ?

Gitega semble plus préoccupé par les entrées générées par les usines et brasseries prestant au Burundi que par la santé de ses administrés. Cela transparait dans les réponses données par la ministre ayant les transports et l’industrie dans ses attributions. Dans une séance de questions orales à la chambre haute du Parlement, cette autorité a reconnu être au courant de certaines usines qui mettent en danger la vie des Burundais en ne respectant pas les normes. Mais selon elle, fermer ces dernières ne fait pas partie des solutions envisagées par son gouvernement.

Depuis un certain temps, des alertes concernant des boissons très alcoolisées qui menacent la santé de la population, surtout chez les jeunes, ne cessent d’être lancés à l’endroit du gouvernement.  Ces boissons sont produites et commercialisées partout dans le pays. Il s’agit entre autres de Sapor, Kick, Susuruka. Avec un degré d’alcool compris entre 40 et 45 %, ils causent beaucoup de dégâts chez les consommateurs. 

Plus d’un pensaient même que le gouvernement n’était pas au courant de cette situation suite à son inertie malgré les alertes de la population. Eh bien, pour ceux qui en doutaient encore, la ministre ayant le commerce et l’industrie dans ses attributions vient d’éclairer leur lanterne.

En effet, invitée au Sénat dans une séance de questions orales, la ministre Marie-Chantal Nijimbere a non seulement avoué que son gouvernement est conscient de la dangerosité de ces boissons sur la santé de la population, mais elle a également fait savoir qu’ils avaient des preuves que certaines boissons ne remplissent pas les normes. « Depuis 2015, on observe une prolifération des usines de boissons alcoolisées brassées à base de l’éthanol. Après avoir constaté que ces boissons étaient très prisées, notre ministère a pris différentes mesures allant dans le sens de protéger en premier lieu la population contre ces boissons nocives pour leur santé. Cela parce que nous avons constaté que, prises sans modération, ces dernières avaient des effets néfastes non seulement pour le consommateur, mais aussi pour son entourage. » A reconnu la ministre Nijimbere qui a continué son discours en affirmant qu’ils ont même découvert que certaines usines mentent pour obtenir l’agrément et s’écartent des conventions lors du brassage de leurs boissons. À titre exemplatif, la ministre a donné le cas de la boisson Sapor. Néanmoins, elle a avoué n’avoir jamais pris de sanctions à l’encontre de l’usine qui en fabrique, préférant plutôt la classer dans une catégorie autre que celle pour qui elle a une licence.  «  Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je vais vous parler de la boisson Sapor. On a décidé qu’il était impératif de la classer dans la catégorie des liqueurs. Au fait, lors de l’agrément de l’usine qui fabrique cette boisson, ses propriétaires avaient demandé l’autorisation de produire des vins, donc qu’ils allaient utiliser en grande partie des fruits. Mais d’après les résultats d’analyse de nos laboratoires, le constat a été que la quantité des fruits était très minime. D’où on a jugé bon de mettre cette boisson dans la catégorie des liqueurs. » A martelé la ministre de l’Industrie.

N’étant pas outillé pour contrôler les boissons nocives fabriquées sur son sol, Gitega a alors pris la décision d’exiger que ces boissons continuent d’être vendues, mais cette fois-ci à un prix très élevé afin d’en éviter l’accessibilité au petit peuple.  « La deuxième mesure qu’on a prise a été de changer l’embouteillage, c’est-à-dire que désormais ces boissons seront embouteillées dans des récipients de 750 ml, car on a constaté que les années antérieures, ces boissons étaient emballées dans des bouteilles contenant entre 250 et 300 ml, ce qui fait que tout citoyen pouvait se trimballer avec partout. Et je peux vous certifier que cette mesure est bien observée. »

Parmi les boissons ciblées par ce nouvel embouteillage figure le fameux Sapor, une boisson que la même ministre venait pourtant de déclarer non conforme aux règles d’usage et nocive pour la santé. Et malgré cette mesure, le constat est que cette boisson continue d’être très consommée. Ce qui pousse plus d’un à s’interroger sur le pourquoi Gitega ne ferme pas l’usine qui fabrique cette boisson jusqu’à ce qu’elle rentre dans les rangs. Ici, la réponse est très simple : le gouvernement a trouvé une astuce infaillible.

En effet, en tant que gouvernement laborieux, Gitega a jugé bon de renflouer les caisses de l’État, et ce, pour le bien-être de ses administrés.  « Depuis 2013, on a essayé de revoir à la hausse les taxes à l’encontre de ces usines, et cela, dans le souci de rendre ces boissons trop chères. Même dans la loi budgétaire de cette année, nous avons demandé à ce qu’il y ait une sur taxation de ces boissons, tout ça dans le but de protéger la population. De cette façon, le consommateur réfléchira à deux reprises avant d’acheter ces boissons qui s’obtiendront à des prix exorbitants. » A conclu la ministre de l’Industrie, Marie-Chantal Nijimbere.

 

Les professionnels de santé appellent à la priorisation de la santé

L’éthanol, un des types d’alcool utilisé pour brasser certaines boissons, est nuisible à la santé humaine. Les ophtalmologues expliquent qu’il entraine une Neuropathie chronique réversible qui se traduit par l'altération de la vision, le champ visuel régressif et une vision des couleurs altérée.

L’autre type d’alcool utilisé est le méthanol. Celui-ci entraine des conséquences plus graves. La consommation du méthanol cause une neuropathie optique aiguë. C’est une cécité invalidante d’apparition très brutale qui se traduit par un champ visuel très réduit, une altération de la vision des couleurs. La maladie causée par la consommation du méthanol a un pronostic très sombre, c’est-à-dire que la personne gardera des séquelles toute sa vie, un handicap visuel.

Les professionnels de santé interpellent donc le ministère en charge de la santé publique pour qu’il s’implique afin de protéger la santé des Burundais.

 

 

Burundi : Des enseignants réclament le salaire de toute l’année scolaire

Burundi : Des enseignants réclament le salaire de toute l’année scolaire

Neuf mois après le début de leur carrière, certains enseignants n’ont pas encore perçu de salaires. Alors que certains de leurs collègues ont commencé à être rémunérés, dans certaines provinces comme Bujumbura, ces nouveaux enseignants n’ont même pas encore de numéro matricule.

C’est à la fin du mois d’août 2023 que les candidats au poste d’enseignants ont passé un test national de recrutement. Les candidats retenus sont entrés en fonction au mois d’octobre de la même année 2023 et ont été affectés dans différentes provinces.

Aujourd’hui, 9 mois après le début de leur carrière d’enseignants, certains sont rémunérés, d’autres pas encore. Le cas illustratif est celui des enseignants qui ont été affectés en province Bujumbura ; ils n’ont encore ni de salaires ni de numéros matricules.

Alors que les nouveaux enseignants percevaient normalement leur premier salaire trois mois ou au plus tard cinq mois après le début des fonctions, ces enseignants disent avoir saisi le ministère de la fonction publique. Aucun rendez-vous précis ne leur a été donné.

« Nous sommes allés au ministère de la fonction publique au mois d’avril. Ils nous ont répondus que nos dossiers étaient en cours de traitement. Nous y sommes retournés, ils nous ont cette fois-ci expliqué qu’il y a eu un problème technique, qu’ils ne peuvent pas sortir nos numéros matricules. » Précise un de ces enseignants qui ajoute qu’il leur a été demandé de vérifier à chaque fin du mois sur leurs comptes. Quand ils auront les salaires, ils pourront donc aller récupérer leurs numéros matricules au ministère de la fonction publique.

Ces arguments n’ont pas convaincu les enseignants lésés surtout que, révèlent-ils, dans certaines provinces, ces nouveaux enseignants sont déjà rémunérés. Ils demandent alors au ministère de la fonction publique de les traiter tous au même pied d’égalité et de les régulariser tous.

Nous n’avons pas pu avoir la réaction de Venuste Muyabaga, le ministre de la fonction publique.

 

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Photo: Bâtiment abritant le ministère de la fonction publique à Bujumbura

 

 

 

 

Burundi: A qui profite la pérennisation de la pénurie du carburant ?

Burundi: A qui profite la pérennisation de la pénurie du carburant ?

La vente frauduleuse du carburant prolifère aussi bien à Bujumbura, la capitale économique, qu’à l’intérieur du pays. En effet, le prix du litre a presque quadruplé. Selon nos sources, ce commerce serait couvert par certaines autorités qui en tirent énormément de profit.

A Bujumbura, un bidon de 20 litres d’essence coûte 250 000 francs burundais. Dans presque tous les quartiers, l’or noir se vend au vu et au su de tout le monde, surtout dans les quartiers périphériques du nord de cette capitale économique comme Kamenge, Kinama, Mutakura et Cibitoke. Selon notre source, on peut même se faire livrer à domicile, moyennant néanmoins un certain pourboire consistant.

Ce commerce, frauduleux certes mais florissant, profite essentiellement aux jeunes imbonerakure du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, une jeunesse qui opère en complicité avec l’administration qui lui fournit les procurations nécessaires pour avoir la permission de se promener avec des bidons d’essence.

Même son de cloche au Sud du pays, plus précisément en province Makamba. Une des sources de la RPA prestant dans le secteur pétrolier affirme que les hauts cadres administratifs et policiers sont parmi les personnes les plus actives dans ce commerce frauduleux. Et ce commerçant de dire être même certain que l’interdiction des voitures et motos de se garer le long des stations-service en attendant un probable approvisionnement est liée à cette fraude. « Les camions citernes déchargent leur cargaison en présence de certaines autorités policières et administratives. Chacun de ces dignitaires se taille alors la part qu’il veut, et c’est seulement après qu’ils informent la population de la disponibilité du carburant. Le carburant restant ne pouvant pas faire le plein de plus de  4 véhicules, les gens rentrent bredouilles. » Révèle notre source.

Ce carburant mis de côté est par la suite distribué aux commissionnaires travaillant pour le compte de ces mêmes autorités. Et pendant que ces dernières se remplissent les poches, le petit peuple en paie le prix cher. « Une bouteille d’un litre et demi d’essence coûte aujourd’hui 18 000 francs burundais. Comme conséquence, le trajet qui s’effectuait à 2 000 francs se monnaie aujourd’hui 10 000 francs. Et les responsables de cela sont nos autorités qui stockent le carburant dans leurs maisons d’habitation juste parce qu’elles savent très bien que personne ne va oser aller fouiller chez elles. Donc, les commissionnaires mettent l’essence dans des bouteilles en plastique de 1 litre et demi chacune. Ils les mettent ensuite dans des sacs à dos et sillonnent rues et marchés à la recherche des clients. » S’indigne un habitant de Makamba qui s’est confié à la RPA.

 

A Cibitoke, les habitants profitent de la baisse du prix du carburant provoqué par une rude concurrence observée sur le marché noir

Un litre et demi d’essence est passé de 25 à 18 000 francs burundais en moins d’une semaine. Non pas parce que le carburant est de plus en plus disponible, mais c’est plutôt que la concurrence s’est accrue au sein de ce commerce frauduleux. Notre source à Cibitoke fait savoir que les fraudeurs de la place ne prennent plus la peine de se cacher. De Nyamitanga à la rivière Rusizi, des bidons d’essence sont visibles le long des routes. Selon les informations en possession de la RPA, l’approvisionnement se fait en RDC sur une station située à Ruvungi, et ce  via la mer, la frontière terrestre étant fermée. Et tout ça se fait au vu et au su des autorités administratives et policières qui préfèrent faire comme si de rien n’était, des autorités qui des fois, selon les dires de la population locale, se livrent aussi à cette fraude.

 

 

Burundi : Qui garde le droit aux documents de voyage ?

Burundi : Qui garde le droit aux documents de voyage ?

L'accès aux documents de voyage redevient de plus en plus difficile au Burundi. Les demandeurs de ces documents déplorent que tous les demandeurs n’en bénéficient pas pour autant. Certains ont payé depuis plusieurs mois, mais ils n’ont pas encore eu ces documents de voyage.

Les documents de voyage, les passeports comme les Laissez-passer sont délivrés par le Commissariat Général des Migrations, CGM en single, ex PAFE. Malgré l’option de demande en ligne, plusieurs personnes préfèrent se présenter et introduire la demande physiquement. La raison, expliquent nos sources, est qu’en ligne, la plupart du temps, ils complètent le nécessaire, mais ne reçoivent pas de retour.

Au CGM, s’observe chaque jour de files très longues des demandeurs de documents de voyages. Certains se présentent pour introduire la demande, d’autres pour réclamer le document commandé.

Des policiers dressent les listes de ceux qui vont entrer au commissariat. Pour avancer sur la liste tout comme pour avoir son document dans les délais, les demandeurs doivent motiver les policiers de ce commissariat. « Nous passons des journées entières sur des files attendant notre tour. Et pour avancer sur la liste, il faut soudoyer les policiers. Et même quand tu veux que ton dossier soit traité rapidement, tu dois verser des pots-de-vin aux policiers. Ils nous disent que pour le Laissez-passer, tu dois payer trente-sept mille pour celui qui va t’aider, alors que le laissez-passer coûte trente-cinq mille. Pour le passeport, tu dois payer cent cinquante mille pour les policiers en plus des deux cent trente-cinq mille pour les frais du passeport. »

Ceux qui n’acceptent pas de payer ces montants, passent plusieurs mois en attente. Un des demandeurs de documents de voyage nous a montré qu’il a payé pour le passeport depuis deux mois.  A chaque réclamation, les agents du Commissariat Général des Migrations   expliquent qu’ils gèrent encore les commandes du mois de février. Un argument rejeté par les demandeurs de services au CGM, car, affirment-ils, il y en a qui reçoivent ces documents juste après l’introduction du dossier.

 « Nous nous sommes présentés depuis le dix-huit avril 2024. Mais jusqu’à présent, ils nous répondent qu’ils sont en train de traiter les dossiers du mois de février alors que nous sommes au mois de juin. Ce qui n’est pas vrai, car nous connaissons des gens qui ont eu leurs papiers de voyage dans trois jours, et les autres qui les ont eus en une journée. » Déplore un des demandeurs de documents de voyage.

Les informations en provenance du personnel du Commissariat Général des Migrations indiquent que ce problème d’accès aux documents de voyage, que ce soit les passeports et les Laissez-passer, est causé par le manque des petits livrets pour confectionner ces documents. Les mêmes informations indiquent que le manque de ces petits livrets serait dû à une mésentente entre le gouvernement burundais et les fournisseurs de ces livrets.

Nous n’avons pas pu recueillir le commentaire du responsable du Commissariat Général des Migrations, Général Major de Police Maurice Mbonimpa.

 

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