La Tanzanie a récemment durci sa position envers les réfugiés burundais, leur imposant un ultimatum pour quitter le pays. Cette décision soulève de vives inquiétudes quant au sort de ces populations vulnérables.
Le gouvernement tanzanien, par la voix de Humphrey Mrema, responsable adjoint du camp de Nyarugusu, a fixé au 31 décembre la date limite pour le retour "volontaire" des réfugiés burundais. Les burundais désireux de rentrer chez eux pourront bénéficier d'une aide financière de 200 dollars ainsi que d'un paquet de retour, à condition de s'inscrire avant l'échéance fixée. Cette annonce a semé la panique parmi les plus de 150 000 Burundais répartis des camps Nyarugusu et Nduta.
Malgré les assurances des autorités tanzaniennes sur la stabilité au Burundi, de nombreux réfugiés craignent pour leur sécurité en cas de retour. La situation reste tendue au Burundi, où les violences politiques ont poussé des centaines de milliers de personnes à l'exil depuis 2015.
La réaction des défenseurs des droits de l'homme
Eulalie Nibizi, directrice exécutive de la Coalition burundaise des défenseurs des droits de l'homme (CBDDH), a exprimé sa profonde préoccupation suite à ces annonces. Elle conteste l'affirmation du gouvernement tanzanien selon laquelle la sécurité des réfugiés burundais est désormais assurée. Dans ses déclarations, Nibizi a insisté sur la nécessité de respecter les conventions internationales sur les droits des réfugiés que la Tanzanie a ratifiées.
Elle a appelé le gouvernement à mettre fin au refoulement des réfugiés, soulignant que si la Tanzanie ne peut pas garantir la sécurité de ces populations, elle doit en informer la communauté internationale. Nibizi a déclaré : « Le bien-être et la sécurité des réfugiés doivent primer sur toute autre considération. »