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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

CNDD-FDD et expert en économie : points de vue opposés sur la crise économique burundaise

Au cours d’une conférence de presse animée le 23 août, Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du parti au pouvoir CNDD-FDD, a été interrogé sur les recommandations de certains experts en économie, conseillant de confier l’importation du carburant aux opérateurs privés afin de mettre fin à la pénurie chronique.

Le patron du CNDD-FDD a souligné que cette option, en plus de sa complexité, pourrait entraîner de graves conséquences économiques pour le pays. Il a déclaré : « Si l’on dit que toute personne qui le souhaite peut investir dans l’importation du carburant, où va-t-elle trouver les devises nécessaires, alors qu’il est déjà difficile d’en obtenir ? Vous dites qu’il faut libéraliser le secteur pétrolier, mais où trouvera-t-on cet argent ? Supposons qu’une personne se présente en affirmant vouloir investir un milliard de dollars dans ce secteur, avec pour objectif de provoquer une forte dépréciation du franc burundais, que ferons-nous ? Si ces devises ne sont pas disponibles, celui qui les apportera en cachette aura pour but de nuire au pays, et le carburant sera vendu à 20 000 ou 30 000 FBU le litre. »

Révérien Ndikuriyo a également expliqué que le recul de l’économie burundaise s’explique principalement par la rareté des devises étrangères et la dépréciation du franc burundais, résultant du faible niveau des exportations. Selon lui, une solution durable dépendra d’une augmentation significative des exportations de produits comme les minerais, le café ou les avocats. « Si un jour nous cessons d’être paresseux et lançons réellement ces exploitations, si nous développons massivement les exportations, alors la valeur du dollar baissera. Ce que nous faisons actuellement, c’est encourager les citoyens à travailler davantage pour accroître les exportations. »

L’analyse critique de l’expert André Nikwagize

L’expert en économie André Nikwagize critique vivement la gestion économique du CNDD-FDD. Il estime qu’il est paradoxal que le parti au pouvoir s’interroge sur la situation économique alors qu’il en est, selon lui, à l’origine. Pour Nikwagize, la pauvreté au Burundi s’est aggravée depuis 2005 malgré les promesses faites à l’accession au pouvoir, avec une hausse des prix, des pénuries de carburant et d’électricité, une diminution des aides extérieures et une absence d’investisseurs étrangers.

Selon l’expert, le gouvernement n’a jamais soutenu l’agriculture et l’élevage, des secteurs pourtant cruciaux pour l’économie nationale. Les minerais ne sont pas correctement exploités et les cultures d’exportation restent insuffisamment développées, limitant ainsi l’accès aux devises étrangères. Les ressources publiques sont souvent dilapidées, et les responsables qui détournent ces richesses ne sont jamais sanctionnés. Malgré l’existence de plans de relance économique formulés par des experts burundais et internationaux, et soutenus par des institutions telles que la Banque mondiale, le FMI et la Banque africaine de développement, leur mise en œuvre est restée largement inefficace.

André Nikwagize souligne que « la population observe cette mauvaise gouvernance, les partenaires de développement aussi. » Selon lui, le pays est en train de sombrer dans le gouffre et la production nationale est quasi inexistante. Il ajoute que le budget annuel sert désormais principalement à couvrir les dépenses courantes, et insiste : « Les dirigeants doivent se préoccuper des intérêts du pays et des citoyens avant qu’il ne soit trop tard. »

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