
Ezéchiel Bizimana, un homme âgé et père de neuf enfants, vit un véritable cauchemar depuis plusieurs mois. Accusé de sorcellerie, il se trouve contraint de se cacher, craignant pour sa vie face aux menaces d'exécution proférées par un groupe de jeunes Imbonerakure de la commune de Murwi en province Cibitoke.
L'histoire de Bizimana prend racine il y a trois ans, lorsqu'il s'installe à Murwi, venant de Kayanza. Son arrivée dans la région aurait pu passer inaperçue, mais son investissement dans plusieurs parcelles de terres fertiles a déclenché la colère et la jalousie de certains habitants. Parmi eux, des anciens combattants et un groupe de jeunes Imbonerakure dirigé par Jean-Marie Niyonsaba, surnommé Éliachim, qui n'auraient pas accepté qu'un "étranger" acquière autant de terres dans leur commune.
Ce qui a commencé comme une simple animosité s'est rapidement transformé en une campagne de harcèlement et de violence. Les agresseurs ont détruit les plantations de Bizimana, blessé son bétail, et sont allés jusqu'à incendier sa maison ainsi que celle de son fils. Il y a un an, la situation a atteint son paroxysme lorsque Bizimana a été chassé de chez lui, sa maison réduite en cendres, le forçant à vivre caché depuis lors.
A cause de ces agressions, Bizimana a tenté de faire valoir ses droits en portant plainte. Huit personnes, dont Jean-Marie Niyonsaba, ont été arrêtées et emprisonnées. Cependant, la justice semble avoir failli à sa tâche. Certains des agresseurs ont été libérés après seulement trois mois de détention, et depuis leur remise en liberté, les menaces et intimidations ont repris de plus belle.
Désemparé et à bout de ressources, Bizimana lance aujourd'hui un appel désespéré à la justice burundaise et au président de la République. Il demande protection et souhaite être rétabli dans ses droits. La situation est d'autant plus critique que ses enfants sont privés d'école et qu'il a perdu tous ses biens, pourtant acquis en toute légalité.
Les autorités locales paraissent dépassées par la situation. Une tentative de protection temporaire au bureau communal n'a été que de courte durée, forçant Bizimana à fuir à nouveau. L'administrateur de la commune Murwi, sollicité pour réagir à cette affaire, n'a pas été joignable.