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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Travail ou traite ? Plus de 17 000 Burundais envoyés dans les pays arabes, des centaines reviennent brisés

Au moins 17 000 Burundais auraient été officiellement envoyés dans des pays arabes pour y exercer des activités professionnelles dans le cadre d’un accord bilatéral sur la mobilité de la main-d’œuvre. Parmi eux, plus de 500 sont rentrés au pays après avoir fui des conditions de travail jugées inhumaines, tandis que d’autres y ont perdu la vie. Ces faits sont rapportés dans un article publié le 23 juin 2025 par trois organes de presse d’investigation, qui y voient une nouvelle forme de traite humaine.

Signé en 2021 entre le Burundi et l’Arabie Saoudite, cet accord visait à encadrer l’envoi de travailleurs burundais vers ce pays du Golfe. Il avait été perçu comme une opportunité par de nombreux jeunes sans emploi et des femmes au foyer cherchant à subvenir aux besoins de leurs familles. Les conditions annoncées sur papier semblaient prometteuses. Mais selon les enquêtes publiées par Ukweli Coalition Media Hub, Afrique XXI et Africa Uncensored, une fois sur place, ces travailleurs ont découvert une réalité bien plus sombre.

La majorité, en particulier les femmes et jeunes filles, ont été soumises à des traitements abusifs et à de l’exploitation par leurs employeurs saoudiens. Le reportage cite notamment le cas d’une jeune femme de 24 ans, décédée quatre mois après son arrivée. Privée de tout lien avec l’extérieur, elle a été enterrée en Arabie Saoudite faute de moyens pour rapatrier son corps. Sa famille n’a appris son décès que par le biais des réseaux sociaux.

Ces actes de maltraitance sont également dénoncés par la FENADEB, la Fédération nationale des associations œuvrant pour les droits de l’enfance au Burundi, qui lutte aussi contre la traite des êtres humains. Selon les données publiées, l’organisation affirme avoir recensé 66 cas de personnes soupçonnées d’avoir été victimes de ce fléau. Parmi elles, 37 jeunes filles revenaient d’Arabie Saoudite, 8 d’Oman, 3 du Koweït et 3 du Kenya. Toutes ont été confrontées à des formes variées de violence, causant pour certaines des blessures physiques et des séquelles psychologiques.

L’article indique en outre que, pendant que ces travailleuses étaient en proie à ces abus, certains cadres influents du parti au pouvoir au Burundi tirent profit de ce système.

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