Le Service National des Renseignements (SNR) est cité dans des crimes économiques et de sang. Des crimes aux allures inquiétantes et commis par des agents de ce service. Ces derniers bénéficient de la couverture de leur patron, le Général de Brigade Ildephonse HABARUREMA et jouissent toujours de l’impunité même en cas d’arrestation en flagrant délit.Ces opérations criminelles des agents du service burundais des Renseignements ont été baptisées SEVUMA, selon des sources de la RPA, internes au SNR.
Ces derniers jours, des cas de vol à main armée sont signalés dans différentes localités. En moins d’un mois, 3 cas de vol à main armée ont été commis dans trois différentes localités de la capitale économique Bujumbura. Des agents du Service National des Renseignements sont cités parmi les auteurs.
L’agent du Service National des Renseignements connu sous le nom de Rama déjà cité dans de nombreux crimes a été arrêté le 28 décembre 2023 au quartier Industriel à l’endroit appelé ku Kigabiro avec deux autres personnes. Ils allaient commettre un vol avec des armes. Sur les réseaux sociaux, des photos ont circulé montrant ces agents du SNR menottés et sous interrogatoire des policiers. Vite, ils ont été relâchés.
Selon nos sources, le responsable du Service National des Renseignements en mairie de Bujumbura a pris la défense de l’agent Rama. « Il était sur les lieux pour porter du secours aux personnes qui allaient subir un vol. », a déclaré ce responsable. Une déclaration qui a permis à l’agent Rama et ses compagnons de retrouver la liberté.
L’autre cas de vol à main armée a été signalé le 4 janvier 2024 au quartier Mutanga-Nord dans un ménage situé sur l’avenue Kondo. Un burundais de la diaspora qui était en vacances au pays a été la cible des voleurs. D’après nos sources, deux agents du Service National des Renseignements connus sous les noms de Kazungu et Nkoroka sont vite intervenus et ont arrêté les deux voleurs.
Parmi les voleurs appréhendés par Kazungu et Nkoroka figurait un agent du Service National des Renseignements prénommé Thérence. Ce dernier fut l’un des agents de transmission de Kazungu. « L’intervention rapide de Kazungu et Nkoroka était plutôt une façon de protéger leurs collègues en faisant semblant d’arrêter des voleurs », ont indiqué nos sources.
Le troisième cas de vol à main armée a été signalé en zone Kinindo. « Parmi les auteurs de ce coup de Kinindo faisait également partie un agent des renseignements prénommé Élysée », affirment nos sources au sein du SNR.
Des informations en possession de la RPA précisent que les organisateurs de ces vols au sein du Service National des Renseignements sont répartis en groupes. « Il y a d’abord les agents de terrain qui commettent ces vols. Le deuxième groupe est constitué par des officiers du Service National des Renseignements chargés de la couverture des premiers. Ils ont le rôle d’intervenir dans de brefs délais afin que les agents de terrain arrêtés ne soient pas sanctionnés », expliquent nos sources.
Des vols à main armée aux extorsions.
Les informations fournies par différentes sources témoignent des cas d’extorsion de gros montants aux hommes affaires. « La même stratégie est utilisée », convergent nos sources : Des cadres du Service National des Renseignements convoquent par téléphone leurs cibles. Ceux qui ne répondent pas à la convocation sont interpelés à leurs domiciles ou lieux de travail et conduits au siège de cette police présidentielle. « Toutes les ciblés répondent à la même question à savoir l’origine de leur argent placé en banques », précisent nos sources.
Selon nos informateurs, les hommes d’affaires déjà ciblés n’ont pas pu répondre à la question suite au temps court leur accordé. Ce qui leur a coûté des menaces soit d’emprisonnement soit d’exécution. « Ainsi, bon nombre de ces hommes d'affaires ont été obligés de leur verser des pots-de-vin en termes de millions de francs burundais pour sauver la peau », précisent les informateurs de la RPA.
Des informations recueillies auprès de nos sources au sein du SNR révèlent la complicité de certains agents des banques. Ces derniers fournissent des données et des détails sur des hommes d'affaires possédant de grosses sommes d'argent dans leurs banques.
Les enquêtes de la RPA sur le sujet ont pu répertorier une dizaine d’hommes d’affaires déjà victimes de ce genre d’extorsions par des agents de la police présidentielle. Une liste que nous avons jugée bon de ne pas publier pour le moment, pour raison de leur sécurité.
La hiérarchie de la police présidentielle complice dans ces crimes
Un des trois hauts cadres du Service National des Renseignements connu sous le nom de colonel Mandevu et qui serait actuellement chargé du département de la documentation extérieure est pointé du doigt. Il est à la tête de coordination de ce groupe actif pour extorquer ces hommes d’affaires. « Le colonel Mandevu est aussi le bras droit de son chef, le Général de Brigade Ildéphonse Habarurema, patron de la police présidentielle », ajoutent nos sources internes à la documentation.
Le Général Habarurema est également cité d’être derrière les crimes de vol à main armée. « Toutes les différentes bandes criminelles opèrent sous la couverture de cette autorité qui se charge de les protéger en leur épargnant toute sanction », concluent nos sources internes à cette institution sous sa direction qui soulignent que le Général Habarurema aurait permis ces crimes pour « permettre à ses agents de se procurer l’argent qu’il ne leur donne pas.»