Les détenus de la prison centrale de Gitega accusent le procureur général près
la cour d'appel de Gitega et la directrice de la prison de nuire au bon
déroulement du dossier d'assassinat de leur camarade. Il y aurait des liens
importants entre ces autorités et l'un des suspects.
4 détenus de la prison centrale de Gitega qui sont accusés d’avoir battu à mort
leur camarade Léonidas Ngendanzi ce dimanche sont détenus dans l’église
située dans les enceintes de la prison pour femmes depuis la soirée de mardi.
C’est notamment Japhet, le représentant des détenus, Kinani, Bimenyimana et
Jonas. Selon les sources sur place, la décision a été prise par le procureur
général près la cour d’appel de Gitega Félicité Nishemezwe en collaboration
avec la directrice de la prison Josiane Nishimwe. Ces deux autorités ont
l’objectif de protéger Japhet surnommé Atibu suite aux liens entretenus avec
lui selon d’autres détenus. Ces derniers citent à titre d’exemple le fait que seul
Japhet est autorisé à faire le commerce de boissons dans la prison. Ils disent
également que Japhet passe souvent la nuit à l’extérieur de la prison. Ce
mercredi, la ministre de la justice s’est rendu à la prison centrale de Gitega
pour s’enquérir de la situation selon les sources sur place. Les mêmes sources
signalent que ce même mercredi, 22 détenus de la prison centrale de Gitega
ont été embarqués dans un véhicule de la direction générale des affaires
pénitentiaires pour une destination jusqu’ici inconnue. Selon nos sources, ces
détenus font partie de ceux qui ont réclamé les sanctions et le transfert des
présumés auteurs de l’assassinat de leur camarade. Parmi ces détenus
embarqués pour une destination inconnue, les sources citent un certain
Menge, Miburo et un certain Jean De Dieu. Nous n’avons pas pu joindre la
directrice de la prison centrale de Gitega Josiane Nishimwe. Le procureur
général près la cour d’appel de Gitega Félicité Nishemezwe, elle, a refusé de
répondre à nos questions. Ceux qui suivent de près les dossiers pénitentiaires
indiquent que la justice devrait organiser un procès en flagrance pour les 4
détenus accusés d’avoir tué leur camarade.
L’AVDP réclame justice
L’Association Volontaire pour la Défense des Droits de l’Homme et des
Prisonniers dans la région du Nord, de l’Est et du Centre du pays s’insurge
contre le meurtre commis par certains représentants des détenus dans la
prison centrale de Gitega. Son représentant Jean Nayabagabo demande au
procureur général de la République dans la province Gitega de mener les
enquêtes « afin que ceux qui ont tué le détenu Léonidas Ngendanzi soient
sérieusement punis ». L’AVDP rappelle aux représentants des détenus qu’ils
sont régis par la même loi que leurs codétenus et qu’ils n’ont pas le droit de les
sanctionner. « Seule la direction de la prison a le droit de prendre des
sanctions ». Jean Nayabagabo demande également aux responsables des
prisons de remplacer les représentants des détenus qui se comportent mal.