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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Une résolution d'un problème de société par la violation de la loi?

Une résolution d'un problème de société par la violation de la loi?

Le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire  a, en date du 3 juillet courant, déclaré qu’aucun administratif  ne devrait plus enregistrer un  enfant de ‘’père inconnu’’.  Pourtant  reconnu   par la loi en vigueur au Burundi, le ministre Martin Niteretse  semble  déterminé à bafouer  les droits de ces enfants  et à  violer les protocoles qui devraient être suivis pour résoudre ce problème de société.

 Dans sa rencontre avec les gouverneurs de provinces et personnels de santé tenue le mois dernier de juin, le ministre Martin Niteretse  a appelé la population  à s’immobiliser contre les femmes et  filles enceintes  sans partenaire connu. ‘’ Si vous découvrez une fille qui porte une grossesse, immobilisez-la, mettez lui une grande pression jusqu’à ce qu’elle révèle l’auteur de la grossesse. Pour une femme qui n’a pas de mari, faites la même chose.’’ Martin  Niteretse  a ainsi donné une injonction aux responsables de l’administration de ne plus enregistrer un enfant sous statut de père inconnu. Une situation  due à différentes raisons: viol de la mère, la non reconnaissance de l’enfant par le père,…..

 Le ministre  décide de violer  les  lois du pays

Averti  par des hommes de loi, le ministre de l’intérieur  n’hésite pas à avouer qu’il a balayé d’un revers de main les conseils donnés.’’ Certains ont commencé à faire des critiques arguant qu’ils ont fait des études de droit, dites-moi comment un enfant peut avoir un enfant de père inconnu ?’’ Déclare-t-il.

L'article 38  paragraphe B du code des personnes et de la famille burundaise, en vigueur depuis 1993,  reconnaît à la mère de l'enfant le droit de le faire enregistrer, à défaut du père.

Le même code stipule que l'acte de naissance de l'enfant naturel ne mentionne que la mère sauf si l'enfant est simultanément reconnu par son  père, lit-on à l’article 40.

Priver à l'enfant le droit d'être enregistré  parce que son père ne s'est pas manifesté, est une décision qui vient priver à cet enfant tous les droits que lui confère l'acte de naissance tel que stipulé à l'article 7 de la convention relative aux droits de l'enfant que le Burundi a ratifié. Selon cet article, aussitôt sa naissance, l’enfant a le droit à un nom, le droit d'acquérir une nationalité, et dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux. Cet article est également appuyé par l'article 24 paragraphe 2 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques qui précise que tout enfant doit être enregistré immédiatement après sa naissance et avoir un nom.

 Le ministre usurpe des pouvoirs

 Frédéric Bamvuginyumvira,  ancien vice-président  de la République du Burundi (Juin 1998-Novembre 2001) rappelle qui est habilité  à réprimander un comportement social.

‘’C’est l’Assemblée Nationale qui doit voter des lois pour réglementer un comportement social et non le ministre. Le ministre devrait plutôt proposer un projet de loi au gouvernement qui l’envoi à l’Assemblée Nationale après étude pour réglementer ce problème’’, souligne-t-il.

Non seulement le ministre Martin Niteretse se donne des pouvoirs qui ne sont pas siens mais aussi il semble ignorer la hiérarchie des normes, ajoute Me Janvier Bigirimana, secrétaire général  du Forum pour la Conscience et le Développement, FOCODE.

 ‘’En  vertu du principe de la hiérarchie des normes, l’ordonnance d’un ministre est beaucoup plus loin par rapport aux autres lois. Le ministre devrait donc retirer cette décision car elle violerait la constitution’’, explique l’homme de loi.

 

Prison de Mpimba: Les détenus privés d’eau potable depuis un mois

Prison de Mpimba: Les détenus privés d’eau potable depuis un mois

La pénurie de l‘eau qui s’observe dans la prison centrale de Bujumbura inquiète les prisonniers  y incarcérés. Cette maison de détention est rarement alimentée en eau potable depuis plus d’un mois. Chaque détenu s’arrange pour trouver de l’eau à utiliser.

 

Depuis plus d’un mois, tous les coins de la prison centrale de Bujumbura  ‘’quartiers  dans le jargon de la prison’’  ne sont plus alimentés régulièrement en eau potable. Selon nos sources de cette maison de détention, un sur les 11 quartiers de cette prison  peut être alimenté et là aussi une fois les trois jours. Pour faire face à cette situation, les responsables  de cette  prison dite prison de Mpimba, ont décidé d’apporter de l’eau dans des camions citernes. Une eau qui n’était pas propre, déplorent les détenus qui en seraient même tombés malades d’après les témoignages donnés. ‘’L’eau qu’ils nous ont donnés n’était pas propre. Nous sommes d’ailleurs tombés malades après consommation.  Nous avons eu des  maladies diarrhéiques.’’ 

Actuellement, chaque prisonnier s’arrange pour trouver l’eau à utiliser au quotidien. Les  détenus  nous ont fait savoir que ceux qui ont des moyens achètent un bidon de 20 litres à  mille francs, d’autres attendent l’eau apportée par leurs visiteurs. Ces prisonniers de Mpimba alertent sur le risque des maladies de mains sales car, ils ne peuvent pas trouver chaque jour l’eau suffisante à utiliser, disent-ils. 

Enfermés entre  les quatre murs de la prison, les détenus ont besoin de l’eau à boire, de l’eau pour préparer leur pâte à manger, se laver, laver leurs ustensiles de cuisine, nettoyer leurs cellules, les toilettes ainsi que de l’eau pour  faire la lessive.

Leur surnombre  augmente cette crainte d’attraper ces maladies de manque d’hygiène. Construite pour accueillir 800 personnes, les chiffres des organisations de défense des droits de l’homme montrent qu’au 30 juin dernier, la prison centrale de Bujumbura comptait 4 345 détenus.

 De l’espoir pour l’avenir

Cette pénurie d’eau n’est  pas une première dans cette prison centrale de Bujumbura. Les informations en provenance de la prison  de Mpimba font savoir qu’il y a une entreprise  nommée ‘’AMAZI WATER’’ qui  a débuté des  travaux   dans les enceintes  même de la prison  pour une exploitation des sources souterraines et ainsi pallier à ce problème de manque d’eau fournie par la Régie de Production et de Distribution  d’eau et de l’électricité du Burundi, REGIDESO.

Tanzanie : Nouvel épisode Mtabila en perspective ?

Tanzanie : Nouvel épisode Mtabila en perspective ?

En début de la semaine, des représentants du HCR et du gouvernement tanzanien ont signifié aux burundais d’un des camps hébergeant les burundais, le  camp de Nyarugusu, qu’ils n’ont pas d’autres options que de rentrer chez eux au Burundi. Un avertissement sur un rapatriement forcé qui rappelle celui de 2013 au camp de Mtabila  a été aussi donné.

 

Une réunion de sensibilisation  au rapatriement  s’est tenue ce lundi 17 juillet 2023 au camp de Nyarugusu.   La réunion  qui regroupait    des représentants du Haut-Commissariat pour les Réfugiés,  des organisations humanitaires, du gouvernement tanzanien  et les réfugiés  burundais  avait pour objectif de  sensibiliser les réfugiés  au rapatriement volontaire  avec des menaces non voilées   de  rapatriement forcé.    Un délégué du HCR a expliqué aux burundais de ce camp qu’il est temps qu’ils rentrent chez eux.  Alors que les réfugiés burundais demandent depuis un certain temps d’être placés dans un autre pays suite aux persécutions qu’ils subissent en Tanzanie, le délégué du HCR dans cette réunion,  a indiqué qu’il n’y a pas  de pays  qui  souhaitent accueillir comme troisième pays  les réfugiés.  

‘’Les raisons qui vous ont fait fuir votre pays n’existent  plus. Et le rapatriement volontaire est une des solutions  durables   privilégiée  par le HCR  pour mettre fin aux problèmes des réfugiés. Ainsi donc la question du troisième pays ne concerne que les réfugiés congolais pas les burundais. C’est d’ailleurs pour cette raison que le HCR  a augmenté le paquet retour accordé aux  rapatriés burundais pour qu’ils  puissent  aisément se réintégrer.’’ A déclaré ce délégué du HCR qui s’est présenté sous le prénom de Nelson qui a ajouté  que nulle part au monde, il manque de cas d’assassinats,  donnant  ainsi l’exemple de Chicago aux Etats-Unis ‘’l’on peut tuer jusqu’à deux cent personnes par jour mais personne ne dit je n’y irai pas !’’

Prenant la parole après le représentant du HCR, le représentant du gouvernement tanzanien dans ce camp de Nyarugusu, Siasa Manjenje , a demandé aux réfugiés burundais ‘’de se réveiller’’ et d’accepter que tous les intervenants dans le secteur convergent sur l’idée que les burundais devraient renter dans leur pays.

 ‘’ Il est grand temps que vous retourniez chez vous. Vous tous réfugiés burundais se trouvant dans ce camp, faites-vous inscrire pour rentrer chez vous.’’ A dit Siasa Manjenje

Siasa Manjenje a  avoué que son pays est  au bout de la patience et pourrait passer incessamment au refoulement des réfugiés burundais. Pour lui la première étape de rapatriement volontaire a duré plus de 6 ans. L’étape en cours de sensibilisation et promotion du  rapatriement  devrait être trop courte  et  la Tanzanie devrait passer à la vitesse supérieure comme ça a été le cas au camp de Mtabila .’’ Ne nous obligez pas à le faire’’, a précisé Siasa Manjenje,

Ce représentant du gouvernement tanzanien dans  le camp de Nyarugusu  a été clair.  Il  n’y aura pas de pitié, chaque burundais devra coûte que coûte retourner dans son pays. Même pour les malades qui nécessitent un transfert  vers l’extérieur du pays, les chances seront très limitées, a-t-il annoncé.

 ‘’Nous gouvernement Tanzanien, votre hôte,  sommes sérieux sur ce  sujet. S’il advienne qu’il y ait un réfugié  qui réussisse  à obtenir des papiers pour le 3e pays, il ne pourra pas y aller. S’il parvient à sortir du camp, il ne passera pas dans différentes villes du pays. L’on pourra fermer les yeux que pour des cas de maladies nécessitant un transfert à l’étranger mais  là aussi ce ne sera pas aussi facilement.’’

Les propos du délégué du HCR décriés

L’ancien vice-président de la République, Frédéric Bamvuginyumvira déplore le discours tenu par le représentant du HCR dans ladite réunion. ‘’Le discours prononcé n’est pas digne d’un représentant du Haut –Commissariat des Réfugiés. Le HCR ne devrait pas faire la politique, il doit assurer sa mission qui est de protéger les réfugiés.’’

Cette annonce du responsable du camp Nyarugusu contredit celle faite un mois avant, à l’occasion de la journée internationale des réfugiés, par un représentant du gouvernement tanzanien. Sur les ondes de la BBC, Guerson Msigwa  le porte-parole du gouvernement tanzanien avait juré que la Tanzanie n’envisage point de refouler les burundais réfugiés sur son territoire.

En  2013,  la Tanzanie a procédé  à la fermeture du camp de Mtabila  et au renvoi de près de 36 000   réfugiés burundais. Les forces de sécurité tanzanienne les ont malmenés et  faits subir toutes sortes  d’humiliation.   Cette  menace de rapatriement forcé   pèse  donc actuellement sur les réfugiés de Nyarugusa et Nduta car comme l’a rappelé le responsable du camp de Nyarugusu,  la Tanzanie est prête à rééditer l’histoire de Mtabila.

La Tanzanie est le pays de la sous-région qui héberge plus de réfugiés burundais de la crise de 2015. Dans les deux camps de la province Kigoma, le camp Nyarugusu et le camp Nduta, les chiffres du HCR montrent que les burundais y réfugiés étaient au 30 juin 2023 égal à 126 359.

Bujumbura: Des cachots de tous les maux

Bujumbura: Des cachots de tous les maux

Les habitants de la mairie de Bujumbura s’insurgent contre les mauvais traitements des personnes détenues dans les cachots de différentes zones de la capitale économique Bujumbura. Des mauvais traitements dont l’objectif serait entre autres de leur soutirer de l’argent pour qu’elles puissent être relâchées.

 

Certains habitants de Bujumbura qui ont été détenus au cachot de la zone Rohero ainsi qu’au cachot du commissariat municipal de police de la zone Buyenzi, l’ex Bureau Spécial de Recherche BSR, affirment que ‘’dans les 2 cachots se trouve 5 fois le nombre de personnes qui devraient y être détenues, et que la plupart des détenus sont incarcérés sans aucun motif valable.’’ Les conditions d’incarcération sont empirées par le fait que les détenus sont obligés de se soulager dans des récipients à l’intérieur même de la cellule.

‘’J'ai été détenu au cachot de la zone Rohero. Les détenus se soulagent dans des boîtes se trouvant dans cette cellule. On ouvre aux détenus une fois par jour pour qu'ils aillent faire le grand besoin dans les latrines’’, témoigne un ancien détenu du cachot.

Pour les habitants de ces deux zones Rohero et Buyenzi, cette situation n’est profitable qu’aux seuls responsables de la police dans ces zones, car ‘’c'est une stratégie qu'ils utilisent pour rançonner la population. Les policiers font des rafles et enferment des  gens dans ces cachots. C’est moyennant une somme de 20 à 50 mille francs burundais que ces détenus sont relâchés’’, déplorent nos sources.

 Des conditions très déplorables au cachot de la zone Kinama

Le cachot de la zone Kinama, commune Ntahangwa (nord de la mairie de Bujumbura) compte aussi plusieurs détenus dépassant sa capacité. ‘’ Le cachot qui devait accueillir 15 à 20 personnes  héberge actuellement 50 à 60 détenus qui dorment les jambes entremêlées’’, indiquent nos sources.

Les mêmes sources relèvent aussi le problème de  manque d’hygiène dans ce cachot de Kinama. ‘’Le cachot n’a qu’une latrine qui se trouve à l’intérieur. Mal entretenue, elle est pleine de déchets alors qu’elle sert de chambre à coucher pour certains détenus.’’

Dans ce cachot, les détenus dorment sur un sol poussiéreux plein de punaises et de tiques, décrivent nos sources qui ajoutent que durant la période de  détention,  le détenu ne peut pas  se laver même le visage, il n'y a pas de douche.

Les habitants de  ces différentes zones appellent au respect des droits de ces détenus. Ils demandent avec insistance à la commission nationale indépendante des droits de l’homme, CNIDH, de jouer son rôle pour que les gens ne soient plus incarcérés  injustement et dans des conditions inhumaines  mais aussi pour que les responsables des détentions arbitraires en répondent à leur tour devant la justice.

 

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