Trois ans et demi après la mort du président Pierre Nkurunziza, le journaliste Burundais Bob Rugurika ouvre la boîte de pandore. Le lauréat de CNN Freedom Press Award 2016 révèle détenir des preuves que le président Nkurunziza n'a pas été emporté par une mort naturelle mais plutôt qu’il a été empoisonné par des Bagumyabanga de son cercle de dirigeants.
« Je détiens des preuves que je peux présenter devant la justice en cas de besoin », a déclaré aux journalistes Bob Rugurika, dans une conférence de presse tenue en date du 27 novembre cette année.
Une conférence animée pour revenir en introduction sur la mort du président Pierre Nkurunziza qui semblait jusque-là retenir l’attention de personne. « Je laisse le soin au gouvernement Burundais d’éclairer son peuple et le monde sur cette mort, une mort loin d’être naturelle », a annoncé le Directeur de la Radio Publique Africaine.
Face à un silence cuisant de Gitega, comme promis Bob Rugurika donne un peu plus d’informations une dizaine de jours après, au cours de l’émission IJAMBO NI RWAWE de la RPA de ce vendredi 08 Décembre.
Le journaliste qui a publié en premier la mort du président Nkurunziza en 2020 plusieurs heures avant la sortie du communiqué officiel, dévoile que le président Pierre Nkurunziza a été empoisonné à l’aide d’un poison « acheté en Tanzanie plus précisément à Mwanza » pour cette fin.
Le journaliste Burundais connu pour ses investigations sur différents dossiers sensibles, pointe du doigt le président actuel. « J’ai des preuves que le Président Evariste Ndayishimiye sait tout de cette mort et figure à la tête des commanditaires de cet assassinat. Il devrait donner des explications au peuple.»
L’autre détail fourni par le journaliste investigateur est que la santé du président Nkurunziza avait commencé à s’affaiblir le mardi de la semaine d’admission à l’hôpital.
Evacué d’urgence à l’hôpital du cinquantenaire de la province Karusi la nuit du samedi 06 juin 2020, « des tests Covid lui avaient été faits le mercredi 03 Juin, des tests qui avaient été tous négatifs. Le jour suivant, Nkurunziza avait vomit du sang et avait eu des sensations d’étouffement. » Vendredi 05 juin 2020, Pierre Nkurunziza s’était beaucoup affaibli, un état qui a inquiété ses services qui ont alerté le ministre de la santé de l’époque, a précisé Bob Rugurika qui a ajouté que ce dernier avait conseillé qu’il soit d’urgence admis dans un établissement sanitaire.
Le Directeur de la Radio Publique Africaine dit détenir des preuves depuis l’achat du poison et l’identité de certaines personnes, commanditaires et exécutants de cet assassinat. Des informations qu’il promet de livrer le moment opportun et dans un cadre approprié.
La mort de Pierre Nkurunziza avait finalement suscité des doutes chez plus d’un même si personne n’avait jusqu’ici osé hausser la voix.
« J’ai su que le président Nkurunziza est mort 4 heures après son décès même si le gouvernement a tenté de le cacher », a fait savoir son ancien porte-parole qui était aussi invité de l’émission IJAMBO NI RWAWE.
Enterré le 26 juin 2020, très peu de personnes ont pu voir son corps. Chef de l’Etat, les corps constitués n’ont pas été autorisés à le voir. Un élément qui a renforcé les doutes sur les causes de cette mort, pour Léonidas Hatungimana. L’ancien proche collaborateur du président Nkurunziza et ancien membre du parti au pouvoir CNDD-FDD a confirmé que cette mort inopinée a immédiatement créé des doutes à l’interne du parti.
Information corroborée par les déclarations de l’ancienne première dame Denise Bucumi Nkurunziza. Revenant pour la première fois sur le décès de son époux, au cours de l’émission IMVO N’IMVANO de la radio BBC du 01 Avril cette année, Mme Nkurunziza a déclaré qu’avant même son inhumation des gens se posaient des questions sur les raisons de sa mort. « Je ne voulais pas de polémiques derrière lui, pas d’autopsie de toutes les façons il était mort, savoir les causes de sa mort ne le ferait pas revenir. » A dit l’épouse du président Nkurunziza.
Ce doute autour de la mort du président Nkurunziza a été entretenu par le gouvernement déplore Nadine Nibigira, experte en criminologie. « Normalement, le procureur général de la République aurait dû ouvrir un dossier d’enquête et autoriser une autopsie pour savoir les vraies raisons de la mort de l’ancien président Nkurunziza. » A expliqué Nadine Nibigira au cours de l’émission de ce 08 Décembre.
A la tête du Burundi depuis 2005, à la fin de son troisième mandat anti constitutionnel (2015-2020), Pierre Nkurunziza ne s’est pas représenté pour les élections de 2020. Evariste Ndayishimiye, qui était le secrétaire général du parti CNDD-FDD a été donné comme candidat de ce parti. Mais Pierre Nkurunziza avait été élevé au rang de « guide suprême éternel » du CNDD-FDD. Un rang qui lui donnait en réalité une position supérieure à celui du Chef d’Etat car ce dernier devait le consulter pour prendre certaines décisions.