Le 1er Décembre de chaque année, le monde célèbre la journée de lutte contre le sida. Bien que le Burundi a été primé premier pays francophone de l’Afrique à avoir un nombre élevé de malades sous traitement, des défis ne manquent pas dans ce secteur. Entre autres défis, l'augmentation des cas de malades chez les jeunes et le taux encore très bas des enfants sous traitement.
Dans une déclaration faite dans le cadre de la célébration de cette journée mondiale de lutte contre le sida, Jean Baptiste Nzorironkankuze, le secrétaire exécutif du Conseil National de Lutte contre le Sida CNLS, a parlé d’une montée de malades surtout chez les jeunes. ‘’On voit qu'il y a une recrudescence de nouvelles infections, surtout chez les jeunes qui ont entre 15 et 24 ans mais également une augmentation des enfants qui naissent avec le VIH. ‘’
Les jeunes sont appelés à prendre au sérieux la situation et se protéger contre le virus. Le secrétaire exécutif de ce programme national de lutte contre le sida demande aux jeunes à se faire dépister pour savoir leur état de santé.
Le pays a toujours des défis malgré le pas satisfaisant
Le Burundi a été primé l’année dernière par USAID, c’est le premier pays francophone d’Afrique qui est arrivé à un niveau satisfaisant. 97% des personnes infectées sont sous traitement alors qu’ONUSIDA et OMS demandent 95% d’ici 2030.
Résultats encourageants oui, mais des défis ne manquent pas souligne Jeanne Gapiya, présidente de l’ANSS, l’Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida. Les 97% de malades sous traitement sont constitués d’adultes et d’enfants. ‘’Chez les moins de 15 ans qui sont infectés, seuls 39% sont sous traitement’’, déplore Jeanne Gapiya.
Ce taux moins élevé des enfants sous traitement est une conséquence du comportement des parents, regrette la militante burundaise des droits humains et des droits des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida. ‘’Les parents n’ont pas le courage de faire dépister leurs enfants. Toute mère infectée devrait le faire systématiquement. La grande majorité des enfants qui ne sont pas sous traitement c’est la faute aux parents. ‘’
L’autre défi concerne les enfants qui naissent encore avec le VIH. ‘’97% de femmes infectées sont sous traitement. Les 3% qui restent ne le sont pas, donc elles mettent au monde des enfants malades alors que la médecine permet aujourd’hui de protéger l’enfant.’’ Explique Jeanne Gapiya qui précise que ‘’depuis 5 ans aucun enfant né d’une femme séropositive suivie par l’ANSS, n’est né avec le virus.’’
Le troisième défi soulevé par la présidente de l’ANSS à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida est en rapport avec les personnes qui vieillissent avec le VIH. Selon Jeanne Gapiya, à l’ANSS ils enregistrent annuellement plus de 50 décès de cette catégorie. ‘’Ils ne meurent pas du VIH, ils sont en train d’être tués par d’autres maladies comme les maladies chroniques, le cancer du col de l’utérus, les hépatites.’’
Jeanne Gapiya estime que la situation devrait attirer l’attention des acteurs du secteur de la santé au Burundi. Un programme y relatif a été déjà lancé par l’ANSS mentionne-t-elle, d’où le changement du nom ANSS en ANSS Santé plus.
Les recherches médicales continuent au niveau mondial et ne cessent d’évoluer. Dans les pays développés actuellement, les malades du sida ne prennent pas les médicaments chaque jour. Ils reçoivent deux injections l’an, une fois les 6 mois. Des traitements qui facilitent les malades, apprécient la militante burundaise des droits des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida. Jeanne Gapiya regrette toutefois que ces traitements ne sont pas encore arrivés au Burundi malgré le principe d’universalité de traitement.
Quant au vaccin contre le sida, Jeanne Gapiya précise que les recherches avancent et que c’est promettant.
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