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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Urgence à la prison de Mpimba : Un détenu âgé souffre des séquelles de la torture

Urgence à la prison de Mpimba : Un détenu âgé souffre des séquelles de la torture

Léonidas Nyandwi, un homme de 68 ans surnommé "Kiguru", se trouve dans une situation critique à la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura. Son état de santé se détériore en raison des tortures infligées en 2017 à la prison de Gitega. Actuellement alité dans le dispensaire de la prison, il souffre d'incontinence urinaire et nécessite des soins médicaux urgents, mais l'administration pénitentiaire refuse de couvrir les frais nécessaires pour son traitement.

Nyandwi souffre d'une grave incontinence urinaire, séquelle des sévices endurés. Pour le moment alité au dispensaire de la prison, son état est jugé critique par ses codétenus. « Il est obligé de porter une sonde urinaire », témoigne l'un d'eux.

Après un passage infructueux dans un hôpital public, Nyandwi a été ramené à Mpimba. Les établissements publics, notamment l'hôpital Roi Khaled et Prince Régent, se sont déclarés inaptes à le traiter. La seule option viable serait un transfert vers l'hôpital privé Bumerec.

Le traitement nécessaire est estimé à 4 millions de francs burundais (FBu), une somme que l'administration pénitentiaire refuse catégoriquement de débourser. Cette décision laisse Nyandwi dans une impasse médicale dangereuse.

Les codétenus de Nyandwi lancent un appel aux bienfaiteurs. Ils espèrent une intervention extérieure pour financer les soins vitaux dont le vieillard a urgemment besoin.

Burundi : La situation des droits de l'homme demeure préoccupante

Burundi : La situation des droits de l'homme demeure préoccupante

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Burundi, Fortuné Gaetan Zongo, a présenté un rapport alarmant lors de la 57ᵉ session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU ce lundi 23 septembre. Il a mis en lumière des signes précurseurs de violations graves des droits de l'homme dans le pays.

M. Zongo a souligné que l'année écoulée a été marquée par une série d'événements qui, combinés, pourraient constituer des avertissements de violations graves des droits humains et du droit international. Il craint une intensification de ces violations à l'approche des élections législatives et communales de 2025.

 "L'espace civique reste verrouillé, avec des représailles contre les professionnels des médias et les organisations de la société civile. L'absence d'inclusion ne favorise pas la participation de toutes les formations politiques, y compris celles de l'opposition, aux prochaines élections", a déclaré le Rapporteur spécial.

Fortuné Gaetan Zongo a évoqué ce qu'il perçoit comme une volonté du gouvernement d'affaiblir l'opposition politique : "La succession d'événements autour du principal parti d'opposition, le CNL (Conseil National pour la Liberté), depuis février 2023 dénote une volonté du gouvernement d'affaiblir et de diviser l'opposition."

Le rapport met en cause les services de renseignement et la milice Imbonerakure dans des actes de violations des droits humains, apparemment soutenus par le pouvoir en place : "L'État continue d'exercer un contrôle systématique sur les services nationaux de renseignement et sur les Imbonerakure, chargés de torturer et d'intimider la population. Ces derniers s'adonnent régulièrement à des entraînements paramilitaires et sont traités comme des héros au plus haut niveau de l'État."

En conclusion, M. Zongo a appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement burundais tout en exerçant une pression pour le respect des droits de l'homme. Il a encouragé les autorités à élargir l'espace civique et à mener un processus de réconciliation crédible.

Elisa Nkerabirori, Représentante permanente du Burundi aux Nations Unies, a rejeté ces accusations, les qualifiant de sans fondement. Elle a critiqué le mandat du Rapporteur spécial, le jugeant "au service d'une poignée de détracteurs" du pays.

 

 

Ruyigi : L'enfer carcéral dénoncé par les détenus

Ruyigi : L'enfer carcéral dénoncé par les détenus

La prison centrale de Ruyigi, est le théâtre d'une crise humanitaire alarmante. Les détenus lancent un appel désespéré aux autorités et aux défenseurs des droits humains, dénonçant des conditions de détention inhumaines dues à une surpopulation carcérale critique.

Conçue pour accueillir 300 personnes, la prison de Ruyigi héberge actuellement plus de 900 détenus, soit plus du triple de sa capacité. Cette situation engendre des conséquences dramatiques. Plus de 200 détenus sont contraints de dormir à même le sol à l'extérieur des cellules, il y a un manque criant de couvertures pour de nombreux prisonniers et plusieurs autres détenus utilisent des lieux inadaptés comme dortoirs ; nous sources parlent de la cour  dite "Mukibanda" ainsi que l’église de la prison.

Ces conditions de détention affectent énormément les détenus, leurs  conditions sanitaires déplorables. Un détenu témoigne : « En cette saison des pluies, c'est un problème très sérieux. Les prisonniers souffrent continuellement de faiblesse, de malaria, de typhoïde. C'est vraiment un calvaire. »

Ces détenus de la prison centrale de la province Ruyigi exhortent les responsables judiciaires à agir  et désengorger dans l’urgence les prisons et respecter les capacités d'accueil des établissements pénitentiaires du pays. Ils interpellent également les organisations de défense des droits humains : « Si les défenseurs des droits humains sortent du silence et plaident pour les détenus, ces derniers pourront être rétablis dans leurs droits. »

La rédaction n'a pas pu obtenir de commentaire de Sixte Vigny Nimuraba, président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l'Homme (CNIDH) au Burundi, concernant les mesures envisagées pour résoudre cette crise carcérale.

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Photo : Prison de la province Ruyigi

Surpopulation critique à la prison centrale de Mpimba

Surpopulation critique à la prison centrale de Mpimba

La prison centrale de Mpimba, située dans la zone Musaga de la commune Muha à Bujumbura, fait face à une surpopulation carcérale alarmante. Conçue pour accueillir 800 détenus, elle en héberge actuellement plus de 5 000, soit plus de six fois sa capacité initiale.

Face à cette surpopulation extrême, les conditions de détention se sont considérablement dégradées : les cellules et les corridors sont saturés, plus de 1000 détenus dorment à l'extérieur, dans des espaces inadaptés comme le marché, la cuisine ou des zones appelées "Mukirongozi" et "Mukibanda", et conséquemment certains prisonniers, faute d'abri, sont exposés aux intempéries et doivent se protéger avec des sachets en plastique.

Cette situation engendre de graves problèmes sanitaires, avec une recrudescence des cas de pneumonie et d'autres maladies liées au froid, aux moustiques et aux mauvaises conditions d'hygiène.

A l’origine de cette surpopulation, expliquent des sources de cette maison de détention, se trouve les cas de nombreux prévenus qui passent plusieurs mois sans comparaître devant la justice, certains dossiers qui se sont égarés, laissant les détenus sans possibilité de faire avancer leur situation, ainsi que les cas de plusieurs prisonniers ayant purgé leur peine ou bénéficié d'une liberté provisoire, mais qui restent incarcérés.

Ces dysfonctionnements mettent en lumière les failles du système judiciaire burundais et soulèvent des questions sur le respect des droits des détenus.

Cette situation critique appelle à des mesures immédiates pour améliorer les conditions de détention et réformer le système pénitentiaire. Des solutions telles que l'accélération des procédures judiciaires, l'octroi de libertés provisoires pour les délits mineurs et la mise en place de peines alternatives à l'emprisonnement pourraient contribuer à désengorger la prison de Mpimba.

La surpopulation carcérale à Mpimba reflète une problématique plus large du système pénitentiaire burundais, nécessitant une action concertée des autorités judiciaires et pénitentiaires pour garantir des conditions de détention conformes aux normes internationales.

 

 

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