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“La voix des sans voix”

Burundi : La situation des droits de l'homme demeure préoccupante

Burundi : La situation des droits de l'homme demeure préoccupante

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Burundi, Fortuné Gaetan Zongo, a présenté un rapport alarmant lors de la 57ᵉ session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU ce lundi 23 septembre. Il a mis en lumière des signes précurseurs de violations graves des droits de l'homme dans le pays.

M. Zongo a souligné que l'année écoulée a été marquée par une série d'événements qui, combinés, pourraient constituer des avertissements de violations graves des droits humains et du droit international. Il craint une intensification de ces violations à l'approche des élections législatives et communales de 2025.

 "L'espace civique reste verrouillé, avec des représailles contre les professionnels des médias et les organisations de la société civile. L'absence d'inclusion ne favorise pas la participation de toutes les formations politiques, y compris celles de l'opposition, aux prochaines élections", a déclaré le Rapporteur spécial.

Fortuné Gaetan Zongo a évoqué ce qu'il perçoit comme une volonté du gouvernement d'affaiblir l'opposition politique : "La succession d'événements autour du principal parti d'opposition, le CNL (Conseil National pour la Liberté), depuis février 2023 dénote une volonté du gouvernement d'affaiblir et de diviser l'opposition."

Le rapport met en cause les services de renseignement et la milice Imbonerakure dans des actes de violations des droits humains, apparemment soutenus par le pouvoir en place : "L'État continue d'exercer un contrôle systématique sur les services nationaux de renseignement et sur les Imbonerakure, chargés de torturer et d'intimider la population. Ces derniers s'adonnent régulièrement à des entraînements paramilitaires et sont traités comme des héros au plus haut niveau de l'État."

En conclusion, M. Zongo a appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement burundais tout en exerçant une pression pour le respect des droits de l'homme. Il a encouragé les autorités à élargir l'espace civique et à mener un processus de réconciliation crédible.

Elisa Nkerabirori, Représentante permanente du Burundi aux Nations Unies, a rejeté ces accusations, les qualifiant de sans fondement. Elle a critiqué le mandat du Rapporteur spécial, le jugeant "au service d'une poignée de détracteurs" du pays.

 

 

Un ancien ministre des Transports détenu par le Service National des Renseignements

Un ancien ministre des Transports détenu par le Service National des Renseignements

Un ancien haut fonctionnaire burundais est actuellement en détention depuis fin août 2024. Léonce Sinzinkayo, qui a occupé les postes de maire de Bujumbura (1993-1994) et de ministre des Transports et Télécommunications (1996), a été appréhendé à son domicile dans le quartier Mutanga nord de Bujumbura.

L'arrestation s'est déroulée le jeudi 29 août 2024 en soirée. Des agents du Service National des Renseignements (SNR) ont procédé à l'interpellation de M. Sinzinkayo dans des conditions s'apparentant à un enlèvement, selon des sources proches de l'affaire.

D'après les informations fournies par sa famille, M. Sinzinkayo serait détenu dans les locaux du SNR situés à proximité de la cathédrale Regina Mundi, dans la zone Rohero de la commune de Mukaza. Les proches de l'ancien ministre déplorent qu'aucun droit de visite ne lui soit accordé.

La famille exprime son inquiétude quant à l'état de santé du détenu. Âgé de plus de 70 ans, M. Sinzinkayo souffrirait de certaines pathologies nécessitant un suivi médical régulier.

Près d'un mois après son arrestation, ni la famille ni les proches de Léonce Sinzinkayo n'ont été informés des raisons de sa détention. Ils demandent aux autorités de faire la lumière sur les motifs de cette mesure et sollicitent des informations sur sa situation actuelle.

Surpopulation critique à la prison centrale de Mpimba

Surpopulation critique à la prison centrale de Mpimba

La prison centrale de Mpimba, située dans la zone Musaga de la commune Muha à Bujumbura, fait face à une surpopulation carcérale alarmante. Conçue pour accueillir 800 détenus, elle en héberge actuellement plus de 5 000, soit plus de six fois sa capacité initiale.

Face à cette surpopulation extrême, les conditions de détention se sont considérablement dégradées : les cellules et les corridors sont saturés, plus de 1000 détenus dorment à l'extérieur, dans des espaces inadaptés comme le marché, la cuisine ou des zones appelées "Mukirongozi" et "Mukibanda", et conséquemment certains prisonniers, faute d'abri, sont exposés aux intempéries et doivent se protéger avec des sachets en plastique.

Cette situation engendre de graves problèmes sanitaires, avec une recrudescence des cas de pneumonie et d'autres maladies liées au froid, aux moustiques et aux mauvaises conditions d'hygiène.

A l’origine de cette surpopulation, expliquent des sources de cette maison de détention, se trouve les cas de nombreux prévenus qui passent plusieurs mois sans comparaître devant la justice, certains dossiers qui se sont égarés, laissant les détenus sans possibilité de faire avancer leur situation, ainsi que les cas de plusieurs prisonniers ayant purgé leur peine ou bénéficié d'une liberté provisoire, mais qui restent incarcérés.

Ces dysfonctionnements mettent en lumière les failles du système judiciaire burundais et soulèvent des questions sur le respect des droits des détenus.

Cette situation critique appelle à des mesures immédiates pour améliorer les conditions de détention et réformer le système pénitentiaire. Des solutions telles que l'accélération des procédures judiciaires, l'octroi de libertés provisoires pour les délits mineurs et la mise en place de peines alternatives à l'emprisonnement pourraient contribuer à désengorger la prison de Mpimba.

La surpopulation carcérale à Mpimba reflète une problématique plus large du système pénitentiaire burundais, nécessitant une action concertée des autorités judiciaires et pénitentiaires pour garantir des conditions de détention conformes aux normes internationales.

 

 

  Prison de Gitega : Une surpopulation alarmante met en péril les droits des détenus

Prison de Gitega : Une surpopulation alarmante met en péril les droits des détenus

La prison centrale de Gitega fait face à une crise de surpopulation sans précédent, forçant de nombreux détenus à dormir à l'extérieur des cellules dans des conditions inhumaines. Cette situation soulève de graves inquiétudes quant au respect des droits fondamentaux des prisonniers.

Initialement conçue pour accueillir 400 détenus, la prison de Gitega héberge actuellement plus de 1700 personnes, soit plus de quatre fois sa capacité. Cette surpopulation extrême a des conséquences dramatiques sur les conditions de vie des prisonniers.

Un détenu, s'exprimant sous couvert d'anonymat, décrit une situation préoccupante : « Plusieurs prisonniers dorment dehors devant les cellules. Quand il pleut, ils sont obligés de se réveiller et de se mettre dans un coin en attendant que la pluie cesse. Ensuite, ils doivent dégager l'eau avant de pouvoir se rendormir. C'est un problème très sérieux. »

Les détenus contraints de dormir à l'extérieur sont exposés à des conditions météorologiques difficiles, sans protection adéquate : ils n’ont pas de couvertures suffisantes, certains utilisent des sacs en guise de protection contre le froid, ils sont exposés aux intempéries et au froid. Cette situation engendre des risques sanitaires importants, avec le développement de maladies liées aux mauvaises conditions de vie.

Face à cette crise, les détenus lancent un appel pressant au gouvernement, en particulier à la ministre de la Justice. Ils demandent une intervention rapide pour améliorer leurs conditions de détention et réduire la surpopulation carcérale.

Cette situation met en lumière la nécessité urgente d'une réforme du système pénitentiaire burundais pour garantir le respect des droits humains fondamentaux des détenus.

 

 

 

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