Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Burundi dit être préoccupé par une série de faits qui pourraient constituer des signes précurseurs de violations graves du droit international des droits de l’homme lors des élections législatives prévues en 2025 au Burundi. Dans un rapport qui sera soumis à la 57 ème session du conseil de l’ONU des droits de l’homme, Fortuné Gaetan Zongo relève de fortes tensions internes qui ont marqué le Burundi les douze derniers mois.
Le Burundi a été marqué ces douze derniers mois par de fortes tensions internes, qui se sont matérialisées par un rétrécissement de l’espace civique et une répression des opposants politiques, des professionnels des médias et des défenseurs des droits de l’homme. Indique le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Burundi Fortuné Gaetan Zongo, dans son rapport qu’il va soumettre au conseil de l’ONU des droits de l’homme à sa cinquante-septième session, prévu du 9 septembre au 9 octobre 2024 ainsi qu’à l’Assemblée Générale, à sa soixante-dix-neuvième session.
Le rapport parle ainsi de l’impunité généralisée des auteurs de violations des droits de l’homme lors des différentes crises que le pays a traversées, notamment celle de 2015, la situation sécuritaire qui se détériore, particulièrement avec la reprise des attaques du groupe rebelle Résistance pour un État de droit au Burundi, RED Tabara, ainsi que l’augmentation des cas de disparitions forcées et des arrestations arbitraires restent des motifs de préoccupation pour le Rapporteur Spécial. Cette situation est aggravée par une crise économique sans précédent dans un contexte économique volatile marqué par une inflation à deux chiffres (26,3 %), une rareté de devises, une forte dépréciation de la monnaie et une pression fiscale élevée qui limitent considérablement le pouvoir d’achat des ménages, avec un taux de pauvreté qui dépasse 50 %.
Fortuné Gaetan Zongo ajoute que les Burundais font face à de nombreuses difficultés dont la pénurie de carburant, de l’eau, le manque d’électricité et autres produits de première nécessité. Le processus de réconciliation nationale inachevé, la crise humanitaire liée au climat et les faibles capacités institutionnelles pour contrer et traiter les facteurs externes et internes de la crise ont aggravé les vulnérabilités et réduit les perspectives d’amélioration de la situation.
Afin que soient déployés des mécanismes de prévention, de médiation et de garantie de la sécurité pour limiter l’apparition de nouvelles tensions, Fortuné Gaetan Zongo dit que le rapport évalue les facteurs susceptibles d’entraver l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et les risques de perturbation de la paix et de la sécurité au Burundi. Il tient ainsi lieu d’alerte précoce et vise à interpeller les autorités burundaises et les acteurs de la diplomatie.