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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

 Extorsion et abus : Le calvaire des réfugiés congolais à Bujumbura

Extorsion et abus : Le calvaire des réfugiés congolais à Bujumbura

A Bujumbura, la capitale économique du Burundi, des réfugiés, fuyant les conflits qui ravagent l'est de la République Démocratique du Congo, se retrouvent pris au piège d'un système d'extorsion bien rodé. Sous couvert de les contraindre à rejoindre les camps officiels, certains agents des forces de l'ordre exigent des pots-de-vin en échange de leur liberté de mouvement.

Les rues du centre-ville de Bujumbura sont devenues le théâtre de ces abus. Des témoins rapportent des scènes où des policiers interpellent des ressortissants congolais, leur réclamant des dollars américains sous la menace d'un placement forcé dans un camp de réfugiés. Un habitant de Bujumbura, témoin régulier de ces exactions, exprime son indignation :« Ce qui se passe en ville est déplorable. On voit des policiers arrêter des Congolais sous prétexte qu'ils ne sont pas en règle et leur demander de l'argent. S'ils n'en ont pas, on les menace de les emmener de force dans un camp.»

Les demandeurs d'asile congolais dénoncent cette corruption policière qui ne cesse de s'amplifier. Au lieu d'assurer leur protection, certains agents profitent de leur vulnérabilité pour s'enrichir illégalement, transformant leur fonction en un outil d'oppression. Cette situation précaire plonge ces réfugiés dans une peur permanente, entravant leur quotidien et limitant considérablement leur liberté. Alors qu'ils espéraient trouver refuge au Burundi, ils se retrouvent confrontés à un nouveau calvaire.

Gitega : Un détenu meurt faute de soins urgents

Gitega : Un détenu meurt faute de soins urgents

Dans la matinée du dimanche 23 février 2025, vers 5 h 00, un prisonnier de la prison centrale de Gitega est décédé. Ndihokubwayo Innocent, apparemment en bonne santé la veille, est mort après avoir développé des symptômes alarmants au milieu de la nuit.

Selon des sources internes à l'établissement pénitentiaire, Ndihokubwayo a commencé à présenter des signes de maladie vers une heure du matin. Ses codétenus, inquiets de son état, ont rapidement alerté leurs représentants, qui ont à leur tour contacté le directeur de la prison pour demander une intervention urgente.

Malheureusement, il semble que l'appel à l'aide n'ait pas été pris au sérieux. Les procédures habituelles en cas de maladie nocturne d'un prisonnier prévoient que le général de garde informe le directeur, qui doit se rendre sur place accompagné d'un infirmier pour évaluer la situation. Si l'état du malade est jugé grave, il doit être immédiatement transféré à l'hôpital.

Dans le cas de Ndihokubwayo, le directeur aurait répondu au général qu'il fallait attendre le matin pour s'occuper du malade, une décision qui s'est avérée fatale. Les détenus dénoncent une négligence flagrante de la part du directeur actuel. Ils comparent sa gestion à celle de l'ancienne directrice, Josiane, qui, selon eux, intervenait rapidement, même pour des cas moins graves. « À l'époque de la directrice Josiane, elle venait très vite dans la prison, même pour une personne qui souffrait de maux de tête. Elle venait avec un infirmier et s'occupait vite du cas. Mais le directeur actuel s'en fout », témoigne un prisonnier.

Les détenus s'indignent d'autant plus que le directeur habite à proximité immédiate de la prison et dispose de véhicules pour intervenir rapidement. « Ce qui est étonnant, c'est de voir un homme, et en plus un colonel, qui habite juste nez à nez avec la prison, manquer à venir aider alors qu'il a non seulement le véhicule de service, mais également son propre véhicule », ajoute une autre source.

La rédaction de la RPA n'a pas encore pu joindre Nduwayezu Salomé, le directeur de la prison de Gitega, pour obtenir sa version des faits.

 

Sorcellerie ou jalousie ? Un vieillard traqué pour ses terres à Murwi

Sorcellerie ou jalousie ? Un vieillard traqué pour ses terres à Murwi

Ezéchiel Bizimana, un homme âgé et père de neuf enfants, vit un véritable cauchemar depuis plusieurs mois. Accusé de sorcellerie, il se trouve contraint de se cacher, craignant pour sa vie face aux menaces d'exécution proférées par un groupe de jeunes Imbonerakure de la commune de Murwi en province Cibitoke.

L'histoire de Bizimana prend racine il y a trois ans, lorsqu'il s'installe à Murwi, venant de Kayanza. Son arrivée dans la région aurait pu passer inaperçue, mais son investissement dans plusieurs parcelles de terres fertiles a déclenché la colère et la jalousie de certains habitants. Parmi eux, des anciens combattants et un groupe de jeunes Imbonerakure dirigé par Jean-Marie Niyonsaba, surnommé Éliachim, qui n'auraient pas accepté qu'un "étranger" acquière autant de terres dans leur commune.

Ce qui a commencé comme une simple animosité s'est rapidement transformé en une campagne de harcèlement et de violence. Les agresseurs ont détruit les plantations de Bizimana, blessé son bétail, et sont allés jusqu'à incendier sa maison ainsi que celle de son fils. Il y a un an, la situation a atteint son paroxysme lorsque Bizimana a été chassé de chez lui, sa maison réduite en cendres, le forçant à vivre caché depuis lors.

A cause de ces agressions, Bizimana a tenté de faire valoir ses droits en portant plainte. Huit personnes, dont Jean-Marie Niyonsaba, ont été arrêtées et emprisonnées. Cependant, la justice semble avoir failli à sa tâche. Certains des agresseurs ont été libérés après seulement trois mois de détention, et depuis leur remise en liberté, les menaces et intimidations ont repris de plus belle.

Désemparé et à bout de ressources, Bizimana lance aujourd'hui un appel désespéré à la justice burundaise et au président de la République. Il demande protection et souhaite être rétabli dans ses droits. La situation est d'autant plus critique que ses enfants sont privés d'école et qu'il a perdu tous ses biens, pourtant acquis en toute légalité.

Les autorités locales paraissent dépassées par la situation. Une tentative de protection temporaire au bureau communal n'a été que de courte durée, forçant Bizimana à fuir à nouveau. L'administrateur de la commune Murwi, sollicité pour réagir à cette affaire, n'a pas été joignable.

 

Sécurité ou discrimination ? Mabayi interdit le travail des femmes non-natives

Sécurité ou discrimination ? Mabayi interdit le travail des femmes non-natives

Dans la commune de Mabayi, en province Cibitoke (nord-ouest du Burundi), l'administrateur Jeanine Izomporera a pris une décision interdisant aux femmes et filles non natives de travailler dans les bars et cabarets de la région. Elle leur demande également de quitter la commune.

Selon la décision du 18 février, il est désormais strictement interdit aux femmes et filles non originaires de Mabayi de travailler dans les bars et cabarets de la commune. L'administrateur leur enjoint de quitter la localité dans les plus brefs délais, allant jusqu'à leur interdire de louer un logement sur place. De plus, la présence de femmes non accompagnées par leur mari dans un bar après 20h est formellement proscrite.

Jeanine Izomporera justifie ces mesures par la nécessité de "réduire l'arrivée massive de ces femmes et filles demandeuses de travail dans les bistrots de la commune" et de "renforcer la sécurité". Elle avertit que toute infraction à ces nouvelles règles sera considérée comme un crime et fera l'objet de sanctions.

Pour légitimer sa décision, l'administrateur s'appuie sur la loi organique n°1/04 du 19 février 2020, modifiant certaines dispositions de la loi n°1/33 du 28 novembre 2014 relative à l'organisation de l'administration communale. Cependant, l'interprétation et l'application de cette loi dans ce contexte soulèvent des interrogations quant à sa légitimité et sa conformité avec les droits fondamentaux.

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