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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : Des jeunes enrôlés dans l'ombre pour la guerre en RDC

Burundi : Des jeunes enrôlés dans l'ombre pour la guerre en RDC

Des sources internes au parti au pouvoir, le CNDD-FDD, ont révélé un système de recrutement clandestin de jeunes Burundais pour le conflit en RDC. Orchestrée par le CNDD-FDD avec la complicité d'autorités locales, elle cible les Imbonerakure, offrant des incitations financières face à la pauvreté. La formation, axée sur la haine ethnique, se déroule à Cibitoke avant le déploiement. Des témoignages font état de discriminations et d'exécutions ciblées de recrues tutsi.

Selon nos informations, des listes de jeunes sont établies colline par colline, avant d'être rassemblés et conduits dans la province Cibitoke. Là, certains reçoivent une formation idéologique et militaire intensive, axée sur la haine ethnique, avant d'être envoyés au combat.

Nos sources indiquent que chaque colline doit fournir cinq jeunes Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) ayant déjà suivi une formation paramilitaire. Le parti au pouvoir collabore étroitement avec les services de renseignement civil et militaire pour sélectionner les recrues, formant des groupes de 500 à 600 jeunes par envoi, qualifiés de "bataillons".

Pour contrer la réticence croissante de certains jeunes, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie : les confronter à la pauvreté et leur proposer des sommes d'argent allant de 1 à 3 millions de francs burundais, une incitation qui motive un grand nombre de candidats.

Les jeunes sélectionnés sont acheminés à Cibitoke (nord-ouest du Burundi), où ils sont rassemblés dans un immeuble situé en face du bureau provincial (la RPA n’a pas encore su le propriétaire de ladite maison). Certains dorment dans les chambres, d'autres sous des tentes érigées à l'extérieur. Une partie des recrues est ensuite conduite dans la forêt de Kibira pour une formation accélérée sur l'idéologie et l'utilisation des armes, avant d'être équipées et envoyées en RDC.

Des sources militaires basées à Cibitoke révèlent que les armes et grenades destinées à ces jeunes en RDC sont acheminées par des ambulances, dont l'origine (armée, police ou CNDD-FDD) reste à déterminer.

Une fois en RDC, les jeunes sont déployés sur différentes positions. Cependant, des militaires présents sur place nous ont rapporté que les jeunes d'ethnie tutsi rencontrent des problèmes spécifiques. En plus d'être placés en première ligne au combat, certains sont retirés de leurs unités pour être assassinés. Selon un témoignage, 23 jeunes tutsis ont été regroupés et conduits dans les forêts congolaises pour y être tués la semaine dernière. Cette situation suscite l'inquiétude des militaires burundais en RDC, qui ne comprennent pas les motivations du gouvernement. Ils dénoncent une violation de la loi, avec l'envoi de civils à la guerre et l'assassinat ciblé de certains d'entre eux.

 

 

Rumonge : Les réfugiés congolais du site de Makombe appellent à l’aide

Rumonge : Les réfugiés congolais du site de Makombe appellent à l’aide

Sur le site de Makombe, dans la province Rumonge, les réfugiés congolais, trois fois plus nombreux que la capacité d’accueil prévue, vivent dans des conditions précaires. Manque de nourriture, d’eau potable et d’accès aux soins : leur situation appelle une intervention humanitaire urgente.

Depuis la deuxième moitié du mois de février 2025, des centaines de réfugiés congolais fuient les violences qui ravagent l’est de la République Démocratique du Congo pour chercher refuge au Burundi. Parmi eux, environ 1500 personnes ont été installées sur le site de Makombe, situé sur la colline Mutambara, dans la zone Gatete de la commune et province Rumonge. Conçu pour accueillir seulement 500 personnes, ce site est aujourd’hui débordé et fait face à une crise humanitaire grandissante.

Les réfugiés sur place lancent un appel désespéré à l’aide. Leur quotidien est marqué par des pénuries de nourriture et d’eau potable, aggravées par la surpopulation. Les infrastructures sanitaires étant insuffisantes, les risques d’épidémies liées à l’insalubrité augmentent chaque jour. « Avec un tel nombre de personnes dans un espace aussi réduit, il y a un risque élevé de maladies », alerte une source sur place.

L’accès aux soins médicaux est également un défi majeur. L’hôpital de Mutambara, le plus proche du site, souffre d’une grave pénurie de médicaments. Les réfugiés doivent parcourir une longue distance pour se rendre à l’hôpital de Rumonge, ce qui complique encore davantage leur prise en charge médicale.

Les autorités locales ont recommandé la délocalisation des réfugiés vers une autre province. Cependant, aucune mesure concrète n’a encore été prise pour alléger les souffrances des occupants du site.

Ces réfugiés congolais appellent les organisations humanitaires et les bienfaiteurs à intervenir rapidement pour répondre à leurs besoins urgents.

La jeunesse burundaise sacrifiée dans les conflits en RDC

La jeunesse burundaise sacrifiée dans les conflits en RDC

Depuis plusieurs mois, une tragédie silencieuse se joue à l'est de la République Démocratique du Congo, endeuillant de nombreuses familles burundaises. Selon des informations obtenues auprès de militaires burundais en mission en RDC, le gouvernement du CNDD-FDD déploie massivement des jeunes civils burundais dans les zones de conflit congolaises, en plus des contingents militaires officiels.

Ces jeunes, principalement issus de la ligue des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir CNDD-FDD, sont recrutés sous de faux prétextes. Le gouvernement exploite la pauvreté des familles en offrant des sommes allant de 1 à 3 millions de francs burundais pour inciter ces jeunes à participer aux combats. Pour justifier cette mobilisation, les autorités propagent une rhétorique alarmiste, prétendant que "l'ennemi", sous-entendu les Tutsi, menace la sous-région et que le Burundi pourrait être la prochaine cible.

Le recrutement s'organise de manière systématique, avec un quota de cinq jeunes par colline. Ceux qui refusent sont étiquetés comme "réfractaires" ou "rebelles", exerçant une pression considérable sur les communautés locales.

Plus inquiétant encore, des sources rapportent un traitement discriminatoire envers les jeunes Tutsi parmi les recrues. Une fois en RDC, ces derniers sont séparés du groupe et conduits dans les forêts pour y être exécutés, soit par leurs camarades Imbonerakure, soit par des groupes armés congolais alliés à l'armée de la RDC.

Burundi : L'urgence humanitaire des enfants réfugiés congolais

Burundi : L'urgence humanitaire des enfants réfugiés congolais

Depuis le début de l'année 2025, le Burundi connait un afflux massif de réfugiés fuyant les violences dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). Parmi ces nouveaux arrivants, plus de 53% sont des enfants, dont un nombre significatif se trouve non accompagné ou séparé de leur famille.

La commune de Rugombo, en province Cibitoke, est devenue l'épicentre de cette crise humanitaire, accueillant actuellement 42 124 réfugiés congolais. La situation des mineurs y est particulièrement préoccupante, comme le souligne le dernier rapport de l'UNICEF publié le 2 mars.

Ces jeunes réfugiés, ayant fui des violences extrêmes, présentent souvent des signes évidents de traumatisme. L'UNICEF estime que plusieurs centaines d'entre eux sont des enfants non accompagnés ou séparés, en plus de nombreux autres considérés comme hautement vulnérables.

Les conditions de vie de ces enfants sont alarmantes. Hébergés dans deux écoles et un stade, ils dorment à même le sol, exposés aux intempéries. L'accès limité à l'eau potable les expose à des maladies hydriques, tandis qu'un grand nombre souffre de malnutrition sévère.

L'intensité du conflit en RDC, souligne l’UNICEF, laisse craindre que beaucoup de ces enfants aient pu être victimes de violations graves, telles que des meurtres, des mutilations, des violences sexuelles, voire un recrutement forcé. Bien que ces éléments restent à évaluer, la situation demeure extrêmement préoccupante.

L'urgence d'agir

Ces enfants, séparés de leurs parents dans le chaos de la fuite ou ayant assisté à leur mort, sont confrontés à des défis psychologiques considérables. Un psychologue, s'exprimant sous couvert d'anonymat, décrit une situation préoccupante : « Certains ont vu leurs parents être tués sous leurs yeux. Ils développent une peur constante de la mort et une profonde détresse émotionnelle. »

Les conséquences de ces traumatismes sont multiples et inquiétantes. Sans prise en charge adaptée, ces enfants risquent de sombrer dans la dépression, l'isolement ou le rejet de toute forme d'aide. « Certains refusent de manger, d'autres abandonnent l'école ou s'enferment dans un mutisme inquiétant », explique le psychologue.

Vu l’urgence de la situation, les experts insistent sur la nécessité d'un accompagnement spécialisé. Les interventions recommandées incluent la création d'un cadre sécurisé, l'encouragement au jeu, la protection contre une exposition continue aux récits de guerre, et la possibilité d'exprimer leur vécu par la parole ou le dessin.

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Photo : crédit photo UNHCR Burundi

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