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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Des vies fauchées dans les hôpitaux faute de carburant et de courant électrique

Des vies fauchées dans les hôpitaux faute de carburant et de courant électrique

La pénurie du carburant commence à faire des victimes au Burundi. Dans le seul mois d’avril, au moins six personnes, dont des enfants nés prématurément, ont perdu la vie dans la seule province de Makamba.

Le secteur de la santé a toujours été confronté à divers problèmes, mais ne s’est jamais porté mal qu’aujourd’hui. Non seulement les ambulances sont insuffisantes et ont du mal à parvenir aux malades faute d’infrastructures routières, mais actuellement le vase semble avoir débordé En effet, la goutte d’eau à l’origine de ce débordement est la pénurie du carburant qui ne cesse de faire des victimes.

Ce médecin prestant au sud du pays, plus précisément dans la province de Makamba raconte comment les malades mal en point nécessitant des transferts décèdent faute de carburant.  « Au mois d’avril dernier, trois femmes qui venaient accoucher à l’hôpital de Nyanza-Lac ont dû être transférées à un hôpital privé de Mabanda situé à Musenyi, et ce, faute de courant électrique et de carburant. Une fois à Musenyi, seules deux d’entre elles ont été admises, car les responsables avaient peur que le carburant qui leur restait ne leur permette d’effectuer trois césariennes. La troisième femme a alors été redirigée à Makamba. Mais elle a rendu l’âme en cours de chemin. » A confié un médecin de la place plein de mélancolie avant d’ajouter que même des enfants nés prématurément ne sont pas épargnés : « A l’hôpital de Nyanza-Lac, trois nouveau-nés qui étaient dans des couveuses ont déjà perdu la vie. Quant à Mabanda, 2 nouveau-nés en couveuses sont morts après une coupure prolongée de courant électrique. Les gens partis chercher le carburant n’ont rien trouvé dans les environs et se sont aventurés plus loin. Et dans l’entre-temps, ces bébés sont morts. »

 

A Cankuzo, les malades n’ont même pas cette chance d’arriver à l’hôpital

Selon un des agents de santé prestant à l’hôpital de Cankuzo,  « les gens meurent en grand nombre, mais il est malheureusement difficile de connaitre exactement leur nombre, car la plupart trépassent étant chez eux. »

A l’origine de toute cette tragédie, la pénurie du carburant qui ne cesse d’endeuiller des familles dans cette localité faute d’ambulance pouvant évacuer les malades d’urgence.  « Les ambulances ne sont plus opérationnelles. Des fois, on se rend en Tanzanie pour nous approvisionner en carburant, et on le réserve pour les cas d’extrême urgence uniquement. Ceux qui sollicitent les ambulances, on leur conseille de se débrouiller pour arriver à l’hôpital, notamment en faisant recours aux motos taxis et autres véhicules privés. Mais malheureusement, faute de carburant, cela n’est pas évident. C’est vraiment un sérieux problème. » Regrette cet agent qui s’est confié à la RPA. Et notre source de préciser que  « les femmes dont les grossesses sont à termes arrivent tardivement et des fois, elles accouchent des mort-nés. Des fois, elles y perdent aussi la vie. »

La situation est similaire dans différentes communes de cette province. Un des médecins prestant à l’hôpital de Murore, nous sommes en commune Gisagara, fait savoir que des fois, même que ceux qui ont la chance de rejoindre l’hôpital trépassent faute de carburant indispensable pour faire marcher les groupes électrogènes en cas de coupure du courant électrique.  « Il arrive qu’il y ait coupure de courant alors qu’on est en pleine opération. Et le temps que le malade soit transféré, son état se détériore à tel enseigne qu’on ne peut plus rien faire pour lui. »

Révolté par le silence des autorités face à ces tragédies, le personnel de santé demande à ce que les hôpitaux soient au moins priorisés lors de la distribution du carburant compte tenu du caractère sacré de la vie d’une personne.

 

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Photo : Des véhicules qui attentent d’être servis (Bujumbura Mairie)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Muramvya: Cinq mois sans électricité, le CDS Ryarusera impacté

Muramvya: Cinq mois sans électricité, le CDS Ryarusera impacté

Le centre de santé Ryarusera comme toute la zone Ryarusera, commune et province Muramvya n’est pas éclairé depuis déjà cinq mois. Les activités à ce centre de santé  en sont affectées surtout la nuit. Personnel et garde-malades déplorent tous la situation et demande l’intervention des autorités administratives.

Le centre de santé de la zone Ryarusera accueille les habitants de cette zone ainsi que ceux venus des autres zones voisines. Cette structure sanitaire n’a pas d’électricité, le transformateur qui sert la zone n’est plus fonctionnel depuis déjà cinq mois. La situation n’y est pas facile. La nuit, le personnel a du mal à s’occuper des patients.

«  Les infirmiers ont des difficultés à s’occuper des malades qui arrivent la nuit à cause de l’obscurité.  Et lorsqu’il y a un accouchement, les infirmiers font recours aux torches et bougies pour éclairer la salle d’accouchement. » Déplore notre source sur place qui ajoute que bouger aussi la nuit en cas d’urgence, n’est pas aisé, que ce soit pour le personnel que pour les malades et garde-malades.

Les familles des malades y alités sont également touchées. Elles disent dépenser beaucoup dans l’achat des bougies et piles des torches qu’ils utilisent la nuit.

Ces habitants de la zone Ryarusera demandent au gouverneur de la province Muramvya d’intervenir pour que la localité soit de nouveau éclairée.

Le gouverneur de la province Muramvya n’a pas encore réagi.

 L’avenir du personnel de l’hôpital de Gatumba est incertain

L’avenir du personnel de l’hôpital de Gatumba est incertain

Plus d’un mois au chômage, le personnel de l'hôpital de Gatumba a des inquiétudes par rapport à l’avenir de leur carrière. L’hôpital a été fermé suite aux inondations, et aucune autre communication n’a été faite à ce personnel. Certains ne reçoivent plus leurs salaires.           

Envahi par l’eau du Lac Tanganyika et de la rivière Rusizi qui a inondé la zone Gatumba, l’hôpital de la zone a été fermé depuis mars dernier. Le personnel au chômage toute cette période, s’inquiète surtout que ce soit la direction de cet hôpital, de même que le ministère de la santé, personne n’a jusqu’ici évoqué la suite de leur carrière.

 «  Nous sommes inquiétés par le silence de nos employeurs. Que ce soit le ministère de la santé, le chef de district sanitaire, le directeur de l'hôpital de Gatumba, personne n’a encore évoqué notre cas. Tous les employés sont chez eux sans rien faire. Pour ceux qui étaient payés par l'hôpital, vous comprenez qu’ils ne perçoivent plus rien maintenant. » Explique un des employés de l’hôpital de Gatumba.

Un autre fait qui renforce les inquiétudes de ce personnel est le recensement du personnel du secteur de la santé qui est en cours au niveau national.  Le personnel de l’hôpital de Gatumba ignore où et comment il va être recensé et interpelle donc la ministre de la santé ainsi que tous leurs supérieurs hiérarchiques sur différents échelons pour qu’ils se penchent et résolvent leur cas.

Nous n’avons pas pu avoir le commentaire du Dr Lydwine Baradahana, la ministre en charge de la santé publique et de lutte contre le sida.

Gatumba persiste dans la désolation

Gatumba persiste dans la désolation

Depuis bientôt une semaine, aucune structure de santé publique n’est opérationnelle à Gatumba, en commune Mutimbuzi de la province Bujumbura. Le dernier centre de santé a été fermé vendredi dernier. Les habitants de cette zone, envahie par l’eau qui a débordé du Lac Tanganyika et de la rivière Rusizi, parlent d’une stratégie du gouvernement pour les contraindre à quitter la localité.

Le vendredi 26/04/2024, dans l’impuissance totale, les résidents de la commune Mutimbuzi, Zone Gatumba ont assisté au transfert du matériel et des médicaments qui étaient dans le seul centre de santé public qui était encore opérationnel. « Il n’y a aucune assistance médicale à l’heure actuelle faute de structures de soins. Chaque malade doit  chercher un moyen d’aller jusqu'à Kajaga », explique un des habitants de la zone qui ajoute que « le même vendredi, il y a un malade qui est mort après que l’on lui a retiré la perfusion alors qu’il n’était pas encore guéri. »

La population de Gatumba parle d’une vieille astuce, comme quand Ponce Pilate s’est lavé la main après avoir remarqué qu’il ne servait à rien. Pour elle, le gouvernement a trouvé le moyen de les chasser de la localité le plus rapidement sans le dire ou user de la force.

« Seul l'hôpital de Gatumba a été inondé. Comment se fait-il que les autorités choisissent de fermer les autres structures de santé qui ne sont pas envahies par l’eau ? » S'interroge la source.

Dépourvus d’établissements sanitaires, les habitants de la zone Gatumba font actuellement recours à l’automédication. «  Aujourd'hui, les malades se confient à des pharmacies sans consultation ni examens. Ils font de longues queues devant les pharmacies. »  Révèle un autre habitant de la zone Gatumba.

Les administratifs reconnaissent que le matériel et les médicaments ont été transférés, mais ils assurent la population que le centre de santé va rouvrir, seul l’hôpital restera fermé, car il est inondé.

Envahie par l’eau dans sa grande partie, le ministre ayant l’intérieur dans ses attributions a annoncé que la délocalisation de la population de Gatumba est inévitable et a demandé à cette population de se préparer psychologiquement.

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