Bukinanyana : les habitants de la zone Buganda inquiets des crépitements d’armes venant de la RDC
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Les habitants de la zone Buganda, commune Bukinanyana, en province de Bujumbura, vivent une peur panique à cause des crépitements d’armes en provenance de la République Démocratique du Congo. Une situation aggravée par les allers-retours de nombreux camions de l’armée burundaise vers ce pays voisin. Ces habitants craignent que les combats en RDC ne se rapprochent du sol burundais.
Les habitants expliquent qu’ils ne savaient pas qu’un pont avait été réhabilité pour faciliter le passage des véhicules militaires. « Le pont pourrait rester dans son état, pourvu que notre paix soit préservée », ajoutent-ils.
Les citoyens observent, plus que d’habitude, de nombreux camions transportant des militaires burundais en direction de la RDC. Certains reviennent peu nombreux, recouverts de bâches, et semblent transporter des cadavres ou des blessés. « Il s’agit de jeunes soldats burundais, apparemment nouvellement recrutés et intégrés sans expérience », précise notre source.
Ces habitants signalent également la présence des Imbonerakure dans cette localité, déployés dans les affrontements en RDC. « En traversant le pont depuis la 6ème avenue, on arrive à la localité de Sange où est implanté le camp des Imbonerakure. Après le rassemblement, on leur donne des armes pour aller combattre le M23. Mais nous sommes en danger, car les militaires qui échappent de justesse à la mort au Congo nous disent que le M23 est très puissant et utilise des mitrailleuses Kalachnikov. Nous sommes exposés à un danger éminent », ajoute notre source.
Ces habitants des zones frontalières vivent dans une peur sans précédent, redoutant que si les militaires burundais sont vaincus sur le front, leurs adversaires les poursuivent jusque sur le sol burundais, mettant en danger des civils innocents. « Nous dormons les yeux ouverts, la peur au ventre et désespérés. Nous craignons qu’en cas d’échec, leurs adversaires viennent jusqu’ici et qu’ils puissent nous lyncher alors que nous n’avons aucun intérêt dans ce conflit. Comme la semaine dernière, beaucoup de crépitements d’armes ont été entendus à partir de l’autre côté du Congo », conclut notre source.
