Des éléments burundais accusés de crimes de guerre au Sud-Kivu
L’Initiative pour les Droits Humains au Burundi dit avoir documenté plusieurs cas de violences sexuelles à l’égard des femmes congolaises, commis au Sud-Kivu depuis la fin de l’année 2021. Dans son récent rapport, l'IDHB accuse l'armée burundaise, les imbonerakure, ainsi que le mouvement rebelle RED-Tabara. Ce dernier nie toutefois les accusations portées contre lui.
Intitulé ‘’A l’ abri des regards’’, le rapport de l’IDHB sorti ce mois de Décembre met en exergue les violations du droit de la guerre par des éléments burundais se trouvant dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo.
‘’L'Initiative pour les Droits Humains au Burundi a décidé de mettre l'accent sur le comportement des militaires burundais déployés dans la province du Sud-Kivu, une région qui a reçu beaucoup moins d'attention que les événements récents au Nord-Kivu.’’ Explique Carina Tertsakian, chercheuse à l’IDHB.
Le rapport décrit des cas d’enlèvements et de violences sexuelles contre des femmes et des filles congolaises par des militaires burundais, ainsi que des cas de mauvais traitements où des militaires burundais ont battu des civils qu'ils soupçonnaient de collaborer avec des groupes armés burundais. ‘’Des victimes et des membres de leurs familles ont déclaré que des militaires burundais ont violé, enlevé, détenu arbitrairement, maltraité des civils congolais et pillé leurs biens’’, lit-on dans le rapport.
Des hommes armés en uniforme militaire burundais parlant le kirundi, ont violé plusieurs femmes congolaises, puis les ont accusées d’être les « épouses » des membres de groupes armés burundais, mentionne IDHB qui précise toutefois que ce ne sont pas seulement les militaires burundais qui ont commis de tels actes.
L’organisation des droits de l’homme cite aussi des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure qui ont combattu aux côtés des troupes burundaises dans cette partie de la RDC. ‘’En octobre 2022, un membre des Imbonerakure a inséré le canon de son arme dans le vagin d’une femme congolaise devant ses enfants. ‘’
Le rapport parle également des combattants du groupe armé burundais RED-Tabara. ‘’En novembre 2022, des membres du Mouvement de la résistance pour un État de droit ont enlevé des femmes et les ont détenues comme esclaves sexuelles. Par exemple une femme a été forcée de vivre avec des combattants de RED-Tabara pendant un mois et a été violée plusieurs fois par leurs combattants pendant cette période.’’
Le RED-Tabara, rejette en bloc ces accusations de l’IDBH. Dans une déclaration publiée ce lundi 18 Décembre, le mouvement armé met en doute la véracité du rapport, le trouvant pas suffisamment documenté. Le mouvement armé dit n’avoir pas été consulté alors qu’il est en communication avec différentes organisations de défense des droits de l’homme.
Le Burundi, ayant ratifié les Conventions de Genève, se retrouve lié par le droit international humanitaire également appelé droit de la guerre. Le mépris des droits des civils congolais par l’armée burundaise a conduit à des violations flagrantes du droit de la guerre, susceptibles de constituer des crimes de guerre, déplore L’Initiative pour les Droits Humains au Burundi.
Dans ce rapport, IDHB mentionne avoir contacté par écrit des autorités de l’armée burundaises et congolaises. Seul le chef d’Etat-Major Burundais a répondu, exigeant un entretien en présentiel. Mais le Général Prime Niyongabo n’a plus réagi à la proposition d’un entretien téléphonique marque l’IDHB.