Burundi : les experts de l’ONU alertent sur la montée des violations des droits humains

Les experts de l’ONU ont exprimé ce lundi leur profonde inquiétude face à la montée des violations des droits humains au Burundi. Selon eux, le gouvernement burundais refuse de collaborer avec le Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains et le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits humains reste fermé.
Ils indiquent que, entre janvier 2024 et mai 2025, les organisations de la société civile burundaise ont documenté au moins 200 cas de violences sexuelles, dont des viols d’enfants, 58 disparitions forcées, 62 actes de torture, 829 détentions arbitraires et 605 exécutions extrajudiciaires. Selon eux, ces abus ont été commis par des agents de l’État, la police, le Service national de renseignement et les Imbonerakure, la jeunesse du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Les experts de l’ONU précisent que ces violations se sont intensifiées depuis la fin du mois de décembre 2023. Ils soulignent que le processus électoral de 2025 a été marqué par des inscriptions forcées sur les listes électorales et d’autres irrégularités. Selon eux, la détention, qu’ils jugent arbitraire, de la journaliste Sandra Muhoza illustre le climat de répression ciblant journalistes, défenseurs des droits humains et membres de l’opposition politique.
Les experts de l’ONU demandent au gouvernement burundais de prévenir ces violations, d’enquêter, de sanctionner les auteurs et de réparer les dommages causés aux victimes. Ils appellent également à garantir un accès immédiat aux soins médicaux et à un accompagnement psychologique. Ils rappellent enfin que, dans le contexte actuel, ces violations généralisées et systématiques pourraient constituer des crimes contre l’humanité, comme l’avait déjà relevé la Commission d’enquête sur le Burundi dans son rapport final de 2021.