Tanzanie : l’hôpital de la zone 10 du camp de Nyarugusu fermé, les réfugiés burundais inquiets
L’hôpital de la zone 10 du camp de Nyarugusu, en Tanzanie, a fermé ses portes vendredi 5 septembre, suscitant une vive inquiétude parmi les réfugiés burundais. Ces derniers dénoncent une décision qui, selon eux, complique davantage l’accès aux soins de santé dans le camp.
Dans ce site, les réfugiés burundais vivent dans six des treize zones qui le composent, les autres étant occupées par des Congolais. Selon des sources sur place, la fermeture de structures médicales est devenue fréquente ces dernières années. Plusieurs centres de santé avaient déjà cessé leurs activités, notamment dans la zone 11 ainsi que ceux de la Croix-Rouge dans la zone 9.
Avec la fermeture de l’hôpital de la zone 10, géré par Medical Team International, il ne reste plus qu’un seul hôpital pour les réfugiés burundais, situé dans la zone 8. Cette situation est jugée critique par les déplacés, surtout pour les femmes enceintes. Faute de moyens suffisants, certaines ne sont pas prises en charge. Des patientes affirment qu’il leur faut verser entre 30 000 et 50 000 francs de pots-de-vin à une sage-femme pour espérer bénéficier d’une assistance à l’accouchement.
Les réfugiés estiment que ces fermetures successives s’inscrivent dans une stratégie du gouvernement tanzanien visant à les contraindre au retour au Burundi. Ils disent ne pas savoir à qui s’adresser face à ce qu’ils qualifient de situation dramatique et révoltante, où des vies sont mises en danger.
CDH/VICAR s’inquiète de la santé des réfugiés après la fermeture de l’hôpital de la zone 10
La Coalition pour la Défense des Droits Humains des réfugiés vivant dans les camps (CDH/VICAR) s’inquiète de la fermeture de l’hôpital de la zone 10 du camp de Nyarugusu. Selon Jean Bosco Vyizigiro, porte-parole de la CDH/VICAR, il est préoccupant que les réfugiés burundais soient poussés à rentrer au Burundi de force.
« Les réfugiés contactés nous ont informés que cette mesure vise à les contraindre à rentrer », fait savoir Jean Bosco Vyizigiro.
La CDH/VICAR invite le HCR, les autorités tanzaniennes et les organisations présentes dans le camp à veiller à ce que les réfugiés bénéficient du minimum, notamment l’accès aux soins de santé, jusqu’à la toute dernière minute.
« La CDH/VICAR et d’autres organisations de la société civile réaffirment leur engagement à lutter contre toute action visant à contraindre les réfugiés à rentrer de force, soulignant que la santé et la sécurité des populations déplacées doivent être préservées », indique Jean Bosco Vyizigiro.

