La libération d'Emmanuel Nibitanga, surnommé Maniga, membre de la milice Imbonerakure, suscite l'indignation et la peur parmi les habitants de Maramvya, dans la commune de Mutimbuzi, province Bujumbura. Arrêté le 3 décembre pour possession illégale d'armes, Nibitanga a été relâché seulement deux jours plus tard, le 5 décembre, malgré des preuves accablantes.
Lors d'une perquisition à son domicile, la police a découvert un véritable arsenal comprenant des grenades, des uniformes militaires et policiers, des baïonnettes ainsi que des machettes. Cette saisie a conduit à l'arrestation immédiate de Nibitanga et à son placement en détention à la commune de Mutimbuzi.
La libération rapide de Nibitanga a choqué la communauté locale. Un habitant témoigne que les habitants sont scandalisés de voir un malfaiteur arrêté plusieurs fois avec des armes illégales être libéré. Ils demandent à la justice d'agir et s'interrogent sur l'impunité dont bénéficient les militants du CNDD-FDD. Les résidents craignent désormais pour leur sécurité, d'autant plus que Nibitanga se vanterait de pouvoir « fusiller des gens en plein air » en toute impunité.
Un système judiciaire remis en question
Epitace Nshimirimana, porte-parole du parti d'opposition MSD, dénonce un système judiciaire partial. Il affirme que le secteur judiciaire burundais est devenu l'instrument du pouvoir CNDD-FDD pour brutaliser ceux qui ont des idées contraires. Selon lui, les Imbonerakure tuent et volent ouvertement, mais ne sont jamais emprisonnés.
Face à cette situation, les habitants de Maramvya et l'opposition appellent le gouvernement à réincarcérer Emmanuel Nibitanga, mener un procès équitable et désarmer les populations civiles avant les élections.