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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Commune Muha : La nuit, le règne de la milice Imbonerakure

Commune Muha : La nuit, le règne de la milice Imbonerakure

La commune de Muha, en mairie de Bujumbura, est plongée dans un climat de terreur depuis l'intensification des rondes nocturnes menées par les Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD. Ces activités, qui se sont multipliées ces dernières semaines dans les quartiers de Ruziba, Kajiji et Gikoto, suscitent une vive inquiétude parmi la population locale, confrontée à des exactions croissantes et à un meurtre brutal.

Les témoignages recueillis auprès des habitants dressent un tableau alarmant de la situation. Un résident de Kanyosha décrit la scène : « Les Imbonerakure, accompagnés des chefs collinaires, effectuent des rondes nocturnes vêtus entièrement de noir. Ils s'en prennent à quiconque croise leur chemin, sans aucun respect ni discernement. C'est une situation vraiment honteuse. »

Dans les quartiers Ruziba et Kajiji, la population rapporte avoir subi persécutions et tortures au cours des deux dernières semaines. Ces actes sont perpétrés au vu et au su des autorités administratives, qui accompagnent souvent ces miliciens lors de leurs patrouilles. Un habitant témoigne : « Les administratifs, du chef collinaire au chef de zone, ainsi que les responsables et membres des Imbonerakure, sillonnent les rues la nuit. Ils prétendent agir sur ordre pour contrer une menace d'attaque contre le Burundi. Mais nous ignorons comment ils comptent assurer la sécurité et s'ils seront armés. »

La population est particulièrement frustrée par les violences infligées aux travailleurs rentrant tard. Dans un contexte de pénurie de carburant, de nombreuses personnes sont contraintes de rentrer à pied. « Si on a le malheur de croiser ces miliciens, on subit un interrogatoire et parfois des violences physiques », explique un habitant.

Dans le quartier Kajiji, les Imbonerakure sont également accusés de racket et de vol dans les foyers. Ces agissements poussent la population à s'interroger sur le rôle des forces de l'ordre officielles, dont les responsabilités semblent avoir été usurpées par ces jeunes miliciens.

La violence a atteint son paroxysme dans le quartier Gikoto de la zone Musaga (commune Muha), où un homme nommé Egide Niyonizeye a été assassiné samedi dernier à coups de machette par des Imbonerakure en patrouille. Les habitants rapportent que ces miliciens, dirigés par un certain Lionel, forment un groupe d'environ 50 individus qui "dépouillent souvent les gens de leurs biens pendant la nuit".

La population demande instamment aux autorités de mettre fin à ces rondes nocturnes et de rétablir une sécurité assurée par des policiers professionnels. Ils exigent aussi que les responsables de l'assassinat d'Egide Niyonizeye soient traduits en justice.

Les tentatives de la rédaction de la RPA pour obtenir des explications auprès de Dévote Ndayisenga, administrateur de la commune Muha, ont été sans succès.

 

Bujumbura : Les chants des Imbonerakure ravivent les craintes de tensions ethniques à Ngagara

Bujumbura : Les chants des Imbonerakure ravivent les craintes de tensions ethniques à Ngagara

Les habitants de la zone de Ngagara à Bujumbura ont été réveillés ce samedi matin par un spectacle inquiétant : une manifestation sportive de masse organisée par les Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, transformée en une diffusion de chants incitant  à la haine. Les paroles, ciblant le Rwanda et les participants présumés au coup d'État manqué de 2015, ont ravivé des souvenirs douloureux et font craindre une résurgence des tensions ethniques.

Ces jeunes, effectuant un exercice de sport en masse, ont parcouru les rues de Ngagara (commune Ntahangwa)  en entonnant des chansons aux paroles jugées haineuses par les résidents. Les témoignages recueillis indiquent que les chants visaient explicitement le régime de Kigali au Rwanda voisin, ainsi que les présumés putschistes de la tentative de coup d'État de 2015 au Burundi.

La démonstration, organisée en plusieurs groupes pour couvrir l'ensemble des quartiers de Ngagara, a ravivé des souvenirs douloureux chez de nombreux habitants. Ces derniers ont exprimé leur inquiétude face à ce qu'ils perçoivent comme une résurgence de tensions passées, rappelant des événements similaires survenus sous la présidence de Pierre Nkurunziza.

Les résidents de Ngagara appellent les autorités à intervenir pour mettre fin à ce type de comportement, craignant une escalade des tensions.

Bubanza : Un enseignant échappe à un lynchage

Bubanza : Un enseignant échappe à un lynchage

Un enseignant tutsi de l'école fondamentale Gitsira a échappé de justesse à une tentative d'assassinat à caractère ethnique le mercredi 12 février 2025 dans la province Bubanza. L'incident s'est déroulé sur la colline Giko de la zone Bubanza.

Boniface Ndayishimiye, enseignant à l'école fondamentale Gatsira dans la zone Muramba, rentrait chez lui au chef-lieu de la commune Bubanza vers 14 h 30 lorsqu'il a été arrêté par deux hommes. Ces derniers l'ont agressé verbalement, l'accusant d'être tutsi et l'empêchant de poursuivre son chemin.

L'intervention courageuse de femmes locales a permis d'éviter le pire. Elles ont averti les agresseurs des conséquences de leurs actes, créant une division dans la foule qui s'était rapidement formée. Certains voulaient la mort de l'enseignant, tandis que d'autres s'y opposaient.

La situation a dégénéré lorsque le chef de colline, Gasereka, est arrivé sur les lieux et a forcé Ndayishimiye à retourner confronter ses agresseurs alors qu’il s’était déjà échappé. Ces derniers, apparemment enragés et dont certains étaient en possession de machettes, ont commencé à lancer des pierres sur l'enseignant. Une femme a été blessée au sein par un projectile.

L'arrivée des forces de l'ordre, 15 minutes plus tard, a mis fin à l'agression. Les deux principaux agresseurs ont été arrêtés et sont actuellement détenus au commissariat de Bubanza.

Cet incident a suscité la peur parmi les enseignants de la région. Un collègue de Ndayishimiye a déclaré : « Nous dénonçons cet incident basé sur l'ethnie, car nous savons jusqu'où ça nous a menés en temps de guerre. Nous demandons à l'administration de nous tranquilliser et que ces gens soient punis. »

L'administrateur de la commune Bubanza, Olive Niyonkuru, a indiqué ne pas être au courant de l'incident, mais a promis d'enquêter. L'officier de police judiciaire en charge du dossier, Ernest Alias Gasongo, a assuré que des mesures ont été prises pour protéger la victime et que l'audition des suspects est prévue pour le lundi suivant.

 

 

Enlèvement d'un commerçant réfugié burundais dans le camp de Nduta en Tanzanie

Enlèvement d'un commerçant réfugié burundais dans le camp de Nduta en Tanzanie

Une attaque nocturne survenue vendredi 31 janvier dans le camp de réfugiés de Nduta en Tanzanie a conduit à l'enlèvement d’un commerçant burundais. Quatre assaillants armés ont semé la terreur, laissant la communauté des réfugiés dans un état de choc et d'incompréhension.

L'attaque s'est déroulée vers 21 heures, selon les témoignages recueillis auprès des réfugiés. Un résident a rapporté : « Nous avons entendu des coups de feu. Ils ont tiré presque trois fois. Ils étaient venus voler un commerçant qui vendait quelques articles chez lui. » Cette situation souligne les restrictions imposées aux réfugiés, qui ne sont pas autorisés à fréquenter les marchés officiels et doivent donc exercer leurs activités commerciales de manière informelle dans le camp.

Les assaillants, au nombre de quatre et armés de fusils, ont non seulement enlevé le commerçant, mais ont également volé de l'argent. L'enfant de la victime, qui était présent lors de l'attaque, a été retrouvé plus tard près des écoles du camp, mais le sort de "Papa Beckham" reste inconnu à ce jour.

Les circonstances de cet enlèvement soulèvent des questions troublantes dans le camp. Certains réfugiés soupçonnent une possible implication de la police chargée de la sécurité du camp. Un témoin a déclaré : « Nous soupçonnons la police d'être à la tête de cette attaque, car, la police d'ici parle la langue appelée Giha, en plus cette langue est presque similaire au Kirundi. Qui plus est, personne ne peut entrer dans le camp avec un fusil à part la police. »

L'attaque souligne la vulnérabilité persistante des réfugiés dans les camps tanzaniens. Les autorités responsables du camp de Nduta n'ont pas encore réagi officiellement à la situation.

 

 

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