Violences meurtrières à Gitega : un bilan de 20 morts en six mois

La province de Gitega figure parmi les plus touchées par une recrudescence des assassinats depuis le début de l’année 2025. Selon les données recueillies par la rédaction de la RPA, vingt personnes ont été tuées dans cette province, y compris par des membres des forces de l’ordre.
Au cours du mois de juin, trois personnes ont été assassinées. La première victime est une sexagénaire du nom de Mathilde Ndereyimana, retrouvée morte à son domicile sur la colline Kinyinya, en commune Mutaho. Des sources locales indiquent qu’elle a été tuée par des inconnus et était soupçonnée de sorcellerie. La deuxième victime, Jean Maniratunga, âgé de 36 ans, a été retrouvée morte à son domicile sur la colline Masango, toujours en commune Mutaho. Son corps présentait des blessures à la tête. La troisième personne tuée est un individu non identifié, dont le corps a été découvert entre les quartiers Karera 1 et 2, au chef-lieu de la province. Selon des témoins, il a été lynché par des habitants qui l’accusaient de vol.
En mai, trois autres personnes ont été tuées. Aboubakar Nsengiyumva a été battu à mort par des habitants de Karera 1 et 2 après avoir été surpris en flagrant délit de vol. Léopold Mbisamatore a été retrouvé mort dans la rivière Ruvyironza, en commune Ryansoro, avec de multiples blessures à la tête. La troisième victime est un bébé de huit mois, retrouvé sans vie dans les toilettes de l’école fondamentale de Jimbi, en commune Gitega. Une personne a été arrêtée pour enquête.
En avril, la rédaction de la RPA a répertorié quatre cas d’assassinats. Damas Butoyi, alias Kondakonda Nyororo, vendeur de chaussures âgé de 43 ans, a été tué par des membres des Imbonerakure dans le quartier Nyamugari, en ville de Gitega. Les raisons de ce meurtre restent inconnues. Deogratias Bakevyumusaya, âgé de 55 ans, a été poignardé à son domicile sur la colline Rukobe 2, en commune Itaba. Il était soupçonné de sorcellerie. Josiane Bukuru a été retrouvée morte dans la rivière Ruvyironza, en commune Giheta, après avoir disparu pendant trois jours. La quatrième victime du mois d’avril est Jean Marie Hakizimana, âgé de 29 ans, abattu alors qu’il tentait de s’évader du cachot de la police judiciaire à Gitega.
En mars, deux cas ont été rapportés. Le premier est celui de Nestor Niyongabo, dont le corps a été retrouvé près de l’église Méthodiste en commune Nyarusange, avec des blessures à la tête. Le second est un homme non identifié, tué par la population alors qu’il tentait de voler dans le quartier Magarama, selon des sources locales.
En février, deux personnes ont été assassinées. Cédric Irankunda, âgé de 25 ans, a été retrouvé mort sur la colline Songa, le long de la route Rutana-Gitega. Son corps présentait des blessures à la tête. Tharsisse Ndayirukiye, âgé de 62 ans, a été découvert sans vie dans la vallée de Nyambeho, commune Giheta. Le corps était en état de décomposition avancée. Deux personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête.
Le mois de janvier, qui marquait le début de l’année, a été particulièrement sanglant avec six assassinats. Josiane Niyonkuru, une jeune fille, a été retrouvée morte au quartier Magarama. Elle a été violée, puis décapitée par des inconnus. Oscal Minani, 73 ans, a été retrouvé étranglé à son domicile en commune Buraza. Fabrice Niyongabo, 30 ans, est décédé à l’hôpital de Gitega après avoir été battu par des Imbonerakure qui l’accusaient de vol sur la colline Kibuye, commune Bukirasazi. Désiré Kwizerimana, motard âgé de 40 ans, est lui aussi mort à l’hôpital des suites de tortures infligées par deux militaires à Gitega. Une autre victime, un motard non identifié, a été tuée par des policiers près du marché de Gitega lors d’une tentative de saisie de sa moto. Enfin, Marc Manirakiza, âgé de 30 ans, a été poignardé par des inconnus sur la colline Nyakanazi, en commune Gishubi. Des conflits fonciers sont à l’origine de ce dernier crime.
Depuis janvier, la province de Gitega continue de faire face à une série d’assassinats qui inquiète la population. Les causes varient, allant de la justice populaire aux règlements de comptes, en passant par les violences imputées à des forces de sécurité ou des jeunes Imbonerakure du CNDD-FDD.