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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le PAM alerte sur l’insécurité alimentaire au Burundi suite à la guerre en Ukraine.

La guerre en Ukraine pourrait empirer l’insécurité alimentaire dans la région de l’Afrique de l’Est et au Burundi. La région était déjà affectée par la carence de pluies ces trois dernières années.

Les perturbations des importations, de la production et de la flambée des prix des denrées alimentaires induites par le conflit actuel en Ukraine pourraient aggraver la situation de la sécurité alimentaire  dans la région de l'Afrique de l'Est. Comme la publication du site relief web de ce lundi l’illustre, les experts du Programme Alimentaire Mondial (PAM) expliquent que cette situation devrait avoir de graves répercussions sur la disponibilité et les prix des aliments, surtout que la région a tellement souffert d’une faible pluviosité ces trois dernières années.

De ce fait, ces spécialistes montrent que bien que les importations directes de la Russie et de l'Ukraine soient négligeables, 95 % de l'huile de tournesol réexportée vers le Burundi et le Rwanda proviennent de l'Égypte qui importe directement 100 % de son huile de tournesol de la Russie et de l'Ukraine.  Le PAM signale donc que si le conflit entre les deux pays se poursuit, la hausse des prix de l'huile de tournesol affectera l'Égypte, ce qui se répercutera à son tour sur les marchés intérieurs du Burundi et du Rwanda.

De même, le  Programme Alimentaire Mondial  révèle que, poussé en partie par le conflit en cours, le coût de l’assortiment alimentaire que PAM distribue dans les pays de l’Afrique de l’Est a subi une augmentation moyenne de 23% en un an, c’est-à-dire de février 2021 à février 2022.

Enfin, les experts du PAM soulignent que l’augmentation des prix mondiaux du pétrole se traduira par une augmentation des coûts de l'essence et du diesel dans les pays de la région. Ce qui a déjà eu un impact sur la Somalie,  l'Ouganda et le Burundi.

Pour ce qui concerne le Burundi, cette publication indique que les prix de l'essence ont augmenté de 24 % d'une année à l'autre. Selon les mêmes études, les pénuries de pétrole et des produits pétroliers ainsi que les prix élevés du carburant qui en résultent devraient persister dans un contexte de prix internationaux du pétrole qui continuent de monter en flèche. Cette situation finira par avoir un impact sur les coûts du transport et pousser les prix alimentaires locaux à la hausse, concluent les experts du Programme Alimentaire Mondial.

Le prix du ticket de transport s’envole au Burundi. Au Burundi, le prix du ticket de transport a plus que doublé. Ceci s’observe sur différents axes de Bujumbura à l’intérieur et sur les axes inter- provinciaux.

Les prix de tickets de transport augmentent d’une façon exponentielle du jour au lendemain suite au manque du carburant à travers tout le pays. Les tickets de transport ont plus que doublé à certains endroits.

Tenez, pour se rendre à Bujumbura en provenance de Gitega, le ticket s'élève déjà à 15000 francs burundais alors qu'il est officiellement de 7500 francs. De Kirundo à Ngozi, le ticket officiel était  de 5000 francs  mais est désormais  de 12000 francs. De Kirundo à Bujumbura à bord des voitures de type Probox, le ticket de transport  est passé de 17000 à  30000 francs. De Ngozi à  Gitega, le trajet se paie 12000 alors qu'il coûtait 6000 francs. De Muramvya à Bujumbura, le prix est actuellement de 10000 francs alors qu'il était fixé à 5000 francs.

Sur plusieurs stations-services, il s'observait ce vendredi des longues files d'attente alors qu'il n'y avait même pas une goutte de carburant.

Les taxi- motards très impactés par la pénurie du carburant.

Les conducteurs de Taxi-motos ne savent plus sur quel pied danser en cette période de pénurie de carburant. Interdits de pénétrer dans la ville de Bujumbura à bord de leurs motos, ils passent leur temps à sillonner les routes avec des bidons ou réservoirs sur la tête à la recherche de ce produit.

Dans la capitale économique Bujumbura, les taxi-motards se plaignent de la persistante pénurie du carburant. Comme l’indique un parmi eux, il peut passer toute une journée en attente du carburant sur stations- services. Il ajoute que pour obtenir la précieuse denrée, il faut glisser un bakchich au pompiste. Ci- après, son témoignage. « Quand je vais chercher du carburant, je prends un taxi ou un bus avec un réservoir avec moi. Je passe toute la journée en ville. Vous comprenez que je ne travaille plus. La journée entière je la passe en ville. Et lorsque le carburant est disponible, je dois payer au pompiste quelque chose entre deux mille et trois mille francs pour obtenir le précieux carburant. La vie devient difficile. Nous allons abandonner le métier de taxi-motards ».

Un autre conducteur de taxi- moto déclare qu’il peut passer une journée avec un bidon ou un réservoir sur la tête en quête du carburant dans la capitale économique Bujumbura. « Arrivé à la station-service, il m’est fourni deux litres et ils s’épuisent. Lorsque le carburant s’épuise et comme il n’y a pas de vélos ou motos, j’emporte le réservoir et je passe toute la journée à me balader avec un réservoir à la recherche du carburant pour complément ».

Les conducteurs de motos et de TUK-TUK demandent au gouvernement de prévoir des stations à leur proximité ou de leur indiquer le jour de fourniture du carburant étant donné que nombreuses stations- services avec du carburant se trouvent en mairie de Bujumbura et non en dehors. Par ailleurs, ces conducteurs disent vouloir abandonner leur métier pour retourner cultiver.

Les déplacements en Mairie de Bujumbura sont devenus un casse-tête.

Des conséquences deviennent de plus en plus suite à la pénurie du carburant. Certains habitants qui se sont entretenus avec la RPA affirment que les  difficultés à se déplacer affectent négativement leurs activités quotidiennes.

Les activités génératrices de revenus ne sont plus effectuées convenablement comme l’indique la majorité des habitants de Bujumbura. Les déplacements vers les lieux de travail ne sont plus faciles aussi bien dans le secteur public que privés. Cet employé de l’Etat indique que le rendement a baissé. « On se réveille à 6 heures pour aller prendre un bus mais en vain. Par la suite, tu optes à marcher à pied jusqu’au lieu du travail. Arrivé là-bas avec la fatigue accumulée, il n’est pas aisé de bien travailler. Et si tu penses au retour à la maison, des questions bouillonnent dans ta tête et n’ont aucune solution ».

Même son de cloche chez les travailleurs du secteur privée. L’exemple illustratif est celui des commerçants qui s’indignent des pertes enregistrées suite à cette problématique. « Nous sommes obligés d’aller à pied en ville tous les jours pour ouvrir nos magasins. Le soir, c’est la même chose. Personnellement, j’ai opté à fermer le magasin très tôt pour renter à pied.  On ne travaille plus comme avant car les clients ont diminué ces derniers temps. Et pendant ce temps, le propriétaire de la maison que tu loues t’attend pour lui payer le loyer. Sans oublier les taxes à payer qui n’ont pas diminué », se plaint un commerçant.

De plus, il existe une autre catégorie de personnes travaillant dans ces deux secteurs cités qui sont incapables de marcher à pied pour quitter ou retourner à la maison. Pour eux la vie se durcit davantage. « Pour les personnes âgées, les femmes enceintes ou les personnes vivant avec un handicap, c'est une situation très difficile à vivre. On reste sur de longues files et même si un bus vient prendre des clients, on n’a pas de forces pour entrer en premier comme le font les jeunes qui passent à travers les vitrines. C’est chaotique », se plaint une personne vivant avec un handicap.

Toutes ces catégories de personnes sollicitent au gouvernement de trouver une solution dans les meilleurs délais.

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