Le cachot du commissariat provincial de police de Cibitoke, au nord-ouest du Burundi, fait face à une crise de surpopulation alarmante. Conçu pour accueillir 80 détenus, ce centre de détention hébergeait jusqu'à récemment plus de 176 personnes, dont 13 mineurs.
Les conditions de détention sont décrites comme inhumaines par les familles des détenus. « Ils s'assoient les uns sur les autres. C'est très honteux. Même les bétails ne sont pas traités de cette manière », témoigne un proche d'un détenu.
La surpopulation persiste malgré les transferts occasionnels. Un témoin explique : « Même si l'on transfère une cinquantaine de détenus, le chiffre se gonfle en un laps de temps. En moins d'une semaine, on en amène 80 autres. »
Les familles demandent aux autorités de visiter régulièrement le cachot pour constater la situation. Certains vont jusqu'à dire qu'ils préféreraient voir leurs proches mourir plutôt que de subir ces conditions.
Le procureur de Cibitoke, Jean-Paul Nsavyimana, nie l'existence d'une surpopulation, affirmant qu'il ne reste que 58 détenus après des transferts récents vers Bujumbura. Cependant, des sources locales contredisent cette affirmation, indiquant que le dernier transfert, effectué le 1ᵉʳ novembre, n'a concerné que 55 détenus sur plus de 120.
Cette situation soulève des questions sur le respect des droits humains et la nécessité d'une réforme du système carcéral dans la région.