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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Cachot de Gisuru : La surpopulation carcérale atteint des niveaux alarmants

Cachot de Gisuru : La surpopulation carcérale atteint des niveaux alarmants

Au cachot de la commune de Gisuru, en province Ruyigi la surpopulation carcérale a atteint des proportions critiques. Ce qui était initialement conçu comme un lieu de détention temporaire pour sept personnes abrite désormais plus de 25 détenus, soit plus du triple de sa capacité prévue.

Les conditions de vie dans ce cachot se sont considérablement détériorées, mettant en danger la santé et le bien-être des prisonniers. L'espace vital est devenu un luxe, l'accès à l'eau et aux installations sanitaires est sévèrement limité, créant un environnement propice à la propagation de maladies. Les prisonniers expriment leur crainte de contracter des affections liées au manque d'hygiène, particulièrement avant leur éventuel transfert vers la prison centrale de Ruyigi.

Ces détenus du cachot de Gisuru lancent un appel urgent aux autorités judiciaires. Ils demandent une accélération du traitement de leurs dossiers, espérant ainsi réduire la durée de leur détention dans ces conditions précaires et contribuer au désengorgement du cachot.

La surpopulation trouve ses racines dans deux problèmes majeurs : la lenteur des procédures judiciaires, qui prolonge inutilement la détention de nombreux prisonniers, et les difficultés logistiques. Le manque de véhicules, exacerbé par la pénurie de carburant que connaît actuellement le pays, entrave considérablement le transfert des détenus vers la prison centrale de Ruyigi.

La rédaction de la RPA n'a pas encore réussi à joindre les responsables de ce cachot ni les autorités administratives de la commune Gisuru.

Maramvya : les Imbonerakure contestent leur déploiement en RDC

Maramvya : les Imbonerakure contestent leur déploiement en RDC

Les Imbonerakure de la zone Maramvya, située dans la commune Mutimbuzi de la province Bujumbura, manifestent leur mécontentement face à l’envoi de certains d’entre eux en République démocratique du Congo. Ces jeunes affiliés au parti CNDD-FDD sont appelés à s’associer aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et aux militaires burundais pour combattre le groupe rebelle M23. Bien qu’une rémunération allant de 500 000 à 1 million de francs burundais leur soit promise, beaucoup expriment leur incompréhension et leur inquiétude face à cette mission périlleuse.

Parmi les Imbonerakure déjà envoyés en RDC figurent plusieurs noms bien connus dans la région. Dans la cellule dorsale de Maramvya, Niyonkuru, un boucher local, et un certain Claude ont été identifiés comme ayant rejoint les rangs des combattants en RDC. Dans la cellule Mucanga, ce sont Augustin Nikiza, Pierre Mbonimpa et Gérard Nderagakura, surnommé "Nderemba", qui ont été cités par des sources locales comme ayant été déployés.

Cependant, cette mobilisation ne fait pas l’unanimité parmi leurs camarades restés sur place. Ces derniers s’interrogent sur les raisons qui justifient leur implication dans un conflit étranger et dénoncent les risques encourus. « Ils nous ont dit qu’aller là-bas, c’est aider le pays et notre voisin, la République Démocratique du Congo. Mais nous avons peur, car nous entendons que des militaires et des Imbonerakure envoyés là-bas sont tués. Leurs familles ne retrouvent même pas leurs corps pour organiser des funérailles dignes. Alors, qu’est-ce que nous, Imbonerakure, pouvons faire de plus que des soldats expérimentés ? » Confie l’un d’eux sous anonymat.

Selon nos informations, la sensibilisation pour convaincre les jeunes Imbonerakure d’accepter cette mission est menée par plusieurs figures locales du parti au pouvoir. Joël, responsable du CNDD-FDD sur la 13e transversale de Maramvya, joue un rôle clé dans cette campagne. Il est épaulé par Emmanuel Nibitanga, surnommé "Maniga", chef des Imbonerakure sur la colline Buhomba, ainsi qu’Amossi, responsable des Imbonerakure au niveau de la zone Maramvya.

Malgré leurs efforts pour mobiliser les jeunes militants, certaines cellules résistent. Des membres des cellules Buhomba et Ruzinyeri ont refusé catégoriquement d’être envoyés en RDC. Ces refus leur ont valu d’être qualifiés de "dissidents" par leurs supérieurs.

Les Imbonerakure opposés à ces déploiements appellent le gouvernement burundais à mettre un terme à cette pratique qu’ils jugent injuste. Ils demandent également aux organisations de défense des droits humains d’intervenir pour dénoncer ces envois forcés. « Nous demandons au gouvernement du Burundi d’arrêter ce phénomène et de continuer à envoyer des militaires habitués à la guerre. Que les organisations de défense des droits humains alertent sur ce qui se passe actuellement au Burundi. De nombreux jeunes meurent au Congo sans que leurs familles puissent faire leur deuil », plaident-ils.

Interrogé par la rédaction de la RPA, Siméon Butoyi, administrateur de la commune Mutimbuzi, a nié ces allégations. Il affirme que les Imbonerakure de sa commune sont engagés uniquement dans des travaux d’auto-développement et rejette toute implication dans un quelconque déploiement en RDC.

Justice à prix fort : Les détenus de Gisuru contraints de financer leur propre transfert

Justice à prix fort : Les détenus de Gisuru contraints de financer leur propre transfert

Au cachot de Gisuru, dans la province Ruyigi, les détenus sont contraints de payer leur propre transport vers le parquet provincial, malgré la disponibilité d'un véhicule officiel. Cette pratique suscite des interrogations sur l'accès à la justice et les droits des détenus.

Selon des sources locales, les responsables du cachot profitent de la pénurie nationale de carburant pour exiger des détenus qu'ils paient 25 000 francs burundais chacun pour leur transport. Cette somme est censée couvrir les frais de carburant nécessaires à leur déplacement vers la prison centrale de Ruyigi.

Cette situation est d'autant plus troublante que le véhicule du commissaire, normalement destiné au transport des prisonniers, est régulièrement aperçu en déplacement dans les communes de la province et à la frontière. Paradoxalement, c'est ce même véhicule qui est utilisé pour transporter les détenus une fois qu'ils ont payé les frais exigés.

Les prisonniers, déjà en situation précaire, se trouvent dans l'impossibilité de réunir la somme demandée. Un témoin s'indigne : « Imaginez demander à quelqu'un qui est emprisonné de payer pour son transport au parquet. »

Des voix s'élèvent pour demander la libération de certains détenus et le transfert des autres afin de désengorger le cachot, ainsi que l'arrêt de cette pratique de paiement. Certains suggèrent l'utilisation de véhicules alternatifs, comme ceux du parquet ou de la commune, pour assurer le transport des prisonniers.

Au moment de la rédaction de cet article, les tentatives pour obtenir un commentaire du commissaire du cachot sont restées infructueuses.

 

Burundi : Des jeunes enrôlés dans l'ombre pour la guerre en RDC

Burundi : Des jeunes enrôlés dans l'ombre pour la guerre en RDC

Des sources internes au parti au pouvoir, le CNDD-FDD, ont révélé un système de recrutement clandestin de jeunes Burundais pour le conflit en RDC. Orchestrée par le CNDD-FDD avec la complicité d'autorités locales, elle cible les Imbonerakure, offrant des incitations financières face à la pauvreté. La formation, axée sur la haine ethnique, se déroule à Cibitoke avant le déploiement. Des témoignages font état de discriminations et d'exécutions ciblées de recrues tutsi.

Selon nos informations, des listes de jeunes sont établies colline par colline, avant d'être rassemblés et conduits dans la province Cibitoke. Là, certains reçoivent une formation idéologique et militaire intensive, axée sur la haine ethnique, avant d'être envoyés au combat.

Nos sources indiquent que chaque colline doit fournir cinq jeunes Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) ayant déjà suivi une formation paramilitaire. Le parti au pouvoir collabore étroitement avec les services de renseignement civil et militaire pour sélectionner les recrues, formant des groupes de 500 à 600 jeunes par envoi, qualifiés de "bataillons".

Pour contrer la réticence croissante de certains jeunes, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie : les confronter à la pauvreté et leur proposer des sommes d'argent allant de 1 à 3 millions de francs burundais, une incitation qui motive un grand nombre de candidats.

Les jeunes sélectionnés sont acheminés à Cibitoke (nord-ouest du Burundi), où ils sont rassemblés dans un immeuble situé en face du bureau provincial (la RPA n’a pas encore su le propriétaire de ladite maison). Certains dorment dans les chambres, d'autres sous des tentes érigées à l'extérieur. Une partie des recrues est ensuite conduite dans la forêt de Kibira pour une formation accélérée sur l'idéologie et l'utilisation des armes, avant d'être équipées et envoyées en RDC.

Des sources militaires basées à Cibitoke révèlent que les armes et grenades destinées à ces jeunes en RDC sont acheminées par des ambulances, dont l'origine (armée, police ou CNDD-FDD) reste à déterminer.

Une fois en RDC, les jeunes sont déployés sur différentes positions. Cependant, des militaires présents sur place nous ont rapporté que les jeunes d'ethnie tutsi rencontrent des problèmes spécifiques. En plus d'être placés en première ligne au combat, certains sont retirés de leurs unités pour être assassinés. Selon un témoignage, 23 jeunes tutsis ont été regroupés et conduits dans les forêts congolaises pour y être tués la semaine dernière. Cette situation suscite l'inquiétude des militaires burundais en RDC, qui ne comprennent pas les motivations du gouvernement. Ils dénoncent une violation de la loi, avec l'envoi de civils à la guerre et l'assassinat ciblé de certains d'entre eux.

 

 

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