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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : La main d’œuvre envoyée dans les pays arabes toujours maltraitée

Burundi : La main d’œuvre envoyée dans les pays arabes toujours maltraitée

Malgré les accords de mobilité de main d’œuvre, les Burundaises qui vont travailler dans les pays arabes restent persécutées. Elles dénoncent cette fois-ci les agences de recrutement qui, voulant maximiser les profits, vont jusqu’à leur prendre leurs salaires en cas de renvoi par l’employeur.

 Les Burundaises qui vont travailler dans les pays arabes comme l’Arabie Saoudite et Oman ont commencé ce deal clandestinement, il y a des années. Depuis la convention entre le Burundi et ces deux pays du golfe concernant l’envoi d’une main d’œuvre humaine, ces Burundaises s’y rendent officiellement par le biais des agences de recrutement reconnues au Burundi. Ces agences qui les envoient s’engagent à les assister les deux ans de contrat qu’elles signent avant de quitter Bujumbura. Dans des communications faites autour de ces accords, le gouvernement burundais disait également que la représentation du Burundi dans ces pays va aussi intervenir et suivre de près cette main d’œuvre envoyée dans le cadre du partenariat entre pays.

Des engagements qui ne sont pas tous respectés. Nos sources, parmi des Burundaises envoyées en Oman, déplorent qu’elles sont toujours mal traitées, mais cette fois-ci par ces agences qui étaient censées veiller à leur bien-être. Ce sont ces agences qui doivent payer le ticket retour de celle qui ne parvient pas à rester à son poste d’attache. Avant trois mois, c’est l’agence de Bujumbura qui paye le ticket, après trois mois, c'est l’agence partenaire se trouvant en Oman qui s’en occupe, expliquent nos sources.

Nos sources ont été envoyées en juin dernier par l’agence de recrutement Iwad International Recruitment. Actuellement, en septembre, quatre ont été déjà renvoyées au Burundi. Elles ont été frappées et dépouillées de leurs salaires par les partenaires d’Iwad en Oman. « Quand l’employeur n’est pas satisfait de ton travail, il te renvoie au bureau de l’agence locale. Ces quatre femmes ont été tabassées et ils ont pris leurs salaires. Ils le font sur demande de leur partenaire du Burundi. Quand ils prennent cet argent, ils l’envoient à Iwad au Burundi et ils ajoutent de l’argent sur ton salaire pour t’acheter le billet retour », raconte notre témoin qui explique qu’Iwad opère ainsi pour éviter des déficits de son côté.

Ces travailleuses révèlent également que les responsables d’Iwad ont refusé de leur donner des contacts des représentants du Burundi dans ce pays, un revirement, dénoncent-elles, car avant de quitter Burundi, ils leur disaient qu’ils auraient ce contact pour les saisir en cas d’urgence et de nécessité d’intervention de l’ambassade du Burundi.

Ces agences qui envoient et gèrent cette main d’œuvre sont les mêmes qui négocient les salaires avec les employeurs. Les nouvelles recrues reçoivent 800 Rials  (un peu plus de 200 $) par mois, et les plus expérimentées 900 (un peu plus de 230 $)  Rials. Avant ces accords, celles qui s’y rendaient clandestinement percevaient 900  et 1000 Rials (un peu plus de 260$)  par mois.

Les informations recueillies auprès des Burundaises envoyées en Oman précisent que la plupart des agences qui les envoient opèrent comme Iwad. Elles demandent le respect des conventions par ces agences burundaises de recrutement.

Nous avons contacté le directeur de l’agence Iwad International Recruitment, mais il s’est réservé de tout commentaire.

 

 

A qui profiterait la mort du Docteur Sahabo ?

A qui profiterait la mort du Docteur Sahabo ?

Auditionné pour la 3ᵉ fois, le docteur Christophe Sahabo n’a pas pu aller au bout de l’audience. En effet, ayant comparu dans un état très critique, il a eu un malaise. Ce qui n’a pas empêché le Procureur Général de l’arracher aux soins lui prodigués à l’hôpital Roi Khaled pour le ramener à la prison centrale de Ruyigi. Un geste interprété par bon nombre de défenseurs des droits humains comme l’extériorisation des intentions criminelles du pouvoir de Gitega à l’encontre de ce médecin.

Après des heures passées au Tribunal de Grande Instance de Muha en compagnie de son médecin, le Docteur Christophe Sahabo a finalement pu être évacué vers l’hôpital Roi Khaled à la fin de la journée de ce mardi 10 septembre. La santé du Dr Sahabo s’est détériorée en pleine audience. Mais son répit n’aura duré que le temps de la rosée, car moins de 48 heures après son admission, Gitega a pris la décision d’interrompre les traitements lui prodigués.

Nos sources parmi le personnel soignant prestant à l’hôpital Roi Khaled font savoir que les sérums ont même été arrachés de ses bras avant qu’il ne soit embarqué dans un véhicule apprêté pour le ramener à la prison centrale de Ruyigi où il est écroué depuis plus de deux ans. Une décision prise par le Procureur Général, Léonard Manirakiza qui a préféré ignorer les recommandations des médecins qui tenaient à ce que le patient reste alité au moins pendant quatre jours afin qu’ils puissent lui faire tous les examens nécessaires.

 Selon nos sources, même l’intervention de la CNIDH, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, n’a rien donné. Ce qui a alarmé les défenseurs des droits de l’homme qui redoutent des intentions mal cachées visant à éliminer physiquement ce médecin.

«  Nous avons suivi avec attention ce dossier. Mais comme vous le savez, le docteur Sahabo est emprisonné pour des motifs non encore avoués jusqu’ici. Même si c’est désolant qu’il soit présentement en prison à Ruyigi, pour moi, c'est une chance inouïe, car le plan était de l’éliminer physiquement. Je détiens de sources fiables une information révélant que lors de son arrestation, le plan était de le tuer, mais cela n’a pas marché parce que le docteur Sahabo était en compagnie d’un partenaire blanc. C’est uniquement ça qui lui a sauvé la vie. Alors, ils le privent de soins pour qu’il succombe de mort naturelle. Mais qu’ils ne se trompent pas. Laisser mourir sciemment un détenu en lui refusant l’accès aux soins de santé est crime grave. » A déclaré Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH, une association de défenseurs des droits des prisonniers.

Un point de vue partagé par l’homme de droit, Me Gustave Niyonzima qui plaide pour que le détenu Christophe Sahabo ne soit pas privé de ses droits les plus élémentaires : « Ça fait plus de deux ans et demi que le Docteur Christophe Sahabo est incarcéré illégalement, dans des conditions inhumaines. Son dossier a toujours été émaillé par beaucoup d’irrégularités notoires au niveau de la procédure pénale. Avant sa comparution, il avait demandé depuis huit jours qu’on l’autorise à consulter un médecin, mais en vain.

On voit bien qu’il y a un acharnement à son égard. Ils sont même allés jusqu’à changer sa garde par des agents du Service National des Renseignements qui dépendent directement de la présidence. Durant tout son séjour à l’hôpital, il n’a jamais autorisé à voir sa famille et ses avocats. Même certains officiels accrédités au Burundi n’ont pas été autorisés à l’approcher. Bref, ils veulent le faire souffrir au maximum. C’est pour cela que nous interpellons le ministère public pour qu’il fasse diligence afin qu’il soit traité avec dignité puisque la loi carcérale donne le droit à un prévenu de se faire soigner correctement et de pouvoir défendre sa cause étant dans un état de santé propice. » A tenu à souligner Me Gustave Niyonzima, un juriste burundais qui suit de près ce dossier.

Arrêté en avril 2022, Docteur Christophe Sahabo a comparu pour la première fois le 05 mai 2023, exactement 13 mois après son incarcération. Le crime lui reproché est l’atteinte à l’économie nationale, un crime lui collé juste pour s’être opposé à la spoliation de l’Hôpital KIRA dont il était en charge.

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Photo : Dr Christophe Sahabo

 

 

 

La boulimie du couple présidentiel à l’origine du calvaire du Docteur Sahabo

La boulimie du couple présidentiel à l’origine du calvaire du Docteur Sahabo

Le président Evariste Ndayishimiye et sa femme Angéline Ndayubaha sont derrière l’emprisonnement et le traitement inhumain du docteur Christophe Sahabo.  Bob Rugurika, journaliste qui suit de près ce dossier, révèle que le couple présidentiel aurait été induit en erreur par l’ancien adjoint du président du conseil d’administration de l’hôpital KIRA, Charles Ndagijimana, et le Général Ildephonse Habarurema, patron du SNR, lesquels avaient des vues sur les fonds de cette structure sanitaire.

Le journaliste et Directeur de la Radio Publique Africaine, Bob Rugurika, affirme que le dossier du docteur Christophe Sahabo n’est pas vraiment du ressort de la justice burundaise. Bob Rugurika rappelle aussi que le président Evariste Ndayishimiye a lui-même avoué que c’est lui qui a donné l’ordre d’arrêter et de détenir en prison le docteur Christophe Sahabo qui était le patron de l’hôpital KIRA.

Selon le directeur de la RPA, radio qui a enquêté sur les dessous de cette affaire, au commencement il y a deux hommes, le vice-président du conseil d’administration de KIRA Hospital de l’époque et en même temps Directeur Général de la compagnie d’assurance SOCABU, Charles Ndagijimana, et son ami et complice, le patron du Service National des Renseignements, le Général Ildephonse Habarurema, qui visaient tous les deux les fonds de KIRA hospital. « Ils voulaient à tout prix se servir dans les caisses de cet hôpital. Mais comme ils ont constaté que cela n’était pas possible tant que le docteur Christophe Sahabo était aux commandes, ils ont planifié de l’assassiner, mais heureusement leur plan a échoué, car ce dernier était en compagnie des actionnaires expatriés français. » Souligne-t-il tout en ajoutant que c’est ainsi qu’il a été décidé de l’arrêter et de l’emprisonner.

 Le Directeur Général de la SOCABU et le patron du SNR ont fait miroiter à la première dame, Dame Angéline Ndayubaha, qu’après avoir écarté le docteur Sahabo, c’est elle qui deviendra actionnaire majoritaire de cette structure sanitaire. Angéline Ndayubaha est déjà à la tête d’une clinique mise en place par le billet de sa fondation, une clinique située à Kibimba.

«  Aujourd’hui, il n’y a personne qui peut décider du sort de Christophe Sahabo, que ce soit au niveau de la justice, de la magistrature ou ailleurs parce que le dossier se trouve à la présidence. C’est le président de la République et son épouse qui gèrent le dossier Sahabo.  Donc, ce sont ces deux personnes qui peuvent décider aujourd’hui du sort du docteur Christophe Sahabo. » Affirme Bob Rugurika qui regrette que cette convoitise du couple présidentiel fait risquer gros au docteur Christophe Sahabo car non seulement il est séquestré et persécuté, mais il est également privé de ses droits les plus élémentaires dont celui à l’accès aux soins de santé alors qu’il est dans un état de santé critique.

 L’inaction de la CNIDH dans l’affaire Christophe Sahabo dénoncée par l’ESDDH

L’association Ensemble pour le Soutien des Défenseurs des Droits Humains en danger, ESDDH s’interroge sur le rôle de la CNIDH, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, dans l’affaire Christophe Sahabo. En effet, cette association se demande si la CNIDH serait complice, impuissante ou si tout simplement, elle n’a pas opté pour la complaisance pour ne pas s’attirer les foudres du gouvernement, d’où l’ESDDH doute de l’indépendance de cette Commission Nationale des Droits de l’Homme.

Dans un communiqué sorti trois jours après que Dr Sahabo a été tiré de son lit d’hôpital et ramené à la prison de Ruyigi, l’ESDDH se dit également offusqué de voir que la CNIDH n’ait fait aucune action allant dans le sens de plaider pour que ce médecin puisse bénéficier des soins médicaux alors que cette institution est au courant du fait que le détenu en question souffre d’une insuffisance rénale, violant ainsi le droit à un procès équitable et aux soins de santé. Pour l’ESDDH, « il est également inconcevable que le ministère public ait pris la décision d’arrêter la perfusion du malade sans l’accord du médecin, et ce, en violation de l’article 24 de l’Ensemble des règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus. »

L’ESDDH a conclu son communiqué par des recommandations à l’endroit de tous les organes concernés à savoir le ministère de la justice qui a été appelé à cesser le harcèlement judiciaire à l’encontre du Dr Christophe Sahabo, à lui accorder un procès équitable ainsi qu’une libération immédiate sans condition. Au procureur de la République, il a été demandé d’éviter de garder à l’intérieur de la cellule un détenu gravement malade sous peine de porter ce fardeau devant les juridictions compétentes. Quant à la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, CNIDH, il lui a été suggéré de  « sortir du silence et d’être à la hauteur de ses missions en plaidant pour un traitement humain du Dr Christophe Sahabo et des autres détenus victimes des injustices notoires diverses et de traitements inhumains à leur endroit. »

 L’ESDDH n’a pas également manqué d’émettre des recommandations à l’endroit des institutions nationales et internationales des droits de l’homme pour qu’ils suivent de près l’état de santé du Dr Christophe Sahabo, du traitement de son dossier judiciaire ainsi que des conditions carcérales au sein des établissements pénitentiaires burundais, de même que de l’applicabilité des lois pénitentiaires en vue du respect des droits des détenus.  Parmi les recommandations émises à l’endroit de ces institutions figure aussi le fait de rappeler à la CNIDH sa mission et son cahier de charge « en insistant sur son indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. »

 

 

 

Ruyigi : Le reçu de contribution à la campagne électorale du CNDD-FDD exigé dans des établissements sanitaires de Bweru

Ruyigi : Le reçu de contribution à la campagne électorale du CNDD-FDD exigé dans des établissements sanitaires de Bweru

Le reçu de contribution pour la prochaine campagne électorale du parti au pouvoir est exigé un peu partout en commune Bweru de la province Ruyigi. Sans le reçu, des habitants de cette commune n’ont pas accès aux soins de santé ni à la libre circulation.

Les imbonerakure sont présents dans les rues et sentiers de la commune Bweru en province Ruyigi. Ils obligent à toute personne qui passe d’exhiber son reçu attestant qu’il a contribué pour la campagne électorale du parti CNDD-FDD. Ce contrôle est beaucoup accentué en zone Kayongozi. Des fois, le reçu est exigé à des malades qui vont se faire soigner, selon ce témoignage d’un habitant de Bweru. «  On refuse des soins de santé aux patients qui n’ont pas le reçu. Et si tu vas d’un lieu à un autre et que tu n’as pas sur toi le reçu, ces imbonerakure t’exigent de retourner le chercher, comme s'il avait remplacé la carte nationale d’identité. »

Il y a peu de jours, des gens qui se rendaient en Tanzanie pour chercher du travail ont été empêchés de continuer leur voyage sans montrer le fameux reçu. « Dernièrement, des gens qui se rendaient en Tanzanie via les localités de Bunyerere et Gisagara n’ont pas pu traverser la frontière. Ils les ont exigés le reçu. A Bweru, on nous refuse même des services dans les bureaux administratifs. » Déplore la même source.

La population de la commune Bweru demande au président de la République de rétablir de l’ordre dans le pays.

Nous n’avons pas pu avoir la réaction du gouverneur de la province Ruyigy, Emerentienne   Tabu.

 

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