Le Centre Neuro-Psychiatrique de Kamenge (CNPK), situé dans la zone Gihosha à Bujumbura, fait face à une crise majeure. Depuis deux mois, de nombreux patients ne reçoivent plus de traitement en raison d'une dette importante du ministère de la Solidarité envers l'établissement.
La direction du CNPK a informé les familles des patients que, faute de paiement des arriérés par le ministère, aucun patient ne sera autorisé à quitter l'hôpital. Cette situation met en péril la santé des malades et suscite l'inquiétude des proches. Un parent témoigne : « C'est une honte pour le Burundi. Les patients guéris sont gardés comme prisonniers si le ministère ne paie pas. »
Actuellement, l'hôpital exige désormais un paiement en espèces avant tout traitement. Les documents du ministère de la Solidarité ne sont plus acceptés, obligeant les familles à assumer l'intégralité des coûts. Cette situation est particulièrement préoccupante pour les familles aux ressources limitées, certains médicaments comme l'Haldol coûtant jusqu'à 115 000 francs burundais.
Démarches infructueuses auprès du ministère
Les familles se sont rendues ce lundi, 11 novembre, au ministère de la Solidarité pour solliciter de l'aide, mais sans succès. Le ministère a déclaré ne pas avoir les moyens d'intervenir en raison de ses dettes envers le CNPK. Un parent déplore : « C'est une honte. Il y a des grognes et des pleurs partout. Imaginez ceux qui viennent de l'intérieur du pays avec des ordonnances, on leur dit de tout payer eux-mêmes. »
Le ministère a évoqué la possibilité de ne prendre en charge que les patients hospitalisés en septembre, laissant les autres familles dans l'incertitude. Cette crise survient dans un contexte d'augmentation du nombre de patients atteints de troubles mentaux au CNPK et dans le pays, exacerbée par les difficultés que traverse le Burundi.
La rédaction n'a pas encore pu obtenir de commentaires du ministère de la Solidarité pour clarifier la situation.