Des réformes économiques et une bonne gouvernance sont primordiales pour la croissance de l'économie burundaise. C’est l’une des conclusions des experts du FMI qui ont récemment séjourné au Burundi. Selon eux, l'économie du pays continue de croître mais des défis subsistent.
Les effets néfastes de l’arrivée tardive des pluies de fin 2022 se répercutant sur les récoltes de 2023 font partie des chocs qui ont ralenti la croissance économique qui devrait s’accélérer en 2023 par rapport à 2022, selon les experts du Fonds Monétaire International.
L’autre obstacle est le commerce et la distribution des produits agricoles à l’intérieur du pays qui ont été entravés par des pénuries de carburant. Ces pénuries de carburant ont été causées par une disponibilité limitée de devises pour les importations, les taux élevés de la cour de change d’importation de carburant et des problèmes d’approvisionnement. Toutefois, les hausses de prix à la pompe de juillet et septembre et du volume importé de carburant ont permis de pallier à ces pénuries , constatent les experts du Fonds Monétaire International.
Egalement, ces experts signalent que les pressions sur les prix se sont poursuivies. Ils évoquent l’inflation moyenne de 29 % de janvier à août 2023. Selon eux, les effets bénéfiques de la nouvelle récolte agricole sur les prix ont été contrebalancés par les prix élevés des importations suite à la guerre en Ukraine et à des facteurs intérieurs.
Par ailleurs, les réserves des devises sont parmi les défis de l’économie. Elles ont continué de se réduire. Selon les experts du FMI, elles étaient évaluées à à peu près 60 millions de dollars à la mi-septembre équivalent à une quinzaine de jours d’importations. Le déficit a été réduit par une hausse des transferts de fonds privés et le premier décaissement du FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit, ont- ils précisé.
Des engagements du gouvernement pour relever l’économie
Dans les rencontres avec les experts du Fonds Monétaire International, le Burundi s’est engagé à prendre des mesures pour accroître les recettes et restreindre les dépenses courantes tout en préservant les dépenses sociales et l’investissement public efficient. Ces mesures de consolidation budgétaire appuyée par le programme de la Facilité Elargie de Crédit du FMI devraient être suivies par la diminution de la dette publique à moyen terme. La Facilité Elargie de Crédit a été approuvé par le FMI en juillet dernier et concerne plus de 261 millions de dollars pour une durée de 38 mois.
Parmi les réformes macroéconomiques que Gitega s’est engagé à mettre en œuvre figure aussi le recalibrage des politiques monétaire intérieure et extérieure par la BRB afin de reconstituer les réserves de change et d’améliorer l’efficacité du marché des changes.
Ces mesures contribueront à endiguer les pressions inflationnistes, ont mentionné ces experts du FMI qui estiment que le secteur financier burundais fait preuve de résilience. Le gouvernement burundais doit également faire des réformes de la gouvernance et les réformes structurelles qui, selon eux, créeront un environnement des affaires favorable à une croissance tirée par le secteur privé, riche en emplois et inclusive.
L’équipe du Fonds monétaire international a séjourné à Bujumbura du 25 au 29 septembre dernier.