
Dans la province Rumonge, la récente décision du ministère du Commerce de réguler les prix des huiles alimentaires suscite une vive opposition parmi les commerçants. Cette mesure, entrée en vigueur le 27 mars 2025, vise à rendre ces produits essentiels plus accessibles pour les consommateurs. Cependant, les commerçants dénoncent une initiative qu’ils jugent inéquitable et déconnectée des réalités économiques.
Selon les nouvelles directives, le prix d’un litre d’huile de palme locale non raffinée doit osciller entre 4 000 et 5 000 francs burundais, tandis que l’huile de palme "cookie" produite par Savonor est fixée entre 10 000 et 13 000 francs. L’huile de tournesol locale, quant à elle, est plafonnée entre 10 000 et 18 000 francs. Ces tarifs représentent une réduction significative par rapport aux prix précédents, souvent deux fois plus élevés. Si cette baisse réjouit certains consommateurs, elle met en difficulté les commerçants qui peinent à s’adapter.
Les commerçants de Rumonge pointent du doigt la qualité insuffisante des produits agricoles, notamment l’huile de palme. Un commerçant explique : « Les variétés d’huile de palme introduites récemment produisent très peu. Elles donnent des rendements faibles en un ou deux mois seulement, ce qui limite considérablement la production. »
Ils dénoncent également le manque de soutien pour améliorer la production agricole et insistent sur le fait que la régulation des prix ne peut être efficace sans une réforme globale du secteur.
Ces commerçants avertissent qu’en l’absence d’une amélioration de la production, ils pourraient fixer les prix à leur guise pour compenser leurs pertes. Ils appellent le gouvernement à prendre en compte les coûts réels de production et les défis logistiques avant d’imposer des plafonds tarifaires. « Il est crucial d’augmenter la production d’huile de qualité pour garantir une stabilité des prix et éviter les tensions sur le marché », soulignent-ils.
Les commerçants demandent une réforme globale du secteur agricole pour soutenir la production locale tout en stabilisant les prix. Ils estiment que seule une approche équilibrée permettra de protéger à la fois les consommateurs et les acteurs économiques.