
La situation des réfugiés burundais au camp de Lusenda, dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), s'est considérablement détériorée ces derniers mois. L'insécurité croissante dans la région a entraîné une crise humanitaire, laissant des milliers de personnes sans aide vitale.
Selon les témoignages recueillis, les réfugiés n'ont pas reçu de vivres depuis fin novembre dernier, soit plus de deux mois sans approvisionnement. Cette situation précaire est le résultat direct de la fermeture des bureaux des organisations humanitaires dans la région, contraintes de cesser leurs activités en raison de l'insécurité grandissante.
Un réfugié, sous couvert d'anonymat, a déclaré : « Nous sommes affamés, car depuis novembre, nous ne recevons pas de nourriture. Nous ne savons pas à quel saint se vouer, parce que même ces bienfaiteurs ont fermé leurs bureaux à cause de l'insécurité. »
La situation sécuritaire a provoqué un exode massif des acteurs humanitaires. Les agents du Conseil National pour les Réfugiés ont réduit leurs visites, le personnel du HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) a fui la zone, et le PAM (Programme Alimentaire Mondial) a fermé ses bureaux à Goma et Bukavu, son personnel ayant également quitté la région.
Face à cette situation critique, les réfugiés lancent un appel désespéré à la communauté internationale. « Nous sommes dans une situation critique et nous ne savons pas comment s'en sortir. Nous implorons l'aide de l'ONU, car nos vies sont menacées », a déclaré un autre réfugié.
Le camp de Lusenda a été établi suite à la crise politique au Burundi en 2015. Les chiffres récents montrent que plus de 26 000 réfugiés y étaient enregistrés fin 2024.
Les tentatives de la rédaction pour obtenir des commentaires des organisations humanitaires concernées sont restées infructueuses.