Dans une déclaration qui a été lue ce dimanche 14/04/2024 dans toutes les paroisses catholiques du Burundi, la conférence des évêques catholiques du Burundi a montré sa préoccupation quant à la situation qui prévaut actuellement au pays. A la veille des élections législatives, ces évêques déplorent qu’il y ait toujours de l’impunité, des assassinats et enlèvements. La conférence épiscopale est aussi revenue sur la situation économique très précaire.
« Il existe des signes de ceux qui voudraient nous faire revivre le système politique révolu du monopartisme ». Une des préoccupations exprimée par les évêques catholiques du Burundi.
Rappelant que dans le passé le Burundi a, de façon répétitive, sombré dans la violence suite à l’exclusionnisme et à la recherche exacerbée du pouvoir, ces représentants du Pape au Burundi affirment qu’il faut un renforcement d’un régime qui fasse place à toutes les formations politiques, y comprises celles qui sont en opposition avec le parti au pouvoir.
A la veille des premières élections, la conférence épiscopale catholique du Burundi (CECAB) précise que pour que ces élections aient l’aval de tous, elles doivent être inclusives, libres et transparentes ; ce qui n’est possible que quand les libertés individuelles sont garanties.
Dans cette déclaration, les évêques du Burundi ont également exprimé leurs préoccupations suite à l’impunité qui prévaut au Burundi. « Au fur et à mesure que l’impunité s’établit dans la société, le peuple perd la confiance dans les institutions judiciaires et risque ainsi de se décourager, de se faire justice et de commettre des crimes. »
D’après la déclaration, les agents de la justice sont contraints à enfreindre le droit par certains cadres qui les harcèlent.
Pour la CECAB, tout burundais et tout résident devrait vivre en paix parmi les siens et ses biens et par conséquent, l’impunité face au mal commis, cause angoisse et rancœurs dans les cœurs, entrainant ainsi le désordre et la guerre.
La conférence épiscopale catholique du Burundi s’est aussi exprimée sur la situation sécuritaire. « Constater que dans notre pays, il est des personnes qui sont horriblement assassinées ou kidnappées et portées disparues pour des raisons politiques ou autres intérêts macabres, fait frissonner », déclare la Conférence épiscopale qui rappelle que « Quand bien même quelqu’un serait appréhendé et arrêté par les instances habilitées, la justice doit se dérouler dans le respect de la loi, de sorte que la personne soit détenue dans un endroit connu et accessible aux membres de sa famille. »
Pour les évêques catholiques du Burundi, la protection de la population revient en premier aux forces de sécurité et de défense. Ils les appellent donc à plus de vigilance pour protéger la population et ses biens. Et à tous ceux qui nourrissent encore les sentiments de verser le sang comme un moyen de faire entendre leurs idéologies ou d'accéder au pouvoir politique, l’Église catholique du Burundi les exhorte « à remettre l’épée dans le fourreau pour s’atteler à édifier la nation en empruntant les voies qui respectent la dignité de la personne humaine et qui privilégient le dialogue et la concertation. »
Les évêques catholiques déplorent enfin la pauvreté qui ne cesse de s’aggraver. « Nous saluons les efforts déployés par les instances du pays qui se donnent pour augmenter et booster la production agro-pastorale. Toutefois, force est de constater que l’économie du pays peine à se relever. »
La conférence épiscopale des évêques du Burundi demande aux instances du pays de veiller au bien commun, de s’atteler d’urgence sur la question de la pauvreté et que les auteurs des détournements et malversations soient publiquement sanctionnés conformément à la loi.
Le message des évêques salué dans le milieu politique
Dans sa réaction à chaud, le parti Alliance pour la Paix, la Démocratie et la Réconciliation (APDR) approuve le tableau tel que brossé par l’Église catholique du Burundi. Et d’appeler toutes les catégories de Burundais, qui se retrouvent dans cette déclaration, à se raisissir et à suivre les conseils de ces évêques catholiques.