Nyarugusu : des réfugiés burundais dénoncent l’insécurité et des restrictions sévères
Des réfugiés burundais vivant dans le camp de Nyarugusu, en Tanzanie, disent être inquiets pour leur sécurité. Ils affirment que chaque fois qu’ils sortent du camp, ils sont parfois battus ou même enlevés.
Ces réfugiés expliquent que certaines règles imposées par les responsables du camp rendent leur vie encore plus difficile. L’interdiction de sortir en est l’exemple le plus marquant. Beaucoup se plaignent de ne pas pouvoir aller chercher du bois ou s’approvisionner à l’extérieur sans courir de grands dangers. « Nous n’avons absolument pas le droit d’aller chercher du bois. Si l’on est surpris en forêt sans pouvoir s’échapper, c’est sa vie qui est en jeu. Une personne a déjà été arrêtée dans ces conditions et, à ce jour, nul ne sait ce qu’elle est devenue », témoigne l’un d’eux.
D’autres sources assurent que ceux qui parviennent à s’enfuir sont rattrapés par les forces de sécurité tanzaniennes. « Selon des témoignages, certaines personnes arrêtées ne sont libérées qu’après avoir payé de l’argent. Sans cela, elles risqueraient d’être tuées », raconte un autre réfugié.
Certains affirment même que des personnes ont déjà été tuées après avoir franchi les limites du camp. Les réfugiés demandent aux autorités d’intervenir pour que leur sécurité soit respectée.
Ils estiment enfin que ces mesures imposées par les responsables du camp ressemblent à une tentative de les forcer à rentrer au Burundi. Ils demandent à être accueillis dans un autre pays si la Tanzanie ne peut plus leur offrir une protection.
CFOR-Arusha appelle le HCR à protéger les réfugiés burundais à Nyarugusu
La coalition CFOR-Arusha se dit profondément préoccupée par la situation des réfugiés burundais vivant à Nyarugusu, en Tanzanie. Son vice-président, Jean Bosco Rwigemera, appelle le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à rappeler aux autorités tanzaniennes leurs obligations et à garantir le respect des droits fondamentaux des réfugiés.
Selon CFOR-Arusha, la Tanzanie ne doit pas contraindre les réfugiés à retourner au Burundi, où ils risqueraient arrestations, violences ou autres formes de persécution. La coalition insiste sur le rôle du HCR pour assurer une protection effective et, si nécessaire, faciliter l’accueil des réfugiés dans un autre pays.
Jean Bosco Rwigemera souligne que la Tanzanie est tenue par la convention de Genève de 1951 et que le respect de ses engagements est essentiel pour protéger les réfugiés burundais actuellement laissés pour compte.

