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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Divagations ou échappatoires pour fuir ses responsabilités ?

Divagations ou échappatoires pour fuir ses responsabilités ?

Remuer le couteau dans la plaie, tel est le terme adéquat pour qualifier les discours prononcés ces derniers jours par le numéro un burundais. Non seulement ces discours démontrent combien les autorités ne se préoccupent pas du tout du bien-être de leurs administrés, mais ils sont également  pleins de contradictions. A tel enseigne que plus d’un s’interrogent sur le degré de responsabilité des autorités burundaises.

‘’Aujourd’hui, nous sommes arrivés au point où nous ne comptons sur aucune aide extérieure, et c’est plutôt nous qui portons assistance aux autres.’’ Tels sont les mots utilisés par  le président Evariste Ndayishimiye qui qualifiait le Burundi de ‘’paradis’’ n’en déplaise aux mauvaises langues comme il les a appelé. ‘’Ça fait énormément de bien de gouverner des gens heureux. Tous les burundais se réjouissent à présent de leur quotidien, exception faite des burundais qui sont esclaves du Rwanda. Ceux-là ne cessent de grincer les dents et de médire. C’est pour cela que je les appelle à quitter le Rwanda et à rejoindre leur pays le Burundi, où tout est merveilles et bonheur.’’ Dixit le commandant suprême.

Serait-ce la pauvreté sans nom et la précarité dans laquelle vivent bon nombres de burundais qui les poussent à se réjouir, ou est-ce la pénurie du sucre, de l’eau et de l’électricité qui les mettent en état d’extase ? Se pourrait-il que les burundais ont compris qu’être privé de carburant constitue un avantage pour eux, surtout en ce qui est de leur performance physique ? Est-ce que réellement les barundi sont un peuple heureux comme le prétend le numéro un burundais, ou s’agit-il d’un énième buzz du président Ndayishimiye ? Serait-il sûr de ce qu’il avance ou ces mots étaient uniquement destinés à amuser la galerie ? Une chose est sure. C’est que les questionnements se bousculent dans la tête de la plupart des burundais, et le seul à les éclairer sur la véracité de ces dires véhiculés dans différents discours n’est autre que leur orateur, à savoir le président Evariste Ndayishimiye lui-même, qui, dans une autre de ses nombreuses allocutions, a pourtant tenu un autre langage diamétralement opposé à l’EDEN Burundais tantôt vanté. ‘’Des fois je me demande ce qu’on fera quand les caisses de l’état seront vides. Tomber en faillite, ça peut arriver. Je vous ai toujours dit de considérer le pays comme une entreprise. Et non seulement nous sommes des fainéants, et même le peu qu’a le pays ne cesse d’être détourné, sans parler des gens qui sabotent tout le temps nos projets. Alors dites-moi : quelle autre solution nous restera-t-il à par l’exile le jour où le pays sera en faillite ? Vous vous imaginez l’ampleur de cela ? Allez consulter la Bible. N’est-ce pas que les Jacobs se sont exilés à cause de la famine ?’’

Malgré le fait que ces deux discours sont aux antipodes, ils ont été prononcé par une et une même personne et pas n’importe laquelle : le président Evariste Ndayishimiye. Alors que croire ? Les burundais vivent-il dans un paradis terrestre ou sont-ils au bord de la faillite ? Et si l’on privilégie la deuxième version qui prône la catastrophe, le numéro un burundais sera-t-il à mesure de secourir son peuple notamment en veillant à stabiliser les prix des produits de première nécessité qui ne cessent de monter vertigineusement, ou optera-t-il pour la politique de ‘’Après moi le déluge ?’’

Là aussi, le président Ndayishimiye n’a pas manqué de montrer combien il ne se soucie point du calvaire de ses administrés. En peu de mot, à tout ce monde qui espérait de sa part un quelconque soupçon de responsabilité, ou du moins d’humanité, il les a envoyé paître. ‘’Il y en qui se lamentent comme quoi les prix sur les marchés ne cessent de grimper. Mais débrouillez-vous pour vous en procurer. Est-ce que moi je me suis déjà plaint auprès de vous de la montée du prix des pommes de terre, du haricot ou du maïs ? Jamais. Parce que je puise dans mon stock. Je dispose d’une tonne de millet, des tonnes et des tonnes d’arachides, de maïs, de haricot et de riz, etc. Alors, comment voulez-vous que je sache si les prix ont augmenté ou pas ?’’

Ici, la question à se poser et de savoir qui sauvera finalement les burundais qui continuent de croupir dans une misère sans nom, puisque le président lui-même s’en lave les mains ?

 

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Photo: Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi

 

 

 Le camp Rwasa  rejette les conclusions du Congrès de NGOZI

Le camp Rwasa rejette les conclusions du Congrès de NGOZI

La représentation légale du parti CNL dit être indignée de l’implication notoire des administratifs et membres des corps de sécurité et du Service National de Renseignements dans l’organisation du congrès tenu par les dissidents de ce parti ce 10 mars au chef-lieu de la province Ngozi.

Dans un communiqué signé ce 11 mars par le Secrétaire Général du parti Conseil National pour la Liberté, il est mentionné que la représentation légale et les membres fidèles condamnent énergiquement les organisateurs d’un tel pseudo-congrès, qui "œuvrent à la solde du parti CNDD-FDD et du pouvoir qui en émane." Le parti CNL dénonce en même temps l’ingérence manifeste des pouvoirs publics dans le fonctionnement interne de ce parti en violation des lois en vigueur. 

En rejetant radicalement toute sorte de décision issue de ce congrès, la représentation légale du parti CNL interpelle le ministre de l’intérieur de ne pas considérer les conclusions dudit congrès. Il lui est aussi demandé d’instruire à ses collaborateurs, dont les administratifs à la base, les corps de sécurité et le service des renseignements, de s’abstenir à s’immiscer dans l’organisation et le fonctionnement du parti CNL.

 Le parti CNL  officiellement  usurpé

Le parti CNL officiellement usurpé

Le congrès organisé par  les dissidents du parti CNL vient d’être approuvé par le ministère en charge des partis politiques au Burundi. Une approbation dénoncée par des experts en droit et politique qui regrettent que  la loi a été sacrifiée en faveur de la volonté du parti dirigeant.

Nestor Girukwishaka a été reconnu  par le ministère de l’intérieur  comme président et représentant légal du parti Conseil National pour la Liberté.

Dans sa correspondance sortie ce lundi 18 mars 2024, le ministre Martin Niteretse a pris acte du rapport du congrès extraordinaire organisé par certains dissidents du parti CNL, jusque-là dirigé par Agathon Rwasa, le 10 mars 2024 en province  Ngozi. Le ministre de l’intérieur a également approuvé les décisions prises lors de ce congrès ainsi que la mise en place du nouveau bureau politique du parti CNL.

Une satisfaction du parti au pouvoir au détriment de la loi

Le ministre de l’intérieur a violé la loi de A à Z, réagit Aimé Parfait Niyonkuru, expert en droit. « Depuis la suspension des activités du parti CNL, le 02 juin 2023, le ministre de l’intérieur a violé la loi sur le fonctionnement des partis politiques. Celle-ci est bien claire, en son article 62,  que la mesure de suspension doit indiquer la durée qui ne peut pas dépasser six mois ; ce que le ministre n’a pas fait. »

Professeur Denis Banshimiyubusa, spécialiste des partis politiques et des élections, explique quant à lui que ce qui vient d’arriver à l’honorable Agathon Rwasa est la conséquence de la volonté du parti au pouvoir de se présenter en solo aux prochaines élections, prévues en 2025 et 2027. Le spécialiste  trouve que le CNDD-FDD  fait feu de tout bois  pour  instaurer un régime monopartisan.

En effet, le Secrétaire Général du CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo a déclaré lui-même avoir invité Agathon Rwasa, principal concurrent du parti de l’aigle,  à adhérer au CNDD-FDD. « Je lui ai dit deux fois : Si notre lutte a été aussi ta lutte, adhère au parti CNDD-FDD ou bien deviens un ami du parti. Demande-le-lui. Je le lui ai dit  quand j'étais président du Sénat et que lui était vice-président de l'Assemblée Nationale. »

Révérien Ndikuriyo de préciser qu’Agathon Rwasa ne lui a pas répondu mais qu’il n’a pas manqué de lui dire qu’il risque de se décider trop tard.

 

 

Destitution d’Agathon RWASA à la tête du parti CNL

Destitution d’Agathon RWASA à la tête du parti CNL

Un congrès controversé du parti CNL a désigné le nommé Nestor Girukwishaka comme président du parti CNL en remplacement d’Agathon Rwasa, fondateur de cette formation politique. Organisé ce 10 mars au chef-de la province Ngozi, le congrès extraordinaire a suscité de vives tensions entre les fidèles d’Agathon Rwasa et les organisateurs qui comprenaient les députés de ce parti qui se sont rebellés contre le fondateur du parti.     

Dirigé par la députée Marie Immaculée Ntacobakimvuna, l’un des dix députés dissidents du parti Congrès National pour la Liberté, le congrès s’est tenu ce dimanche 10 mars au chef-lieu de la province Ngozi avec un grand soutien du parti au pouvoir le CNDD-FDD. Ainsi, dans toutes les provinces du pays, il a été dépêché des bus, dont ceux de l’office de transport public OTRACO, pour déplacer les participants à ce congrès.

Dans la ville de Gitega la capitale politique, le bus transportant ces congressistes était convoyé et sécurisé par une camionnette pick-up avec de nombreux militaires à bord. De l’autre côté, les adeptes du leader de ce parti Agathon Rwasa s’étaient préparés pour empêcher la tenue du congrès qu’ils jugeaient illégal.  Les députés fidèles à Agathon Rwasa étaient sur le lieu, mais ils se sont heurtés à la résistance des policiers et militaires déployés à partir de différentes régions.  Ils ont par la suite été rassemblés sur un terrain sous un soleil accablant et personne n’était autorisée à les approcher ne fusse que pour leur donner de l’eau à boire. La surveillance était assurée par le gouverneur de la province Ngozi, le procureur de la République et le responsable du Service National de Renseignements dans cette province du nord du pays. 

D’autres membres du parti CNL ont également été arrêtés dans différentes provinces. En province Muramvya, le bus qui déplaçait des adeptes d’Agathon Rwasa a été intercepté et les passagers emprisonnés.  De même qu’en province Kayanza, les responsables du parti CNL ont été arrêtés.

Nestor Girukwishaka a été donc élu par ce congrès de Ngozi pour remplacer l’honorable Agathon Rwasa. Il a été élu pour un mandat de cinq ans.

 Le gouvernement cité dans cette crise du CNL

Depuis juin 2023, les activités du parti CNL ont été suspendues sur tout le territoire national. Les raisons données par le ministère de l’intérieur étaient qu’ « ils voulaient éviter de probables affrontements entre parties en conflit au cours d’une activité quelconque du parti », qu’il fallait donc d’abord résoudre le différend entre eux. Interrogé sur les dirigeants reconnus de ce parti, Pierre Nkurikiye porte-parole du ministère de l’intérieur a, lors de la conférence animée par les porte-paroles de différents ministères en juillet 2023, répondu que ce sont les organes de 2019 qui restent légaux, donc Agathon Rwasa comme président du CNL.

Agathon Rwasa, en qualité de président du parti, a demandé de tenir un congrès le 02 de ce mois de mars, mais le ministère de l’intérieur a refusé.

Pamphile Malaika, un des députés pro Rwasa qui s’étaient rendus à Ngozi ce dimanche accuse le gouvernement de violer la loi fondamentale du pays. « Le seul habilité à convoquer un congrès extraordinaire est le président du parti, il l’a fait mais le ministre de l’intérieur n’a pas donné l’autorisation. Le gouvernement viole l’article 80 de la Constitution en s’ingérant dans l’organisation de notre parti. » 

Ce député explique qu’ils s’étaient rendus à Ngozi pour être eux-mêmes des témoins oculaires de la violation des lois du pays. « Participent dans un congrès extraordinaire, les membres statutaires du parti et nous savons bien que la majorité de ces membres statutaires sont du côté de Rwasa. Nous nous sommes rendus sur les lieux pour voir qui étaient les participants. La plupart des participants étaient des imbonerakure du parti au pouvoir. »

L’issue de ce congrès est donc rejetée par le camp Rwasa. Selon le député Pamphile Malaika, « ils vont continuer leur combat politique en tant que CNL toujours dirigé par Agathon Rwasa. »

Pour le politique Tatien Sibomana, il n’y a plus aucun doute, c’est le parti CNDD-FDD qui est en train de détruire le parti CNL. « À voir la force utilisée pour sécuriser cette activité, c'est clair que c’est le parti au pouvoir qui élimine déjà ses concurrents dans les prochaines élections. »

Dans un communiqué sorti ce 09 mars, le Réseau Panafricain des Leaders de l’opposition avait aussi dénoncé cette ingérence dans la gestion du parti CNL. Ce Réseau des Leaders de l’Opposition en Afrique avait exhorté les autorités burundaises à renoncer à toute ingérence injustifiée dans les affaires du parti CNL ou tout autre parti de l’opposition, à respecter les principes de la démocratie, l'État de droit et les droits de l'homme tels que prévus dans le Traité de la Communauté de l'Afrique de l'Est.

 

 

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Photo: Nestor Girukwishaka, élu président du parti CNL par les congressistes de Ngozi 

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