Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : Les détenus des deux capitales affamés

Burundi : Les détenus des deux capitales affamés

Les  détenues des prisons centrales  de Gitega (capitale politique) et de Bujumbura (capitale économique) du  Burundi lancent un appel d’alerte. Ils sont affamés car, depuis une période allant d’un mois à plus de deux mois, ils ne mangent que du haricot. La farine  de pâte, deuxième aliment constituant  leur ration journalière,  n’est plus servie.

 La farine de pâte (à base du manioc ou du maïs), une des deux sortes d’aliments donnés aux détenus, n’est plus servie depuis plusieurs semaines, et ce dans presque toutes les prisons du pays. A Gitega, la capitale politique, les sources de la RPA font savoir qu’ils ne reçoivent plus la farine  depuis plus de deux  mois.

Dans la prison centrale de Mpimba, en mairie de Bujumbura, les détenus ne se nourrissent que du haricot seulement depuis plus d’un mois. Et même là, la quantité leur donnée est très insuffisante.  Au Burundi, un détenu reçoit par jour, 305 grammes de haricots et 350 grammes de farine de manioc ou de maïs. Actuellement, les détenus des prisons centrales des capitales économique et politique du pays ne reçoivent donc que ces 350 grammes de haricots par jour.

Ces milliers de détenus craignent de mourir de faim si rien n’est fait pour remédier à la situation. Déjà, poursuivent nos sources, certains prisonniers commencent à présenter des signes de faiblesse, surtout ceux souffrant de maladies chroniques.

Les sources de la RPA prestant dans  le département  pénitentiaire font savoir que cette rupture de stocks d’aliments servis aux détenus, serait due aux retards de paiement de fournisseurs de vivres, lesquels se retrouvent dans l’impossibilité d’éponger à leur tour les dettes  contractées auprès des commerçants.

Contacté, Sixte-Vigny Nimuraba,  président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, CNIDH, nous a répondu qu’il ne peut pas s’exprimer sur le sujet car,  en mission d’affaires dans une autre province du pays.

Au 28 juin, la prison centrale de Mpimba comptait 4984 détenus et celle de Gitega 1714, selon les chiffres des organisations burundaises de défense des  droits humains.

Massacres des Banyamulenge à Gatumba : Vingt ans d’impunité

Massacres des Banyamulenge à Gatumba : Vingt ans d’impunité

La communauté des réfugiés banyamulenge,  rescapés des massacres commis la nuit du 13 au 14 août 2004 à Gatumba, en commune Mutimbuzi de la province Bujumbura  réclame toujours  justice. Cette nuit-là,  166 Banyamulenge ont été sauvagement tués, 108 autres blessés et 8 portés disparus. 

Dans un communiqué de presse  sorti ce 13 août 2024, dans le cadre de la commémoration des vingt ans passés, la communauté des Banyamulenge déplore le fait que rien n'a été entrepris pour sanctionner de tels crimes ignobles et pour dédommager les familles victimes. Les victimes, réfugiés hébergés par le Burundi,  avaient fui les violences qu’elles subissaient en République Démocratique du Congo, en raison de leur groupe ethnique.

Ce communiqué  rédigé par l’association, Gatumba Refugees Survivors Foudation(GRSF), déplore que  jusqu'à ce jour, aucune enquête judiciaire n'a été engagée, ni la Cour Pénale Internationale saisie.

Malgré cette inertie, vingt ans plus tard, cette communauté ne lâche pas. Elle souhaite que les souffrances des familles victimes  soient enfin prises en compte et que l'œuvre de justice s'accomplisse surtout que les crimes de génocide et contre l'humanité sont imprescriptibles.

D’après un communiqué rendu public par Human Rights Watch ce 14 août 2024, ces victimes de l’attaque du camp de réfugiés de Gatumba ont porté plainte contre les auteurs présumés dans leurs pays d’origine, le Burundi, le Rwanda et la République Démocratique du Congo.

La nuit du 13 au 14 août 2004,  des assaillants estimés entre 100 et 300 hommes lourdement armés, ont tiré à l'arme automatique sur les tentes qui servaient d’abris à  ces réfugiés, ont incendié  les tentes et  brûlé certaines des victimes , à l’aide de l’essence.

Le mouvement rebelle burundais FNL a revendiqué ces massacres même si, des années après, le porte-parole de ce mouvement armé, Pasteur Habimana, qui avait lui-même revendiqué l’attaque l’a nié.

Selon toujours le communiqué de HRW, les nouvelles plaintes visent Agathon Rwasa et Pasteur Habimana, respectivement ancien président et porte-parole du mouvement armé FNL.

Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur le Burundi alerte sur un éventuel regain de tensions

Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur le Burundi alerte sur un éventuel regain de tensions

Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Burundi dit être préoccupé par une série de faits qui pourraient constituer des signes précurseurs de violations graves du droit international des droits de l’homme lors des élections législatives prévues en 2025 au Burundi. Dans un rapport qui sera soumis à la 57 ème session du conseil de l’ONU des droits de l’homme, Fortuné Gaetan Zongo relève de fortes tensions internes qui ont marqué le Burundi les douze derniers mois.

Le Burundi a été marqué ces douze derniers mois par de fortes tensions internes, qui se sont matérialisées par un rétrécissement de l’espace civique et une répression des opposants politiques, des professionnels des médias et des défenseurs des droits de l’homme. Indique  le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Burundi Fortuné Gaetan Zongo, dans son rapport qu’il va soumettre au conseil de l’ONU des droits de l’homme à sa cinquante-septième session, prévu du 9 septembre au 9 octobre 2024  ainsi qu’à l’Assemblée Générale, à sa soixante-dix-neuvième session.

Le rapport parle ainsi de l’impunité généralisée des auteurs de violations des droits de l’homme lors des différentes crises que le pays a traversées, notamment celle de 2015, la situation sécuritaire qui se détériore, particulièrement avec la reprise des attaques du groupe rebelle Résistance pour un État de droit au Burundi, RED Tabara, ainsi que l’augmentation des cas de disparitions forcées et des arrestations arbitraires restent des motifs de préoccupation pour le Rapporteur Spécial. Cette situation est aggravée par une crise économique sans précédent dans un contexte économique volatile marqué par une inflation à deux chiffres (26,3 %), une rareté de devises, une forte dépréciation de la monnaie et une pression fiscale élevée qui limitent considérablement le pouvoir d’achat des ménages, avec un taux de pauvreté qui dépasse 50 %.

Fortuné Gaetan Zongo ajoute que les Burundais font face à de nombreuses difficultés dont la pénurie de carburant, de l’eau, le manque d’électricité et autres produits de première nécessité. Le processus de réconciliation nationale inachevé, la crise humanitaire liée au climat et les faibles capacités institutionnelles pour contrer et traiter les facteurs externes et internes de la crise ont aggravé les vulnérabilités et réduit les perspectives d’amélioration de la situation.

Afin que soient déployés des mécanismes de prévention, de médiation et de garantie de la sécurité pour limiter l’apparition de nouvelles tensions, Fortuné Gaetan Zongo dit que le rapport évalue les facteurs susceptibles d’entraver l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et les risques de perturbation de la paix et de la sécurité au Burundi. Il tient ainsi lieu d’alerte précoce et vise à interpeller les autorités burundaises et les acteurs de la diplomatie.

Précarité hygiénique à la prison de Bubanza

Précarité hygiénique à la prison de Bubanza

Les détenus de la prison centrale de Bubanza alertent toute autorité capable d'intervenir pour que le directeur de cette prison ainsi que le chargé de la sécurité de la prison autorisent qu'ils puissent avoir de l’eau. Après deux mois environs sans qu’aucune goutte d’eau ne coule des robinets de la prison de Bubanza, ces détenus ne demandent que la permission d’aller puiser l’eau dans le ruisseau pour se prévenir contre les maladies liées au manque d’hygiène.

La prison centrale de Bubanza est subdivisé en deux quartiers, à savoir le quartier Femme et le quartier Homme.

« Le quartier Homme est celui qui est le plus touché par le manque criant d’eau dans cette maison carcérale. Les toilettes des hommes passent plusieurs jours sans être nettoyées et les détenus hommes ne font plus la lessive, encore moins la douche par manque d’eau », décrit notre source.

 «  Qui pourrait se soucier de l’eau pour se doucher alors qu’il n’a même pas celle à boire » a lancé à la RPA un des détenus avant de nous indiquer que pour avoir de l’eau à boire, ils demandent à ceux qui ont pu en acheter en dehors de la prison. L’eau que les détenus puisent à l’extérieur sert à uniquement préparer la nourriture.

La situation est similaire du côté des femmes, les soins corporels laissent à désirer, car là aussi moins nombreuses sont les femmes capables de s’acheter de l’eau par bidon, souligne-t-il. Toutefois, elles en partagent avec les autres pour pouvoir assurer le minimum d’hygiène de leur quartier.

‘’Le malheur des uns fait le bonheur des autres’’, a dit Voltaire, le scenario s’observe dans la prison de Bubanza. Chaque matin, des enfants s’y présentent pour voir s’il n’y aurait pas de détenus qui leur demandent d’aller puiser de l’eau pour eux.

« Dans ce cas, un bidon est acheté à 1000 FBU s’il n’y a pas assez d’enfants qui font la tâche, et 500 FBU par bidon s’ils sont nombreux. Cependant, même ces détenus qui sont capables de s’acheter de l’eau par bidon ne le font que deux ou  trois fois par semaine », témoigne notre source.

Samuel Kayanda, Directeur de la prison de Bubanza a promis de réagir ultérieurement, parce qu’il était dans une réunion, a-t-il souligné.  Nous n’avons pas pu recueillir la réaction de Pierre Claver Miburo, Directeur Général en charge des affaires pénitentiaires.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 489 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech