Depuis 7 jours, chaque détenu de la prison centrale de Mpimba s’arrange pour trouver
l’eau à utiliser. La direction, elle, cherche l’eau nécessaire pour la cuisson du haricot. Les
détenus alertent et disent craindre d’attraper des maladies des mains sales.
Depuis le jeudi 18 Mai, aucune goutte d’eau ne coule des robinets de la prison centrale de
Mpimba. Chaque détenu se débrouille pour trouver l’eau à utiliser pour préparer sa patte à
manger, pour se laver, pour faire la lessive ou encore nettoyer la cellule. Nos sources dans
cette maison carcérale soulignent que la direction s’occupe de chercher uniquement l’eau
pour la cuisson du haricot qui est servi aux détenus. L’eau destinée à cette tâche est depuis
jeudi dernier apportée par un camion des sapeurs-pompiers. Néanmoins, ce mercredi 24 Mai,
cet approvisionnement n’a pas eu lieu. La direction, ajoutent nos sources, avait prévenu qu’il
n’y aurait pas de distribution du haricot faute d’eau pouvant être utilisée pour la cuisson. Une
annonce qui n’a pas plu aux détenus. Et pour calmer les grognes de ces derniers, la direction
a opté d’utiliser le véhicule qui déplace les détenus programmés dans les audiences. ‘’Jusqu’à
17h, nous n’avons pas encore eu notre ration de haricot’’, nous a précisé notre source
détenue à la prison centrale de Mpimba.
Pour avoir de l’eau, les prisonniers qui ont les moyens achètent un bidon de 20 litres à 3 000
francs burundais. Selon toujours nos sources, ceux qui le peuvent demandent aussi à leurs
proches de leur apporter l’eau à utiliser. Cette situation qui vient de durer déjà une semaine
n’est pas facile pour les prisonniers surtout que ce mercredi, le bidon de 20 litres a été revu à
la hausse, passant de 3 à 10 000 francs burundais. Les prisonniers se retrouvent donc dans un
environnement très sale. Que ce soit dans les cellules ou les toilettes. Conçu pour accueillir
800 détenus, ils dépassent actuellement 4000. Tout ce monde craint d’attraper des maladies
liées aux mains sales.
La prison centrale de Mpimba se trouve dans la zone urbaine de Musaga. Une zone, tout
comme quelques autres de la capitale Bujumbura, qui fait face ces derniers temps au
problème de manque d’eau potable.