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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Prisonniers à la merci des intempéries : Le désespoir des détenus de Mpimba sous la pluie

Prisonniers à la merci des intempéries : Le désespoir des détenus de Mpimba sous la pluie

La saison des pluies aggrave les conditions de vie déjà précaires des détenus de la prison centrale de Mpimba, au Burundi. Plus de 300 prisonniers, contraints de dormir en plein air faute d'espace à l'intérieur, font face à des nuits d'enfer lorsque les précipitations s'abattent sur l'établissement pénitentiaire.

Mercredi soir, 2 octobre, ces détenus ont enduré deux heures de pluie battante, de 20h à 22h. Ne trouvant aucun abri, ils se sont entassés dans les corridors déjà surpeuplés, attendant que l'averse cesse. Une fois la pluie terminée, ils ont dû improviser des solutions de fortune, étalant des sacs en plastique sur le sol boueux pour tenter de dormir sans être trempé. Cette situation alarmante a des conséquences graves sur la santé des prisonniers. Selon des témoignages, plusieurs détenus ont déjà contracté une pneumonie à cause de ces conditions insalubres.

La surpopulation carcérale est à l'origine de cette crise. Construite en 1959 sous l'administration coloniale belge, la prison de Mpimba était initialement prévue pour héberger 800 détenus. Aujourd'hui, elle en compte plus de 5 000, soit plus de six fois sa capacité d'accueil.

Nous avons tenté de joindre le directeur de la prison centrale de Mpimba, mais nos tentatives sont restées vaines. 

Urgence à la prison de Mpimba : Un détenu âgé souffre des séquelles de la torture

Urgence à la prison de Mpimba : Un détenu âgé souffre des séquelles de la torture

Léonidas Nyandwi, un homme de 68 ans surnommé "Kiguru", se trouve dans une situation critique à la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura. Son état de santé se détériore en raison des tortures infligées en 2017 à la prison de Gitega. Actuellement alité dans le dispensaire de la prison, il souffre d'incontinence urinaire et nécessite des soins médicaux urgents, mais l'administration pénitentiaire refuse de couvrir les frais nécessaires pour son traitement.

Nyandwi souffre d'une grave incontinence urinaire, séquelle des sévices endurés. Pour le moment alité au dispensaire de la prison, son état est jugé critique par ses codétenus. « Il est obligé de porter une sonde urinaire », témoigne l'un d'eux.

Après un passage infructueux dans un hôpital public, Nyandwi a été ramené à Mpimba. Les établissements publics, notamment l'hôpital Roi Khaled et Prince Régent, se sont déclarés inaptes à le traiter. La seule option viable serait un transfert vers l'hôpital privé Bumerec.

Le traitement nécessaire est estimé à 4 millions de francs burundais (FBu), une somme que l'administration pénitentiaire refuse catégoriquement de débourser. Cette décision laisse Nyandwi dans une impasse médicale dangereuse.

Les codétenus de Nyandwi lancent un appel aux bienfaiteurs. Ils espèrent une intervention extérieure pour financer les soins vitaux dont le vieillard a urgemment besoin.

Décès d'un détenu à Bubanza : Quand le refus de soins devient fatal

Décès d'un détenu à Bubanza : Quand le refus de soins devient fatal

Le détenu Joseph Nzigamasabo est décédé ce jeudi, 03 octobre, à l'hôpital Roi Khaled de Bujumbura, après un mois de demandes répétées de soins médicaux restées sans réponse à la prison de Bubanza. Il a été autorisé à bénéficier des soins adéquats tardivement.

Dès la mi-août 2024, l'état de santé de M. Nzigamasabo s'est détérioré rapidement. Malgré ses supplications et les alertes répétées du personnel infirmier de la prison, le directeur Samuel Kayanda a systématiquement refusé d'autoriser son transfert à l'hôpital de Bubanza, pourtant situé à moins de deux kilomètres de l'établissement pénitentiaire.

Ce n'est que le 12 septembre, alors que l'état du détenu était devenu critique, qu'un infirmier de la prison a finalement autorisé son transfert à l'hôpital de Bubanza. Les médecins y ont diagnostiqué des lésions pulmonaires graves nécessitant une évacuation urgente vers Bujumbura. Cependant, cette évacuation n'a pas eu lieu immédiatement.

Après 12 jours d'attente à l'hôpital de Bubanza, une tentative de la direction de la prison de Bubanza, de ramener le patient en prison a été empêchée par le personnel médical. Ce n'est que le 27 septembre que M. Nzigamasabo a finalement été transféré à l'hôpital Roi Khaled de Bujumbura, où il est décédé cinq jours plus tard.

Selon des sources proches du dossier, le refus initial de soins serait lié à l'accusation portée contre M. Nzigamasabo d'avoir participé aux manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.

Ruyigi : L'enfer carcéral dénoncé par les détenus

Ruyigi : L'enfer carcéral dénoncé par les détenus

La prison centrale de Ruyigi, est le théâtre d'une crise humanitaire alarmante. Les détenus lancent un appel désespéré aux autorités et aux défenseurs des droits humains, dénonçant des conditions de détention inhumaines dues à une surpopulation carcérale critique.

Conçue pour accueillir 300 personnes, la prison de Ruyigi héberge actuellement plus de 900 détenus, soit plus du triple de sa capacité. Cette situation engendre des conséquences dramatiques. Plus de 200 détenus sont contraints de dormir à même le sol à l'extérieur des cellules, il y a un manque criant de couvertures pour de nombreux prisonniers et plusieurs autres détenus utilisent des lieux inadaptés comme dortoirs ; nous sources parlent de la cour  dite "Mukibanda" ainsi que l’église de la prison.

Ces conditions de détention affectent énormément les détenus, leurs  conditions sanitaires déplorables. Un détenu témoigne : « En cette saison des pluies, c'est un problème très sérieux. Les prisonniers souffrent continuellement de faiblesse, de malaria, de typhoïde. C'est vraiment un calvaire. »

Ces détenus de la prison centrale de la province Ruyigi exhortent les responsables judiciaires à agir  et désengorger dans l’urgence les prisons et respecter les capacités d'accueil des établissements pénitentiaires du pays. Ils interpellent également les organisations de défense des droits humains : « Si les défenseurs des droits humains sortent du silence et plaident pour les détenus, ces derniers pourront être rétablis dans leurs droits. »

La rédaction n'a pas pu obtenir de commentaire de Sixte Vigny Nimuraba, président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l'Homme (CNIDH) au Burundi, concernant les mesures envisagées pour résoudre cette crise carcérale.

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Photo : Prison de la province Ruyigi

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