L’hôpital KIRA vient de perdre un de ses principaux bailleurs. La mauvaise gestion et les détournements de fonds devenus monnaie courante au sein de cette structure sanitaire seraient derrière ce retrait.
Ces accords qui viennent d’être rompus étaient entre KIRA Hospital S.A et DEG Impulse qui est une agence de coopération allemande pour les pays en voie de développement. Comme on peut le lire dans un mail ayant pour objet ‘’Avis de résiliation de la convention de développement entre DEG Impulse et KIRA HOSPITAL S.A datée du 29 septembre 2021'', il est reproché aux nouveaux dirigeants de l’hôpital KIRA d’avoir fait la sourde oreille en ne donnant pas suite au courriel leur envoyé par DEG Impulse.
En effet, le DEG Impulse dit avoir écrit à 3 reprises à KIRA pour lui demander de lui fournir les documents requis avant le déblocage de la 2ᵉ tranche d’une aide de 1,6 million d’euros convenue entre les 2 parties, mais aucune réponse ne lui a jamais été donnée. Entre autres documents exigés figuraient un certificat d'autorité et de compétence rempli et signé, le dernier certificat d'incorporation indiquant clairement le nouveau président/nouveau directeur général autorisé à signer au nom de KIRA Hospital S.A, la dernière liste des administrateurs de même que la dernière structure de l'actionnariat ainsi qu’une signature du rapport d'audit du nouveau Consultant d’Audit du projet appelé CFA, confirmant son accord avec les coûts réels du projet.
Selon cette correspondance dont la RPA a pu se procurer une copie, le délai limite d’envoi de ces dossiers était fixé au 8 avril 2024, un délai qui a été prolongé d’une semaine pour donner une dernière chance à cette structure sanitaire qui peine à se maintenir à flot, mais rien n’y fut.
N’ayant pas pu obtenir les documents exigés comme stipulé dans le contrat, le DEG Impulse s’est vu dans l’obligation de résilier le contrat, et ce, à dater du 23 mai 2024.
Pour certains actionnaires de l’hôpital KIRA, cette rupture va porter un coup fatal à cet hôpital qui, financièrement parlant, est au bord du gouffre, juste parce que ses dirigeants ont détourné plus d’un million d’euros constituant la première tranche du financement.
Pour rappel, lors d’une inspection effectuée par les envoyés de la DEG Impulse au mois de mai 2023, l’équipe dirigeante de cette époque, c’est-à-dire le président autoproclamé du conseil d’administration, Charles Ndagijimana ainsi que le directeur de l’hôpital, le docteur Sylvain Pierre Nzeyimana, a donné comme pièces justificatives un matériel acheté en l’an 2015, faute d’avoir pu prouver ce à quoi l’argent estimé à plus d’un million d’euros a servi. Ce qui raye définitivement l’hôpital KIRA du partenariat avec la coopération allemande ainsi que de toute aide des agences de l’Union européenne pour le développement.
L’ancien Directeur Général de l’hôpital KIRA, également actionnaire dans cette structure sanitaire, le docteur Christophe Sahabo lui, est en détention depuis plus de 2 ans pour une affaire relative à la gestion de cet hôpital. Son emprisonnement aurait été une stratégie pour l’écarter afin que le gouvernement du Burundi, qui a aussi des actions dans cet hôpital, puisse s’approprier l’établissement sanitaire après avoir aussi écarté de la gestion les autres actionnaires privés pourtant majoritaires.