
Dans le quartier Karera II, à Gitega, l'eau est devenue un bien plus précieux que l'or. Entre pénuries nocturnes, vélos-taxis chargés de bidons et enfants renvoyés des écoles, un quartier entier crie sa soif de dignité et de services essentiels.
La situation dans le quartier Karera II est alarmante. L'eau n'est disponible que sporadiquement, souvent vers 3 heures du matin, rendant l'approvisionnement extrêmement difficile pour la majorité des résidents. Cette rareté a engendré un marché parallèle, avec des vélos-taxis sillonnant les rues pour vendre de l'eau à prix d'or. Un habitant témoigne : « Si tu as une famille, tu achètes au moins 10 bidons à raison de 5 000 francs par jour. C'est vraiment un problème. »
Les conséquences de cette pénurie vont au-delà du simple inconfort. Les enfants sont particulièrement affectés, certains étant renvoyés de l'école pour manque d'hygiène. Un parent déplore : « Nos enfants sont régulièrement renvoyés de l'école pour port d'uniformes sales. Des fois on leur dit qu'ils sentent mauvais. »
La REGIDESO, entreprise publique chargée de la distribution d'eau et d'électricité, attribue cette pénurie à l'insuffisance des sources d'eau face à l'expansion rapide de Gitega. Elle dit envisager de capter l'eau de la rivière Ruvyironza. Cette annonce a suscité l'espoir parmi les habitants, qui demandent une mise en œuvre rapide du projet.