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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Persistance des violations des droits des détenus au Burundi

Les droits des prisonniers ne cessent d’être bafoués dans les différentes maisons carcérales du pays. Non seulement ces détenus sont en nombre excessif, avec un taux d’occupation des prisons de plus de 295%, ACAT-Burundi montre que durant les trois derniers mois, le droit à l’alimentation, aux soins de santé et à la liberté ont été refusés à plusieurs détenus.

 Construites pour accueillir 4 294 détenus, les 10 prisons se trouvant dans les 10 différentes provinces à savoir Muramvya, Bujumbura, Gitega, Rumonge, Bururi, Muyinga, Bubanza, Ruyigi, Rutana et Ngozi, comptaient jusqu’au 31 septembre 12 323 détenus et 117 nourrissons, marque l’organisation Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-Burundi) dans son rapport de situation des droits des prisonniers durant la période de juillet à septembre 2022.

Durant cette période, cette association a  inventorié différents types de violations des droits de ces dizaines de milliers de personnes.

Dans les 10 prisons, la ration alimentaire des prisonniers a manqué durant plusieurs jours. Selon l’ACAT-Burundi, cette rupture répétitive de stocks est due au problème d’octroi de marchés qui va avec le problème de paiement des fournisseurs. Les deux sont pratiquement faits par clientélisme. Les aliments fournis sont aussi détournés à l’intérieur des prisons, dénonce l’ACAT-Burundi.

Privés de liberté, ils se retrouvent indigents. Certains vendent les objets en leur possession en prison pour avoir de quoi manger. Affamés, leur santé se détériore, et par conséquent, certains prisonniers y ont déjà perdu la vie. Ici, cette organisation cite le cas d’un détenu de Bubanza  nommé Déo Havyarimana, décédé  le 15 août suite aux conséquences de cette rupture de stocks des aliments.

La privation aux soins de santé est un autre droit refusé à certains de ces plus de 12 000 locataires  des prisons du pays. Les victimes de cette violation des droits humains sont souvent ceux accusés d’infraction à caractère politique. L’ACAT-Burundi mentionne aussi dans son rapport que ce droit est refusé aux détenus qui ont besoin d’un transfert  en dehors du camp, mais aussi à ceux qui sont soignés dans  les structures de santé de ces maisons carcérales, car n’ayant pas de médicaments suffisants.

Parmi ces 12 323 détenus, 6882 sont des prévenus et 5309 sont des condamnés. L’ACAT-Burundi relève parmi les types de violations dont sont victimes les prisonniers, la détention arbitraire. Plusieurs sont détenus sans titre ni droit. Des détenus libérés, acquittés ou même ayant purgés leurs peines,  mais qui n’ont pas été autorisés à quitter les prisons.

Enfin, l’organisation ACAT-Burundi plaide pour le respect de ces détenus,  pour des conditions de détention humaine. Elle demande au  gouvernement d’éviter ces ruptures de stocks des aliments, d’accélérer le processus de désengorgement des maisons carcérales, de punir les responsables des cas de détention illégale, mais aussi de respecter les conventions internationales auxquelles le Burundi a souscrit.

Qui veut la peau du Docteur Sahabo et de son avocate?

Un plan d'élimination physique du Dr Christophe Sahabo serait en cours dans les laboratoires du service des renseignements burundais.  Des sources fiables révèlent que l'agent de renseignements, Joseph Mathias Niyonzima dit Kazungu, travaillerait également sur un éventuel empoisonnement de l'avocate du Dr Sahabo, Maître Sandra Ndayizeye, depuis sa cellule à la prison centrale de Mpimba.

 En date du 1er avril 2022, le directeur de l'hôpital Kira Hospital, le Dr Christophe  Sahabo, a été arrêté par l'officier des renseignements Innocent Alfred Museremu sur ordre de la présidence d'Evariste Ndayishimiye. Six mois après, le dossier Kira Hospital prend une autre tournure. Le frère du Dr Christophe Sahabo et l'avocate du Dr, Maître Sandra Ndayizeye ont récemment été arrêtés par les services de renseignements, mais cette fois-ci, par un autre agent dont le tristement célèbre dans des affaires criminelles, le nommé Joseph Mathias Niyonzima alias Kazungu.

D'après des sources fiables proches du dossier, un plan macabre d'élimination physique du Dr Christophe Sahabo serait en cours de discussions sur la table de certaines autorités. L'option qui éviterait de voir la main du pouvoir derrière ce plan, selon nos sources, serait de trouver des individus qui provoqueraient des émeutes violentes à l'intérieur de la prison de Ruyigi au cours desquelles le Dr Sahabo pourrait être tué. Nos sources précisent que dans cette prison de Ruyigi se trouve actuellement un détenu qui travaillait au service des renseignements.

Les planificateurs voudraient également régler leurs comptes à l'avocate Sandra Ndayizeye. D'après nos informations, l'empoisonnement aurait été décidé pour se débarrasser de la fille de l'ex Président du Burundi Domitien Ndayizeye. Tous ces deux plans, confirment nos sources, ont été confiés à l'agent de la documentation surnommé Kazungu. Le même qui a arrêté Maître Sandra Ndayizeye et le frère du Dr Sahabo.

Selon toujours nos sources, le premier officier de renseignements en charge de cette affaire, Alfred Innocent Museremu, aurait déjà été démis de toutes ses fonctions au sein du service national de renseignements. Son poste de chef  de département des opérations extérieures serait déjà occupé par un autre.

Par ailleurs, Museremu serait également visé par une enquête même si notre source ne parvient pas à établir de lien avec le rôle de ce dernier dans l'affaire Kira Hospital. Le plus urgent, alerte notre source, c'est de stopper ce plan criminel contre ces deux détenus.

La crise au Burundi est toujours une réalité à ne pas négliger par le HCR

Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés  estime que la situation reste fragile au Burundi et que de graves violations des droits de l'homme se poursuivent. Pourtant, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés appelle à un rapatriement de masse des réfugiés burundais.

 C’est ce vendredi 07 octobre 2022,  lors de sa visite dans le camp des réfugiés de Nyarugusu en Tanzanie, que Charles Mballa a appelé les réfugiés burundais à se rapatrier volontairement dans leur pays d'origine. Ce chef des services de protection dans la région de l'Est, de la corne d'Afrique et de la région des grands lacs au sein du HCR, a expliqué que l'agence onusienne et ses partenaires allaient bientôt faire la promotion du rapatriement et qu'ils allaient se focaliser sur l'assistance et la réintégration des rapatriés au Burundi.

« L'assistance dans les camps des réfugiés diminuera sensiblement à partir de fin octobre », a précisé Charles Mballa. Lors de son intervention, ce représentant régional du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés n'a pas évoqué la situation sécuritaire dans le pays. C'est la situation sur le point sécuritaire et des droits que mettent pourtant en avant certaines organisations comme le Conseil Norvégien pour les Réfugiés.

Dans son récent rapport adressé à la 77ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, cette ONG classe la situation du Burundi parmi les dix crises les plus négligées du monde. Pour le CNR, en 2021, la situation au Burundi est restée fragile et de graves violations des droits de l'homme se sont poursuivies, sans faire la une des journaux comme les activités des médias continuent d'être sévèrement limitées.

Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés rappelle qu'en 2021, un groupe d'experts des droits de l'homme des Nations Unies a déploré des informations faisant état de disparitions forcées, de tortures et de retours forcés de réfugiés burundais vivant en Tanzanie. « Le bilan du Burundi en matière de droits humains ne s'est que peu amélioré depuis l'arrivée au pouvoir du président Evariste Ndayishimiye », indique le CNR.

Selon cette ONG, des membres présumés de groupes d'opposition continuent de disparaître, beaucoup ont été placés en détention et des cas de torture ont été documentés. Le conseil norvégien pour les réfugiés souligne qu’en 2021, la crise burundaise n'a reçu que 45% des fonds nécessaires de la part des contributeurs humanitaires et que la recherche de la solution politique par la communauté internationale a été très faible.

Une journaliste de la Radio IGICANIRO incarcérée pour son métier au Burundi

La journaliste Floriane Irangabiye de la Radio en ligne IGICANIRO vient de totaliser 32 jours sous les verrous au Burundi. Après son incarcération au cachot du Service National des Renseignements à Bujumbura, elle a d’abord été conduite vers la prison centrale de Mpimba, avant d’être transférée à la prison centrale de Muyinga. Même si les autorités du pays l’accusent d’atteinte à l’intégrité nationale, plus d’un indiquent qu’elle est victime de son métier de journaliste.

 Floriane Irangabiye est une femme de nationalité burundaise qui a quitté son pays vers le Rwanda  en 2009 pour des raisons de la vie quotidienne. Arrivée au Rwanda, cette jeune femme a par après fonder son foyer. Elle a même donné naissance à deux enfants. Selon nos sources, Floriane Irangabiye aurait exercé différentes activités professionnelles dans ce pays, notamment au sein des institutions bancaires et des compagnies pétrolières.

Pendant son séjour, nos sources indiquent que Floriane Irangabiye résidait au Rwanda en étant qu’une étrangère qui renouvelait périodiquement ces documents. Et nos sources de préciser qu’elle n’était pas réfugiée dans ce pays hôte. Depuis l’an 2019, Floriane Irangabiye en collabiration avec d’autres jeunes ont fondé une Radio en ligne baptisée IGICANIRO, particulièrement célèbre pour ses émissions à travers lesquelles différents hommes politiques vivant au Burundi ou en exil ainsi que les défenseurs des droits de l’homme exprimaient leurs opinions.

En date du 30 août 2022, Floriane Irangabiye aurait pris le chemin vers son pays d’origine, le Burundi, pour des raisons familiales. « Cette jeune femme aurait par la suite été arrêtée le même jour par des agents du Service National des Renseignements et conduite vers le bureau de cette institution à Bujumbura. Elle se dirigeait en voiture vers la province Rutana pour prendre part à une cérémonie familiale », indiquent nos sources qui soulignent qu’au moment de son arrestation, Floriane Irangabiye se trouvait avec ses parents et portait des habits de cérémonie communément appelés IMVUTANO.

Le 08 septembre 2022, Floriane Irangabiye a été acheminée vers la prison centrale de Mpimba où elle a passé  21 jours au total, avant d’être encore une fois transférée vers la prison centrale de Muyinga le 29 septembre. Les informations à la disposition de la RPA précisent également que le Service National des Renseignements aurait fait une injonction interdisant le droit de visite à la détenue.

Bien que le ministère public indique que Floriane Irangabiye est accusée d’atteinte à l’intégrité nationale, les informations en provenance des agents du Service National des Renseignements à Bujumbura indiquent qu’elle serait plutôt poursuivie pour ses opinions exprimées à travers les émissions de la Radio en ligne IGICANIRO.  Actuellement, plus d’un se demandent comment et pourquoi cette journaliste est devenue victime de ses idées ou bien de son métier.

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