Matongo : Des enseignants bénévoles dénoncent la précarité et la suppression de leur modeste prime

Dans la commune de Matongo, les enseignants bénévoles tirent la sonnette d’alarme suite à la dégradation inquiétante de leurs conditions de vie. Vivant dans une extrême pauvreté, ces éducateurs non rémunérés dénoncent la suspension progressive, puis totale, d'une modeste allocation mensuelle, appelée localement Agashirukabe, qui leur permettait tant bien que mal de subvenir aux besoins de leurs familles.

Jusqu’au mois de février, ces enseignants percevaient régulièrement une prime de 60 000 francs burundais. Mais depuis mars, la situation s’est brusquement détériorée. « Au mois de mars, nous n’avons reçu que 12 500 francs. En avril, seulement 26 000 francs. Et en mai, rien du tout », s’indigne l’un des bénévoles.

Ces volontaires, qui assurent pourtant un rôle crucial dans l’éducation des enfants de la commune, disent ne pas comprendre cette réduction drastique de leur allocation. Ils dénoncent un manque total de communication de la part des autorités locales. « Cette aide, bien que modeste, représentait un encouragement important pour nous », témoignent-ils avec amertume.

D’après les informations recueillies sur place, plusieurs voix s’élèvent pour demander des explications sur cette interruption soudaine des paiements. Certains responsables scolaires, interrogés à ce sujet, ont indiqué que « tous les fonds n’ont pas encore été distribués ». Une réponse jugée peu convaincante, voire mensongère, par les principaux concernés.

Les enseignants bénévoles de Matongo plaident pour la reprise immédiate du versement de la prime. Certains vont même jusqu’à réclamer une augmentation. « Nous faisons ce travail avec dévouement, mais il devient difficile de continuer sans aucun soutien », expliquent-ils.

Ils appellent les responsables du secteur éducatif au niveau provincial à prendre des mesures urgentes pour améliorer leurs conditions de vie et assurer la pérennité de leur engagement.